Le Parti de l’Indépendance, de la Démocratie et de la Solidarité (PIDS) a organisé, samedi dernier à la Maison des Ainés, son 4ème Comité directeur national. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le président du PIDS Daba Diawara, en présence du chef de file de l’Opposition, l’honorable Soumaila Cissé, du président du Mouvement citoyen pour l’Alternance, le Travail et la Transparence (MC ATT), Jeamille Bittar, des représentants d’une quinzaine de partis et de plusieurs personnalités.
Situant la rencontre, Daba Diawara a souligné que les travaux de leur 4ème Comité directeur national se tiennent dans un contexte particulièrement difficile, marqué par «l’inquiétude et le désespoir» des populations accablées par «la gouvernance catastrophique» qui plombe le Mali.
Le PIDS, selon son président, est un parti démocratique et républicain, se réclamant des valeurs de la social- démocratie. Un parti, a ajouté M. Diawara, de l’Opposition républicaine, fidèle aux idéaux du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991, qui vise la conquête du pouvoir politique par la voie des urnes, à l’exclusion de toute autre forme non démocratique. «Et en vérité, aujourd’hui, c’est lui seul qui est en mesure de porter la lourde tâche de perpétuer les valeurs et les idéaux des présidents Mamadou Konaté et Modibo Keita et des pionniers de l’Indépendance», a déclaré le leader politique.
A l’en croire, aujourd’hui, il est devenu de plus en plus clair pour tout le monde que l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger ne peut apporter ni la paix ni la réconciliation, tant la situation sécuritaire s’est dangereusement dégradée et tant le terrorisme a gagné du terrain. Avant d’ajouter qu’après le Nord, c’est le Centre du pays qui est occupé. Aux dires de Daba Diawara, la partition menace le pays avec des zones échappant totalement au contrôle de l’Etat et des zones dont il est obligé de partager la gestion avec des groupes armés. Il n’y a eu, a-t-il déploré, ni désarmement ni cantonnement encore moins de réinsertion. «Le redéploiement des FAMA et de l’Administration dans les zones abandonnées aux groupes armés demeure une perspective incertaine. Il va sans dire qu’une telle situation a des effets désastreux sur l’économie et des conditions de vie des populations», a regretté le président du PIDS.
Pour l’ancien ministre, la lourde responsabilité est de fixer des orientations et de dégager des stratégies qui seront capitales pour l’avenir du parti. Il a estimé que le Comité directeur national doit tirer toutes les conséquences de la phase très difficile que le parti a traversée et qui lui a été préjudiciable à tout point de vue et dégager les voies et moyens du sursaut indispensable. Il doit aussi, a souhaité M. Diawara, indiquer les stratégies nouvelles de mobilisation qui permettront de faire élire beaucoup de camarades aux prochaines élections locales (régionales et de cercle). Le Comité directeur, selon le patron du PIDS, doit aussi se prononcer sur le remembrement provisoire du bureau politique national effectué conformément à l’article 13 des statuts du parti. Enfin, a-t-il dit, la réduction drastique de l’allocation provenant du financement public doit retenir son attention et l’amener à proposer de nouveaux moyens de financement des activités du parti.
«Il se pose la question de savoir s’il est bénéfique pour l’opposition de présenter, au premier tour un ou plusieurs candidats. Et deux groupes, apparemment sont en train de travailler à obtenir une candidature unique de l’Opposition au 1er tour : celui constitué sous la houlette du chef de l’Opposition, l’honorable Soumaila Cissé qui a dirigé un manifeste de la Coalition pour l’Alternance et «le groupe des douze», a fait remarquer Daba Diawara.
Selon l’intervenant, le PIDS n’a encore adhéré à aucun de ces groupes, précisant que le Comité directeur national doit donc se prononcer sur cette question.
Dans son allocution, le président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Soumaila Cissé a tenu à rappeler que leur appartenance à l’Opposition n’a rien de négatif. Mais, poursuivra le chef de file de l’Opposition, leur démarche a consisté tout simplement à dénoncer ce qui ne marchait pas bien dans la gouvernance du Mali. Signalons que le 4ème Comité directeur a, à la fin de ses travaux, investi le président du PIDS, Daba Diawara, candidat à l’élection présidentielle de 2018.
Ramata Doumbia
Essor