Tâtonnement, prises de position partisane, polémiques inutiles…
Le seul responsable de la mésentente entre jeunes du Mali, de la contreperformance du sport malien (le voyage chaotique des Aigles en Afrique du Sud en est une illustration) a un nom. Il s’appelle Abdoul Kassim Ibrahim Fomba. Celui-là même qui a été choisi par le chef de l’Etat pour booster ces deux secteurs vitaux de la vie de notre pays. Mais, visiblement, l’homme n’est pas à la hauteur des défis du sport malien.
S’il y avait à faire aujourd’hui un classement des départements les moins performants au Mali, nul doute que le ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et la Construction citoyenne serait en queue du peloton. Il a déjà fait aveu de culpabilité dans le dossier du voyage scandaleux des Aigles en Afrique du Sud le 11 juin 2024 où l’équipe nationale, dans les éliminatoires de la prochaine Coupe du monde, a été tenue en échec par la sélection nationale de Madagascar au grand dam des sportifs maliens.
Tout dernièrement, pour botter en touche son incapacité à bien gérer son département et à instaurer un climat de paix et d’entente propice au développement du sport, le ministre Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, a fait des déclarations pour le moins surprenantes concernant la gestion de la participation du Mali aux Jeux olympiques (Paris-2024).
Et pour s’en laver les mains, le ministre Fomba a cru bon désigner le Cnosm à la vindicte populaire, détournant momentanément l’attention des Maliens sur la réalité de la gestion des fonds alloués.
Une chose est sûre : tous ceux qui sont au courant de ce dossier savent les noms de ceux qui ont géré ce montant et où ils se trouvent. Malheureusement, le ministre, a une fois encore, préféré l’artifice à la réalité. Tant et si bien que le Cnosm et son président, le très désintéressé Habib Sissoko, sont désormais traînés dans la boue… en attendant que la vérité n’éclate au grand jour.
Bref, hormis le clinquant de l’inauguration des infrastructures nouvelles ou rénovées et le folklore qui mettent le ministre Fomba en première ligne, on trouverait difficilement à mettre à son crédit une action réellement bénéfique au sport et à la jeunesse malienne. Tenez !
Depuis son avènement à la tête du département de la Jeunesse et des Sports, il y a de cela un peu plus d’un an, l’homme n’a réalisé aucune action visible sur le terrain. Son bilan d’une année est chaotique, émaillé d’échecs.
Sur le plan sportif, la gestion et le climat de collaboration entre les acteurs du sport se sont nettement détériorés sous son magistère. Pendant ce temps, le ministre s’affiche partout, sans que cela soit nécessaire. Les équipes sont abandonnées, le département peine à régler leur quotidien. Et comme pour noyer le poisson dans l’eau, on use de la parade des sorties médiatiques parfois inappropriées et une communication à outrance.
Des courriers peu orthodoxes, adressés à la Fédération internationale de football association (Fifa), sont la preuve d’un amateurisme administratif. Ils ont aussi contribué à discréditer notre sport roi auprès de l’instance mondiale du football.
Désaveu public
Jamais, dans l’Histoire du Mali, le département de la Jeunesse n’a été aussi désavoué par presque l’ensemble de la jeunesse que présentement. Des communiqués de désapprobation de la procédure de mise en place de Conseil national de la jeunesse (CNJ-Mali) ont fusé de toutes parts, amenant le département à se remettre en cause parce qu’il avait fait fausse route.
Rappelons que le CNJ est une association de la société civile, quand bien même une convention de partenariat le lie au département en charge de la Jeunesse. Après avoir mis fin à cette convention, le ministère avait-il le droit de dicter la conduite à tenir au sein du CNJ ? Que non ! Et cette démarche, maladroite, va à l’encontre des textes de la République. Surtout de la part d’un ministre…
Les chargés de mission du ministre sont devenus les nouveaux rois du département, au mépris de l’organigramme, lequel est clair comme l’eau de roche. Malheureusement, les conseillers techniques sont devenus des instruments des chargés de mission. Au lieu que les dossiers sensibles soient traités par les conseillers techniques, comme cela est d’usage, c’est tout le contraire au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Construction citoyenne.
Comme pour ne rien arranger à la situation, le ministre, au lieu d’être un arbitre, disons le garant de la stabilité dans la famille du Sport, est devenu lui-même un acteur, voire un partisan, sinon un clivant. Il devrait faire la nuance entre la gestion des affaires publiques et la gestion d’une organisation non gouvernementale (ONG).
Mais pour tout dire concernant la gestion étatique de la jeunesse et des Sports : Y a-t-il encore un pilote dans l’Avion Mali ? Wait and see !
A suivre notre dossier sur le marché des infrastructures sportives rénovées.
La Rédaction