Le football, ce sport universellement aimé, est souvent décrit comme l’opium du peuple ; une distraction qui nous éloigne des problèmes plus pressants de notre époque. La Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), en particulier, pourrait être comparée à la cocaïne du peuple, une drogue plus puissante qui stimule l’enthousiasme et l’unité nationale. Mais, elle peut aussi masquer des réalités plus sombres.
Le football, comme l’opium, a le pouvoir d’anesthésier. Il nous fait oublier, ne serait-ce que temporairement, les inégalités socio-économiques, les tensions politiques et les défis environnementaux. Il nous offre un répit, une évasion dans un monde où les règles sont claires et où le succès est déterminé par le talent et l’effort, plutôt que par la géopolitique ou l’économie.
La CAN, quant à elle, est comme une dose de cocaïne pour le peuple. Elle stimule un sentiment d’unité nationale, une fierté partagée et une joie collective. Elle nous donne l’impression que nous faisons partie de quelque chose de plus grand que nous-mêmes. Mais, tout comme la cocaïne, la CAN peut aussi avoir des effets secondaires néfastes. Elle peut masquer les problèmes structurels tels que la corruption, le manque d’investissement dans l’éducation et la santé ainsi que des inégalités socio-économiques.
Il est important de noter que le football, particulièrement la CAN, n’est pas intrinsèquement mauvais. Ils peuvent être une force positive en promouvant l’unité, la coopération et la joie. Cependant, ils ne doivent pas être utilisés comme un écran de fumée pour masquer les problèmes plus profonds de notre société.
En conclusion, le football peut être l’opium du peuple et la CAN la cocaïne du peuple, mais cela ne signifie pas que nous devons renoncer à ces plaisirs. Au contraire, nous devons être conscients de leur potentiel d’anesthésie et de distraction, et nous assurer que notre amour pour le football ne nous empêche pas de nous engager dans la prise en charge des questions plus pressantes de notre époque.
Pr. Aboubacrine Assadek