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Ras Bath – Ben Le Cerveau : Alpha et l’Oméga

Qui ne cannait pas Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath et Adama Diarra dit Ben Le Cerveau ? Leaders très influents de la société civile au Mali depuis plus d’une dizaine d’années, en pleines heures de gloire dans le combat pour l’intérêt supérieur du Mali, ils ont tous subi la rigueur de la justice suite à des mandats de dépôt. Ras Bath, 5 fois et Ben le Cerveau 2 fois. Deux ans déjà pour le premier, un peu moins de ça pour le deuxième, ils sont privés de leur liberté. Les raisons de leur incarcération sont diversement appréciées. Mais ce qu’il faut comprendre, l’on peut tout leur reprocher sauf dire qu’ils n’ont pas l’amour de leur pays. Ils le manifestent différemment avec tant d’énergie. Aujourd’hui, leur présence parmi leurs concitoyens est plus que nécessaire pour le salut du Mali. Certes nul n’est indispensable, mais il est difficile sinon même surréaliste de trouver quelqu’un qui pourra jouer leurs rôles. Et leur absence sur la scène durant les deux dernières années le prouve à suffisance. Le Mali est à la croisée des chemins, les autorités doivent revoir leurs cas et faire en sorte qu’ils puissent en toute liberté continuer le combat pour le Mali.
Ras Bath et Ben Le Cerveau ont pu marquer de manière indélébile leur engagement pour la cause du Mali. Depuis presque 17 ans, ils ont été au-devant de la scène pour la défense des intérêts de la Nation. Gestion interne du pays, regards contre le pouvoir de décision des grandes puissances sur le Mali…, ils ont chacun en ce qui le concerne apporté leur pierre à la construction de l’édifice national. Qui ne se rappel pas, du combat en faveur des soldats sur le front, des prises de position sur l’accord d’Alger, les combats intenses contre la mauvaise gouvernance, la corruption… le boycott des produits français, enfin l’engagement sans faille pour le respect de la constitution et les lois ? Ces deux hommes, ont tout donné à leur pays à travers leurs mouvements Le Collectif pour la Défense de la République pour Ras Bath et Yèrèwolo Debout Sur les Remparts pour Ben Le Cerveau. Par moment les approches n’ont pas été les mêmes, mais chacun a évolué avec l’ultime conviction de défendre le Mali. C’est le cas du mouvement qui a renversé IBK. Ras Bath était opposé, puisqu’il a tout le temps clamé son avis contraire contre tout changement du régime démocratique excepté les urnes ou l’incapacité avérée du Président en exercice et constatée par l’autorité compétente qui propose une alternative prévue par la loi fondamentale. Pour preuve, en 2016 et 2017, au summum de sa célébrité, il pouvait mettre fin au pouvoir d’IBK suite à des manifestations gigantesques pour sa cause. En 2018, il s’est retiré de la contestation contre la victoire d’IBK et avait officiellement annoncé qu’au lieu de la rue, il continuera le combat via les recours prévus par la Constitution. Quant à Ben Le Cerveau, il était l’un des maillons essentiels de la révolution qui a eu raison du régime d’IBK. Après cette étape, vu ses liens avec les militaires qui ont pris le pouvoir, il est parvenu à atteindre son objectif qu’il visait depuis sous le pouvoir IBK. A savoir chasser la France et alliés (forces militaires présentes sur le sol malien), la MINUSMA… Sa détermination a payé avec le départ de toutes ces puissances et son vœu de tisser des relations avec la Russe se réalise.

Ras Bath et les ennuis judiciaires répétitifs

Le combat de Ras Bath est jalonné par des démêlés judiciaires. Le premier cas se passe en 2016, précisément le 17 août. Il est arrêté pour « atteinte aux mœurs et injures à caractère sexuel ». Sa comparution au tribunal de la commune IV mobilise et la situation tourne au drame… le tribunal et des véhicules incendiés, plusieurs blessés et un manifestant assassiné. Et compte tenu de la tension, l’Etat fait marche en arrière. Ras Bath est condamné après mais n’ira pas en prison. Il interjette appel et le dossier sera finalement tranché en sa faveur à la Cour d’Appel. Il est libéré. Une situation mal digérée par le Ministre de la Justice à l’époque, Mahamadou Ismaël Konaté qui rend finalement sa démission. La raison principale de son interpellation, l’ont se rappelle était liée au fait qu’il dénonçait la gestion floue des primes de repas prévues pour les soldats sur le front. Face aux juges à la Cour, en présence d’un parterre de militants, sympathisants et maliens engagés pour la cause juste, il a défendu sa posture avec honneur et dignité.

En 2020, pendant la transition, Ras Bath et d’autres personnes ont été arrêtés, gardés à la Sécurité d’Etat avant de passer devant le juge. Le 31 mars 2020, ils sont placés sous mandat de dépôt pour « tentative de déstabilisation des institutions ou atteinte à la sureté de l’Etat ». Une bataille judiciaire qui dure plusieurs mois. De la commune III, le dossier se retrouve à la Cour d’Appel où les avocats des inculpés prouvent que le dossier est vide. La Cour ordonne leur libération. Grande surprise, le Procureur général à l’époque fait le pourvoi en cassation et l’affaire est confiée à la Cour Suprême. A niveau, les détenus gagnent la dernière manche et sont libérés le 19 avril 2021. Quelques semaines après sa sortie de prison, Ras Bath fait face à nouveau à une plainte des deux syndicats des magistrats pour « outrage à magistrat ». Ainsi, début mai 2021, il retourne en prison et est libéré le 15 juin 2021.

