La paix, un petit mot, mais plus grand que tous les autres au Mali d’aujourd’hui, et dans plusieurs parties du monde. Pourtant en ce qui nous concerne ici, il est question d’un accord de paix et de réconciliation. Mais né dans le désaccord, et qui accouche continuellement de désaccords, parce qu’il en porte le timbre à tous les niveaux : politique, militaire, civile, diplomatique. Pour rallumer la flamme de la paix, il faut brûler le timbre du désaccord. Comment ?
L’on s’en souvient, l’accord dit d’Alger a nécessité deux cérémonies de signatures, parce que les uns ont signé dans la précipitation, sans consulter la base qui pour les autres est à consulter avant toute prise de décision. Cependant, tous ont oublié jusqu’ici que la base véritable c’est l’ensemble du Mali qu’il faille rassembler autour de la paix et du devenir même du Mali. Il s’agit de convoquer des concertations régionales ouvrant sur celle nationale, pour que la paix et la réconciliation portent un cachet indélébile d’union nationale et de cohésion sociale. Car l’on ne construit pas la paix sur le mensonge, comme veulent faire des opportunistes et autres défenseurs d’intérêts machiavéliques, prétextant que cet accord est le meilleur de tous les temps. C’est honteux car tout simplement nous ne sommes pas encore parvenus à un accord de paix, nous continuons de le négocier, et nous n’y parviendrons pas dans la vérité et la justice. Vérité, justice, paix et réconciliation sont les maîtres mots qui doivent conduire nos initiatives pour un accord véritable. Nous ne pourrions être d’accord sur aucun autre schéma notamment celui de la compromission.
Vous dites accord inclusif ? Que faites-vous des réserves formulées et renouvelées à chaque occasion par les partis de l’opposition républicaine. Ou bien la démocratie et la république ne comptent pas pour vous ? Autrement dit, les Maliens qui militent dans l’opposition ne sont-ils plus des Maliens ?
Détrompez-vous, car si vous voulez une paix véritable, il va falloir considérer même Iyad Ag Ghali comme un Malien, parce qu’il est en vérité un Malien, certes qui doit faire face à la justice de son pays. Comme d’autres aujourd’hui, Amadou Haya Sanogo, et hier, Moussa Traoré. Nous ne pourrons pas faire la paix sans Iyad Ag Ghali laissé pour le compte des narcotrafiquants et terroristes. Il faut l’extraire de ce schéma profitable à Al-Qaïda, au Qatar et leurs soutiens américains. Suivez notre regard !
Tant que nous ne résolvons pas la question Iyad, en l’ayant avec nous ou en l’éliminant de ce monde, nous n’aurons pas de paix véritable. Tous les groupes armés qui ont signé l’accord se savent moins puissants que Iyad devant lequel ils ont tous fuit un moment. Encore ce sont les émissaires de ce même Iyad qui sont en train de foutre le bordel partout sous la barbe et le nez de la MINUSMA, complicité oblige car c’est le moyen pour elle de s’éterniser au Mali. Notre diplomatie doit ouvrir les yeux. La société civile doit se réveiller de son sommeil mortel. La MINUSMA obéit à ses maîtres, pas aux Maliens. La MINUSMA ne veut pas la paix si tôt.
Aussi, il est temps que les signataires de l’accord nous prouvent leur honnêteté, leur patriotisme et leur sens de l’honneur. On ne signe pas un accord pour s’éterniser dans la négociation. C’est placer la charrue avant les bœufs. En hommes, les signataires doivent respecter la parole donnée. Plus jamais question de conflit ni de partition du pays,
En définitive, tout cela interpelle le parti au pouvoir au premier plan. Le RPM doit sortir de sa petitesse, enclencher des actions d’envergure nationale pour la paix et la réconciliation en communion avec l’ensemble des fils de ce pays de l’intérieur comme de l’extérieur. Croire que Ibk peut faire quelque chose, c’est négliger l’étau des maîtres du monde qui se resserre autour de lui. Prenons notre destin en main ! Donnons-nous la main, majorité et opposition, combattants maliens de tous bords, pour la paix au prix de la vérité et de la justice, à travers une véritable concertation nationale. Il le faut maintenant car nous perdons à attendre.
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé