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À New York, une jeune guide libanaise fait le plaidoyer des femmes

Christelle el-Hayek, 26 ans, a été choisie par l’Association mondiale des guides et éclaireuses pour participer à la 63e session de la Commission de la condition de la femme, le plus grand rassemblement des Nations unies consacré à l’égalité des sexes.

Pendant dix jours, représentants d’États et d’organisations non gouvernementales, acteurs du secteur privé et activistes se sont retrouvés au siège des Nations unies à New York, pour la session annuelle – la 63e – de la Commission de la condition de la femme (CSW). Parmi tout ce beau monde, une jeune Libanaise.

Christelle el-Hayek, 26 ans, membre de l’association des guides du Liban, a été choisie par l’Association mondiale des guides et éclaireuses, qui dispose d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies, pour représenter dix millions de filles et de jeunes femmes dans le monde.

C’est ainsi que, du 11 au 22 mars, la jeune Libanaise de 26 ans, foulard scout autour du cou, a participé à différentes conférences, réunions et événements organisés dans le cadre du plus grand rassemblement de l’ONU consacré à l’égalité des sexes. Elle a plaidé pour l’accès à la protection sociale et à l’éducation formelle et non formelle. Elle a aussi plaidé pour le combat contre les stéréotypes, la discrimination, le système patriarcal et toute forme de violence contre les filles et les femmes.

« C’était une énorme responsabilité, confie Christelle à L’Orient-Le Jour. C’était important pour moi de faire de mon mieux pour parler au nom de personnes qui n’ont pas l’occasion et la chance de le faire. »

Responsable des guides de Saint Joseph School (Qornet Chehwan), elle a notamment participé à des réunions organisées par l’OCDE et Oxfam mais aussi par la Suède, la Tunisie et le Royaume-Uni. « Le but était de rencontrer un maximum de représentants d’ONG et d’États, de discuter avec eux et leur exposer nos priorités », explique-t-elle.

Lors d’un panel organisé par la mission britannique à l’ONU, la jeune femme a eu l’occasion de s’exprimer au nom des guides du monde entier. Dans son discours, elle a surtout tenu à défendre les femmes de son pays et à parler de causes qui lui tiennent à cœur. Devant les participants, elle a dénoncé, entre autres, le fait que les Libanaises soient moins rémunérées que les hommes à compétences égales, qu’elles soient victimes de discrimination sur les questions de divorce et de garde d’enfants et que le viol conjugal ne soit pas pénalisé. « Il est temps d’agir. (…) Les femmes doivent être incluses dans l’étude de toute loi les concernant car elles sont des expertes par leur vécu », estime-t-elle.

 

« Faire des promesses une réalité »

Pour être mieux entendue, la jeune femme a tenu à rencontrer à deux reprises Cynthia Chidiac, diplomate libanaise au sein de la mission permanente du Liban aux Nations unies. « Je lui ai exposé nos priorités et lui ai demandé de les défendre lors des négociations. Elle était très réceptive et positive », raconte la jeune femme. Une réaction qui contraste fort avec celles auxquelles elle a été confrontée au Liban, alors qu’elle préparait son voyage à New York. La jeune femme raconte avoir tenté à plusieurs reprises d’obtenir de l’aide et des informations auprès d’instances libanaises, en vain. « On me disait tout le temps qu’on allait me recontacter, mais on ne l’a jamais fait, lâche-t-elle. Je suis venue aux Nations unies sans réponses. »

Le 22 mars, à la cérémonie de clôture, Christelle el-Hayek est restée « sans voix ». « J’ai été épatée par le discours de Cynthia Chidiac », raconte-t-elle, soulignant le fait que la diplomate ait « parlé du harcèlement de rue, un des sujets qui nous tient le plus à cœur ». « Nous nous battons contre le harcèlement de rue parce que nous savons que c’est un problème majeur qui touche de nombreuses filles », affirme-t-elle.

« Nous sommes ici pour être capables de regarder chaque femme et fille dans les yeux et lui dire : nous avons fait de notre mieux, nous avons essayé d’appeler chaque violence à laquelle vous êtes confrontées tous les jours par son nom : la violence sexiste, la violence conjugale, le harcèlement sexuel… Nous avons essayé de vous protéger sur votre chemin vers l’école, vers la maison et au travail », a notamment dit la diplomate libanaise dans son discours qui s’est terminé par une longue ovation.

Mais Christelle el-Hayek sait qu’il reste beaucoup à faire. Même si les décisions prises à l’issue de la Commission ne sont pas contraignantes, elle veut, à son retour à Beyrouth, « faire, autant que possible, des promesses une réalité ».

Source: lorientlejour.com

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