19 mois après, il est encore interpellé le 13 mars 2023 puis placé sous mandat de dépôt pour « simulation d’infractions et trouble à l’ordre public ». Cela fait suite à une déclaration faite contre les autorités dans le dossier Boubeye à l’occasion d’une activité du parti ASMA. Il est condamné à 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis. Après avoir purgé cette condamnation, il reste en prison suite à un autre mandat de dépôt pour « Association de malfaiteurs contre autrui, offense au chef de l’Etat et diffusions de propos contre les mœurs du pays. » Le 13 mars 2025, cela faisait exactement deux ans qu’il est détenu. Ce dernier dossier confié à un juge d’instruction peine à avancer. Ses partisans et lui-même ont demandé à ce qu’il soit entendu et jugé.

Pour rappel, Ras Bath est homme engagé avec pour boussole, le respect de la constitution, les institutions et l’armée. Pour preuve, en 2012, sous les couleurs des SOFA de la République, il avait condamné le coup d’Etat contre ATT, mais avait apporté son soutien à l’armée qui faisait face à plusieurs situations sur le terrain. C’est ainsi que lui, Master Soumi, Dony Brasco, Amadou Diadié Touré et un membre influent du groupe Tata Pound ont pris l’idée d’aller soutenir les militaires sur le front. Très surpris par leur engagement pour l’armée malgré leur opposition au coup d’Etat, le ministère de la Défense et le Président de la Transition, Amadou Aya Sanogo, avait favorisé les conditions idoines pour leur voyage à Sévagré. Une mission très appréciée par la hiérarchie militaire nationale et celle de la région qui était dirigée à l’époque par Didié Dakouo et Abass Dembélé, l’actuel gouverneur de Mopti.

Ben Le Cerveau, un fervent soutien devenu encombrant

 Nul ne peut nier le rôle capital joué par Ben Le Cerveau pour la stabilisation des Militaires au pouvoir. Il était leur bras séculier. Etant au CNT, il avait fait des sorties à l’occasion desquelles il s’opposait à certaines pratiques des autorités qui à son entendement salissaient les motivations qui ont conduit au renversement du régime IBK. Il était contre certaines décisions du CNT, l’affaire de l’achat de véhicules ; des actes du gouvernement, la hausse des budgets ; et certaines pratiques des services de renseignement qu’il estimait puériles au même moment où des enjeux très importants attendaient le service. Puis, il appelait les autorités à sortir de la transition en mettant la forme qui passera nécessairement par l’organisation d’élection présidentielle. Ses sorties ont été très mal appréciées. Il a reçu les tirs croisés de certains jeunes du CNT et la plainte du CDM. C’est ainsi qu’il sera inculpé et détenu le 04 septembre 2023 et le verdict est tombé sur l’affaire le concernant pour « atteinte au crédit de l’Etat », le 14 septembre 2023. Il écope de 2 ans de prison dont un avec sursis. Ben se bat et au niveau de la Cour d’Appel, il bénéficie de la liberté provisoire. Le même lundi qu’il devrait remplir les formalités pour sa relaxe, il est présenté à un juge au pôle de lutte contre la cybercriminalité suite à une plainte en lien avec deux audios à lui attribués et qui remonteraient à 2021 et novembre 2022. Dans ces éléments sonores, il aurait tenu des propos hostiles à la transition et le chef d’inculpation retenu contre lui est : « injures et menaces contre les autorités ». Confié à un juge d’instruction, il avait été entendu récemment et la liberté provision lui a été refusée après.

L’alpha et l’oméga

Ras Bath et Ben Le Cerveau sont deux leaders incontournables aujourd’hui au Mali. Et la situation sur le terrain le prouve. Depuis leur incarcération, l’animation de la scène est morose. Ras Bath pour éclairer la lanterne des citoyens sur les dérives quant à la marche de l’Etat. Des sorties toujours sanctionnées par des propositions utiles. Ben Le Cerveau pour son rôle de mobilisateur pour la cause de la transition mais aussi ses interventions sur les antennes de radios qui galvanisaient les partisans de la transition.

Maintenant, la rue et les médias sont orphelins. Et le peuple est désorienté. Quant aux autorités, elles pataugent car elles n’ont plus d’esprits critiques ou de soutiens assez rationnels pour les aider à avancer.

Les deux hommes avec leurs mouvements devraient être les piliers essentiels des militaires pour la réussite de la transition. Puisque la classique politique est décriée, la société civile devrait prendre le relais, combler ce vide et se positionner pour le renouveau. Malheureusement, les autorités ont joué la mauvaise carte en neutralisant ces deux jeunes leaders. Le pays au regard de la situation actuelle a plus que jamais besoin de ces deux révolutionnaires aguerris. Les gouvernants doivent profiter de la commission de rédaction de la charte pour la paix et la réconciliation nationale présidée par Ousmane Issoufi Maiga, pour se pencher sur leur cas. Ils doivent se comprendre avec ses deux hommes, les relaxer et les mettre en mission pour l’intérêt supérieur de la Nation avec un calendrier clair et précis dont la finalité sera l’organisation d’élection libre et transparente dans un délai rationnel.

Dans le même ordre d’idée, une pensée est aussi faite à l’endroit de Etienne Fakaba Sissoko, Clement Demblélé, Kaou Djim, Rose Doumbia dit Rose la vie chère. Ils ont d’une manière ou d’une autre leur partition à jouer en faveur de la stabilité du pays. Sans oublier ceux contraints à l’exil tels que Malick Konaté, Boubacar Soumaoro dit Bouba Fané, Kadiatou Fofana…

KD

Source : LE PAYS

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