Il y a quelques semaines, le président Emmanuel Macron de la France demandait aux diplomates de son pays de s’appuyer sur les médias et les réseaux sociaux comme armes diplomatiques pour rehausser l’image de leur pays et ternir celles des Etats où ses intérêts sont menacés. Les regards s’étaient alors tournés vers les médias de la propagande française, notamment France Média Monde (RFI et France 24). C’était oublier que Jeune Afrique est aussi un outil de pression de la France-Afrique. Et l’hebdomadaire le prouve une fois de plus à travers un article politique publié sur le Mali la semaine dernière et qui ne vise qu’à discréditer la transition en cours dans notre pays.
«Jihadisme : le Mali de Goïta en plein déni» ! Tel était le titre d’un article politique publié par «Jeune Afrique» sur son site le 6 septembre 2022. «Maintenant que l’armée française s’est complètement retirée du pays, il va être difficile d’imputer à l’ancien colonisateur les revers des soldats de Bamako et l’avancée des groupes jihadistes», analyse l’auteur de l’article. Et pourtant, reconnaît-il, «au Mali, le taux de satisfaction à l’égard des forces de défense et de sécurité (FDS) est à l’avenant : jusqu’à 98 % si l’on en croit les résultats de l’enquête de la fondation Friedrich Ebert».
N’empêche que sur le terrain, croit-il savoir, «la réalité est moins plaisante à entendre». Il s’en suit une description très fantaisiste de l’Armée malienne décrite comme une force «gangrenée depuis plusieurs décennies par la corruption, l’indiscipline, le népotisme et l’impunité» et «incapable de protéger les civils dans les zones rurales les plus reculées». Et d’ajouter, «la soldatesque de Bamako nourrit le conflit en stigmatisant et en massacrant des peuls qui, automatiquement suspectés de sympathies terroristes, vont rejoindre les rangs des insurgés pour essayer d’échapper aux exécutions extrajudiciaires ou à la torture en prison», poursuit-on dans cet article de propagande.
L’hebdomadaire reprend presque textuellement les mêmes inepties utilisées ces derniers temps par Macron et ses ministres (Jean-Yves Le Drian, Florence Parly…) ainsi que quelques ténors de sa chapelle politique pour dénigrer la «junte au pouvoir à Bamako». Il faut vraiment être de très mauvaise foi pour mettre en doute la composition multiethnique qui met notre armée à l’abri de toute accusation de ciblage communautaire voire ethnique.
Plus de 120 terroristes tués par les FAMa en un mois
D’ailleurs, les «5 Colonels» qui coupent le sommeil à Paris depuis le 18 août 2020 illustrent à merveille cette composition multiethnique des Forces armées maliennes (FAMa). Mais, il faut réellement connaître le Mali pour le savoir. Et l’article se focalise sur l’attaque de Kati (22 juillet 2022) étayer sa thèse que le Mali est au bord d’un «effondrement complet de l’État sous les assauts des jihadistes» à cause du retrait de la France. Mais, il oublie de dire qu’à Kati comme un peu partout ces derniers temps dans le pays, les terroristes n’ont pas atteint leur cible. Sans compter que de nos jours, nous ne voyons pas de pays qui se croit objectivement à l’abri de ce genre d’attaque terroriste. Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (137 ou 138 morts, dont 7 terroristes ; 413 blessés, dont 99 grièvement…) l’attestent.
L’hebdomadaire accuse les autorités de la transition de «déni de la réalité». Et pourtant, il est facile de démontrer que son article est loin de la réalité du terrain, à propos surtout de la capacité des FAMa à faire face à la menace terroriste après la rupture militaire avec la France. La Direction de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA) s’en est d’ailleurs chargée le même jour (6 septembre 2022) en publiant le bilan des grandes opérations menées en août dernier : Plus de 120 terroristes mis hors d’état de nuire !
Ce qui prouve que les FAMa ont maintenu leur dynamique offensive de recherche, de neutralisation des terroristes et de destruction de leurs sanctuaires dans le cadre de l’opération «Kèlètigui» du «Plan Maliko». Ce bilan est donné avec toutes les précisions nécessaires (lieux, dates, moyens…). D’ailleurs, à notre connaissance, les bilans fournis par l’armée n’ont jamais été démentis par les Groupes armés terroristes (GAT).
Mais, cela ne sera jamais suffisant aux yeux de ceux qui rêvent de voir le navire Mali couler parce que la France a été débarquée. Ils trouveront toujours des griefs à formuler contre le pays et son armée. Si celle-ci (armée) n’est pas taxée d’être incapable de défendre les populations civiles, on l’accusera de toutes les formes de violations à l’égard de celles-ci.
Là où nous sommes d’accord avec «Jeune Afrique» (l’hebdo y fait preuve d’objectivité), c’est quand il conclu que «la solution de la crise est d’abord et avant tout entre les mains des Maliens, et non des Européens, des Américains… ou des Russes». C’est une évidence !
Naby
Source : Le Matin