A l’issue de l’audience qu’il a accordée au secrétaire général de l’OTAN, le président français, une nouvelle fois, a « tapé du poing sur la table », il a prononcé des mots « forts », estime Le Figaro, en réclamant à ses alliés « une plus grande implication » dans la lutte contre les jihadistes que mène la France dans le Sahel. Emmanuel Macron a dit qu’il était prêt à revoir « toutes les options stratégiques » de la France au Sahel, souligne ce quotidien. « Sous-entendu : y compris un éventuel retrait des troupes, si les Européens ne viennent pas épauler davantage les Français », traduit Le Figaro.
Cet appel fait bien sûr suite à la mort de treize soldats français dans la collision de deux hélicoptères lors d’une opération dans les sables du Mali, et l’appel du chef de l’Etat « s’adresse surtout (…) aux Européens », souligne ce journal. Seulement voilà, objecte Le Figaro, « jusqu’ici, sa vision du monde, de l’Europe, de l’Otan et de la Russie n’ont convaincu ni l’Allemagne, dont la sécurité veut rester à l’ombre de l’Alliance, ni les pays de l’Est qui redoutent davantage la menace venue de Moscou que le terrorisme. C’est la limite de la méthode Macron. Il est donc fort peu probable que les renforts européens massifs dont rêve la France au Sahel se concrétisent rapidement », prédit Le Figaro.
La haine anti-shiite
En Irak, la haine contre l’Iran se déchaîne dans le sud du pays. Près de 30 manifestants sont morts hier, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Dans le sud du pays, mais pas que… A Bagdad aussi, les incidents se sont multipliés ces derniers jours. Des violences qui ont redoublé après l’incendie du consulat iranien à Nadjaf déclenché par des manifestants irakiens. Des commandants militaires ont été déployés dans les provinces du sud, à la tête de cellules de crise pour faire « régner l’ordre » selon les autorités.
Le Figaro attire l’attention de ses lecteurs sur cette escalade de la violence qui pourrait, selon ce journal, constituer un « tournant » dans la crise irakienne car, « après celui de Karbala, il y a un mois, l’incendie du consulat iranien de Nadjaf marque le déchaînement en Irak d’un sentiment anti-iranien à travers la communauté chiite, celle-là même qui dirige pourtant la République islamique à Téhéran ».
L’union des droites
En France, ce serait une première dans la campagne des élections municipales de l’an prochain, une alliance des droites pour monter à l’assaut de la ville de Sète, dans le sud du pays. Selon le quotidien Le Parisien, le Rassemblement national de Marine Le Pen « va apporter son soutien au président Les Républicains de la fédération de l’Hérault ». Sébastien Pacull, c’est son nom, est candidat à Sète, où il « devrait mener une liste d’union des droites locales, main dans la main avec des membres du Rassemblement national », révèle ce journal.
Sébastien Pacull ne risque pas d’être sanctionné par Les Républicains puisqu’hier, selon Le Parisien, il a « démissionné de ses fonctions départementales à la tête de LR ». Et comme le remarque ce journal, « au RN, on se frotte les mains, ravi de montrer que le cordon sanitaire qui empêchait ce type d’alliance se fissure désormais par endroit ».
Vendredi noir
Mais en France, aujourd’hui vendredi 29, c’est un tout autre événement d’actualité qui en agace plus d’un : le « black Friday » ! Car même les politiques s’en mêlent. Même eux en effet, car, comme le remarque le journal L’Eclair des Pyrénées, alors que les Français se préparent « en masse » à profiter des bonnes affaires qu’on leur promet, la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne s’insurge contre ce qui n’est, à ses yeux, qu’une « gigantesque opération commerciale », dont les grandes plateformes du e-commerce seront les principales « bénéficiaires », pointe ce quotidien du sud de la France.
Et ce matin, deux quotidiens – de gauche, il est vrai – hissent, au mot près, un même titre de Une, L’Humanité et Libération, pour dénoncer ce qu’ils appellent en chœur « le côté obscur du Black Friday », étant tout de même rappelé que le mot anglais « friday » signifie « vendredi » (et nous laisserons à nos auditeurs le soin de traduire ce mot obscur qu’est le mot « black »).
Côté obscur ? Mais oui, fulmine L’Humanité, « la vérité du Black Friday, c’est la dérégulation de l’économie et de la protection sociale (…) de l’espace urbain et de la vie en commun (…) C’est le marché libre des salariés (…) Quand un livreur tombe (…) un autre prend sa place (c’est le) veau d’or » – et l’on soulignera ici la référence biblique du quotidien communiste
En fait, remarque Libération, cette journée de rabais monstres est devenue « impopulaire malgré son succès populaire ». Car il y a « souvent entourloupe, explique ce quotidien : on gonfle le prix de référence pour faire apparaître une réduction forte mais en partie factice ». Arnaque, donc que cette « cérémonie dépensière importée des Etats-Unis », et que dénonce Libé ?
Pas du tout, rétorque le journal L’Union, « il est temps de cesser de caricaturer les pratiques des familles. Dans une société où bien des budgets sont contraints, il faut admettre que la recherche de bonnes affaires est légitime ». Vivement demain – saturday – et vivement dimanche !
Chirac, la disgrâce
Il est en tout cas des ventes qui auraient bien besoin d’un coup de pouce en ce moment, ce sont celles des livres consacrés à Jacques Chirac :
C’est ainsi ! Et, à l’exception de la biographie de Jean-Luc Barré, qui s’est écoulée à huit mille exemplaires, les livres qui sont parus après le décès de l’ancien président français ne se vendent pas. Et chez les éditeurs, « c’est la douche froide », constate Le Parisien, c’est un « échec ». Comme le formule ce journal, « Chirac ne fait pas recette en librairie : « C’est un bide total » ». Ainsi passe la gloire du monde…
Par Norbert Navarro
Source : RFI