Le défunt président du Venezuela avait inlassablement bataillé contre l’injustice et l’exploitation. Des combats qui restent toujours à mener

La journée du 5 mars, date d’anniversaire de la mort de Hugo Chavez, est désormais commémorée au Venezuela. Pour rendre hommage à l’illustre disparu, l’ambassade de la République bolivarienne du Venezuela et la Fondation Hugo Chavez ont organisé jeudi dernier une cérémonie qui a enregistré la présence de plusieurs personnalités, dont le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, et le président du Groupe parlementaire d’amitié avec le Venezuela, Oumar Mariko.
L’un des temps forts de la cérémonie qui s’est déroulée dans l’enceinte de l’ambassade du Venezuela a sans doute été l’inauguration de la salle Hugo Chavez par l’honorable Issiaka Sidibé qui avait à son côté le chef de la mission diplomatique du Venezuela au Mali, Angela Diaz. La salle propose des photos qui résument le parcours politique et militaire de Hugo Chavez Frias, ainsi qu’une documentation sur la vie et l’œuvre de l’illustre disparu.
Appelé affectueusement « Commandante » par ses admirateurs, Hugo Chavez Frias, natif de Sabaneta, a dirigé le Venezuela pendant 14 années. Dans son combat politique comme dans son exercice du pouvoir, il s’était toujours inspiré des idéaux du leader chinois, Mao Zedong, de l’activiste américain Malcom X, de son compatriote Simon Bolivar et de l’ancien président cubain, Fidel Castro.
Hugo Chavez, qui s’était rendu en visite au Mali en août 2006, a toujours affirmé la relation privilégiée qu’il entretenait avec à l’Afrique. Pour lui, la révolution bolivarienne vise à mettre fin à « toutes les formes d’esclavage moderne. Un esclavage obscur et subtil qui ne s’exerce plus par le fouet, par le fer et par les manilles, mais par les chaînes invisibles des mécanismes brutaux et pervers de l’exploitation capitaliste, par l’aliénation, par la domination, par l’oppression et par la marchandisation des relations humaines ».
LA RECONNAISSANCE DU PEUPLE. Avant sa mort survenue à la suite d’un cancer, Hugo Chavez avait utilisé le pétrole comme arme de guerre et c’est ainsi qu’il était parvenu à faire valoir sa politique et connaître sa vision du monde. Il avait toujours œuvré au développement du concept de la coopération Sud-Sud. Car pour lui, « seuls les pauvres peuvent s’aider entre eux et entretenir des relations de solidarité ». L’acteur principal de la révolution bolivarienne du Venezuela s’est fait ainsi distinguer à travers sa conception du « socialisme du XXI siècle ». Il s’est trouvé à la base de la création d’organisations sous-régionales comme ALBA (Alternatives pour notre Amérique) et CELAC (Communauté économique des Etats latinos et caribéens).
Après l’exécution des hymnes de nos deux pays et la minute de silence observée à la mémoire du défunt président, l’ambassadeur Angela Diaz a dans son discours insisté sur la nécessite de poursuivre le combat politique de Chavez. « Nous devons continuer la lutte contre les inégalités, l’injustice sociale et prôner le partage équitable des ressources du pétrole », a-t-elle déclaré.
De son côté, l’ancien chef du gouvernement, Moussa Mara, également président du Parti YELEMA, a évoqué une étape importante de la vie du défunt qui avait été victime d’une tentative de coup d’Etat en 2002. Mais, a-t-il rappelé, Chavez avait été ramené au pouvoir par ceux là même qui l’avaient renversé. « C’était la preuve que ce leader s’était forgé une forte personnalité à travers sa bonne gouvernance », a-t-il commenté, tout en invitant les peuples à combattre l’injustice pour être à l’abri des actes terroristes. Moussa Mara a souligné la richesse de la coopération entre nos deux pays qui porte sur des domaines comme l’éducation, la santé, le logement et le sport. En 2009, le Venezuela a notamment construit des logements sociaux dans notre pays.
De son côté, l’honorable Oumar Mariko a retracé la vie de Hugo Chavez qui a milité pour l’avènement de la liberté d’expression. « La perte du Commandante est celle d’un homme universel dont l’engagement a été marqué par l’altruisme et la volonté de rendre le monde meilleur», a retenu l’honorable Oumar Mariko. Selon lui, la plus belle récompense qu’un homme politique puisse recevoir de son peuple est la reconnaissance de ce dernier.
Les discours ont été suivis par une projection vidéo sur la visite de Chavez au Mali.

B. M. SISSOKO

source : L Essor