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28e jours de grève de la faim: les cheminots plus que jamais déterminés

Les travailleurs du chemin de fer du Mali observent une grève de la faim consécutive au non-paiement de leurs salaires, depuis neuf mois. Alors que le gouvernement semble toujours faire la sourde oreille, après 27 jours de grève, notre équipe de reportage a rencontré, hier 14 janvier 2018, à la gare ferroviaire de Bamako, des cheminots en grève de la faim, plus que jamais déterminés à faire aboutir leurs revendications.

Nattes étalées au sol, moustiquaires accrochées à plein air, les grévistes de la faim du chemin de fer ne lâchent pas et bravent l’intempérie pour manifester leur indignation. Comme décor, pour signaler leur mouvement, quelques banderoles affichées, sur lesquelles il est visible des réclamations d’arriérées de salaire de neuf mois. À cet endroit d’infortune, ils passent la journée et la nuit, sur les rails, à moins de 15 mètres de la Place de la Liberté.

Entouré de certains membres de son bureau, le président des conducteurs de train, Bolidiandian KEITA, responsable du syndicat, explique que le mouvement de grève a été décrété pour réclamer des arriérés de salaire de 9 mois.

« Nous avons fait neuf mois sans avoir notre salaire, contrairement à toutes les conventions liées au droit de travail. Nos familles n’ont plus à manger, nos enfants ne sont plus soignés et ne vont plus à l’école », a rappelé M. KEITA. Selon lui, les cheminots ne peuvent plus faire d’autres concessions parce qu’ils sont, après tout, des pères et responsables de famille. À cause de ces faits, dit-il, ils ne pouvaient continuer à s’apitoyer sur leur sort.

« On ne va pas attendre que nos femmes et nos enfants meurent de faim pour agir. Dans la plupart de nos familles, ce sont nos femmes qui se battent pour subvenir aux besoins », témoigne le responsable syndical des travailleurs du chemin de fer. Au regard de ces faits, il soutient n’avoir pas d’autres moyens d’action que d’aller en grève de la faim. Car même la marche pacifique a été interdite aux cheminots pour se faire entendre, pour des motifs d’état d’urgence.

« On n’avait pas d’autre choix que d’entamer cette grève de la faim. Car, avant, nous avions mené des démarches auprès des autorités afin d’entrer en possession de nos droits en vain », affirme le président Bolidiandian KEITA.

Depuis le début de la grève, la situation n’a pas évolué, s’est-il indigné. Après 27 jours de grève, le gouvernement n’a fait aucune proposition pertinente et conséquente pour la résolution de cette affaire, indique le syndicaliste tout en précisant qu’auparavant « Le gouvernement, à travers notre ministère de tutelle, a proposé de nous payer deux mois de salaire. Nous l’avons refusé. Ce montant pour nous est insignifiant. »

Pendant tout ce temps, il dit être au regret de ne voir aucun membre du gouvernement venir leur demander sur quoi que ce soit. Pour lui, cela montre que des responsables du pays ne ressentent aucun respect pour les travailleurs et leurs droits.

Malgré les conditions difficiles sous le froid et la chaleur, les grévistes sont déterminés à aller au bout, selon le président des conducteurs. Pas question de renoncer à cette action, a déclaré M. KEITA. Elle continuera tant que le gouvernement ne s’assumera pas, prévient-il. Toutefois, il estime que c’est de la mauvaise foi que les plus hautes autorités ne soient pas en mesure de payer les arriérés des cheminots, malgré la conjoncture du moment.

Sans aucun appui de l’État, M. Bolidiandian KEITA signale qu’ils sont soutenus financièrement, moralement et matériellement par des associations de police, des pharmaciens, des médecins et des responsables de la société civile.

Par SABA BALLO

Source: info-matin

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