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Création des collectivités territoriales : Le projet de loi suscite déjà la polémique

Au moins, trois organisations sont contre le projet de texte sur le découpage territorial qui n’est pas encore déposé sur la table de l’Assemblée nationale du Mali. Ces trois organisations sont l’Association Songhoy Borey internationale, les Communautés de culture songhay en Mouvement-IR Ganda et le Front populaire de l’Azawad (FPA).

Dans leur déclaration respective, les trois organisations dénoncent le « caractère discriminatoire du contenu du texte » et demandent par conséquent l’amélioration du document avant adoption. « Le projet de texte sur le découpage territorial n’est pas logique. Il y a des localités qu’on a prises pour les ériger en cercle qui n’ont même pas 2000 âmes. Il y a une vraie inégalité qui se pose dans ce découpage. On ne peut pas faire de découpage sans prendre des informations avec la population à la base. Nous, en tant que communauté songhaï, on est entrain d’exproprier nos terres pour les donner à d’autres », a souligné le secrétaire général de l’Association Songhoy Borey internationale, Yehia Mohamed joint par nos soins hier, jeudi 11 octobre 2018, dans l’après midi.

« Nous, association des communautés de culture songhay en mouvement – IR Ganda ayant pris connaissance du projet de loi n 2018 /AN-RM portant création des collectivités territoriales en République du Mali. Considérant les insuffisances notoires dudit projet. Considérant le caractère discriminatoire du contenu du texte qui ne prend pas en compte les réalités spéciales, sociales et économiques de nos populations, soucieux de la défense des intérêts de nos populations se désolidarise dudit projet en l’état actuel de sa présentation, demande une relecture du texte en vue de la prise en charge de l’ensemble des préoccupations de nos populations », c’est ce qui ressort de la déclaration des Communautés de culture songhay en Mouvement-IR Ganda. Dans leur déclaration, ils invitent les autorités maliennes à prendre en compte un nouveau découpage territorial plus juste et plus équitable. L’Association Songhoy Borey internationale est également farouchement contre ce projet de texte.

« Les associations et regroupements des communautés sédentaires et nomades de l’intérieur et de l’extérieur du Mali, représentés par Songhoy Gamin Borey, ont vu avec consternation et surtout stupéfaction le 8 octobre, un communiqué faisant allusion à un projet de nouveau découpage territorial. Ce dit projet de découpage territorial qui n’est basé sur aucune logique, viole les droits élémentaires des communautés sur toute l’étendue du territoire malien. A travers ce saucissonnage politico-territorial, nous constatons et dénonçons une tentative de spoliation, d’exclusion et de mépris à l’endroit et au détriment de certaines populations majoritaires en la faveur d’une minorité » souligne la déclaration du l’Association Songhoy Borey internationale en date du 10 octobre 2018. Selon cette association, les initiateurs de ce projet de texte sèment la discorde, le désarroi et surtout les germes d’une implosion sociétale dont les conséquences seront préjudiciables pour une réconciliation sincère, pour une paix sociale durable et pour le vivre ensemble.

«L’association Songoy Ganda Borey, saisit cette occasion pour rappeler le gouvernement malien et toute la communauté internationale du mépris savamment orchestré contre les communautés sédentaires cosmopolites dans la gouvernante actuelle de cette partie du septentrionale nationale, sous fond de l’application de l’accord pour la paix issu du processus d’Alger. En agissant ainsi, la communauté internationale cautionne curieusement et manifestement l’exclusion pure et simple de la majorité démographique, qui est dans une logique pacifique de résolution de la crise contre une minorité dont certains ont pris les armes au risque de mettre la République en péril », déclare l’Association Songhoy Borey internationale. En outre, l’association Songoy Ganda Borey en appelle à plus de responsabilité devant l’histoire de la part du gouvernement malien et de la communauté internationale pour faire valoir les droits des communautés sans discrimination. Par ailleurs, l’Association Songhoy Borey internationale affirme être disposée à apporter sa contribution pour un meilleur découpage territorial réaliste et juste gage de paix, de cohésion sociale et dans le respect des équilibres géopolitiques et du vivre ensemble.

Contacté par nos soins hier, jeudi 11 octobre 2018, dans l’après midi, le secrétaire général de l’Association Songhoy Borey internationale, Yehia Mohamed est sans équivoque. « Le projet de texte sur le découpage territorial n’est pas logique. Il y a des localités qu’on a prises pour les ériger en cercle qui n’ont même pas 2000 âmes. Il y a une vraie inégalité qui se pose dans ce découpage. On ne peut pas faire de découpage sans prendre des informations avec la population à la base. Nous, en tant que communauté songhaï, on est entrain d’exproprier nos terres pour les donner à d’autres », a-t-il déploré.

«Il n’y a pas de projet de loi portant création des collectivités territoriales à l’Assemblée nationale du Mali »

La troisième organisation, le FPA, est aussi opposé à ce projet de texte. Selon le FPA, ce projet de loi sera source de conflits en raison du non respect d’un principe  fondamental. « Toutefois, nous ressortissants du Tilemsl (tin-Aoukert), réaffirmons notre disponibilité à apporter des éléments de proposition qui pourraient concourir à l’amélioration de ce projet de découpage, gage de paix et de stabilité sociales dans le respect des équilibres géopolitiques. Nous restons très surpris avec la découverte de ce projet qui n’est basé sur aucune logique. Et tout cela sans la moindre consultation. Nous informons les initiateurs de ce scénario que nous avons opté pour  la paix dans la dignité, et nous n’acceptons aucune humiliation. Notre espoir d’être inclus dans cet accord et de participer dignement à la gestion de notre territoire repose essentiellement sur ce nouveau découpage. Cause pour laquelle nous demandons à défaut de la création de la Région d’Alata, au moins la création du Cercle de Tin-Aoukort », révèle la déclaration du FPA en date du 10 octobre 2018 signé par son secrétaire général, Hassane Ag Mehdy. Pourtant, le projet texte sur le découpage territorial qui fait déjà polémique n’est même pas encore déposé sur la table de l’Assemblée nationale du Mali, selon les responsables de cette institution.

Contacté par nos soins, hier jeudi 11 octobre 2018, dans l’après midi, le président de la Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice, des Droits de l’Homme et des Institutions de la République de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Zoumana Tji Doumbia, a fait savoir qu’il n’y a pas de projet de loi portant création des collectivités territoriales à l’Assemblée nationale du Mali. Mais le dit document sur le découpage administratif non officiel circule sur les réseaux sociaux. Et l’on annonce le passage prochain de 10 à 20 régions et de 49 à 94 cercles au Mali. Nos tentatives de rentrer en contact avec le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation pour d’amples informations sont restées vaines.

Aguibou Sogodogo

SourceLerepublicainmali

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