En marge de la 21ème édition du Forum de Bamako dont le thème est : «Capital humain et développement durable: bilan et priorités opérationnelles pour la Transition au Mali », le bureau régional du Fonds des Nations Unies pour la population de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WCARO), sollicité par la direction du Forum, a organisé une session spéciale sur la Démographie, la paix et la sécurité au Sahel (DPS), le 19 mai 2020 à Azalai (Ex Salam).
Cette session sera aussi suivie d’un dialogue intergénérationnel entre le bureau régional de l’UNFPA, les jeunes, les femmes, les religieux, les décideurs publics et politiques, les universités, les communicateurs traditionnels et en présence d’autres personnalités du Mali sur le Développement durable et le capital humain et les opportunités d’investissement en vue de tirer pleinement profit du Dividende Démographique au Sahel et au Mali en particulier. Les travaux ont été dirigés par le Directeur Régional de l’UNFPA en Afrique de l’ouest et du centre, Mabing N’Gom, le Ministre de la Jeunesse et de la promotion de l’entreprenariat du Tchad, Routouang Mohamed N’Dongo Christian, les secrétaires généraux des ministères de la jeunesse du Burkina-Faso, Dakouré Jean Philippe, de la population du Niger, Mahamadou Issaka Kamaye, de l’économie et des finances du Mali, Sounsourrou Dembélé, du Ministère de la Jeunesse et des sports du Mali, Amadou Diarra Yalcoué, de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille du Mali, Chacka Magassa, de l’emploi et de la promotion professionnelle, Irdissa Guindo et le représentant du forum de Bamako, l’ancien premier ministre Guinéen, Kabiné Komara.
Le directeur régional de l’UNFPA a remercié le président Abdallah Coulibaly d’avoir associé l’UNFPA au forum de Bamako, depuis deux ans, pour parler des soucis de l’heure. Selon N’Gom, on ne peut pas parler, régler un problème si on ne le comprend pas. C’est avec les données statistiques, insiste Mabing, qu’on peut avoir des solutions pour des données évidentes, durables dans cette crise au sahel. Ce qu’on veut à travers la DPS, dit Mabing, c’est que la paix, la sécurité, le développement, la stabilité reviennent dans le Sahel. Le secrétaire général du Ministère de la jeunesse du Burkina Faso a salué l’idée de la tenue d’une telle rencontre qui ne veut laisser personne au bord de la route face aux défis du sahel que sont : la sécurité, les attaques terroristes, les conflits communautaires, les déplacements démographiques. Toutes choses, regrette Dakouré Jean Philippe, qui mettent les jeunes en proie au chômage et à la vulnérabilité. Pour lui, il s’agit de créer les conditions optimales pour un meilleur développement. Pour le ministre de la jeunesse du Tchad, ce thème est évocateur, menaçant la paix, l’accalmie, la cohésion dans le sahel. Pour y faire face, dit Routouang Mohamed N. Dongo Christian, il faut soutenir les jeunes pour leur insertion, créer les conditions favorables à leur plein épanouissement pour qu’ils ne tombent pas dans l’oisiveté. Kabiné Komara a, au nom du forum de Bamako, dit : « Nous vous encourageons pour vos enquêtes qui sont utiles pour la région du sahel et qui doivent être prises en compte par les dirigeants pour s’orienter ». Pour le secrétaire général du Ministère de l’économie et des finances, le gouvernement du Mali va, au sortir des échanges, avoir un nouveau regard sur les questions de paix, de démographie et de sécurité.
Sur le dialogue intergénérationnel, Mabing N’Gom a indiqué qu’il permet de prendre les préoccupations des jeunes en compte qui ont une place capitale dans la stratégie globale de l’UNFPA. Notre priorité à l’UNFPA à travers ce dialogue, dit N’Gom, est d’accentuer une dynamique réelle, valeur ajoutée entre les différents âges et de tout mettre en œuvre pour que les recommandations issues du dialogue soient appliquées. Mme Diallo Déida Benkattra, ancienne ministre, a, dans son intervention, mis l’accent sur l’éducation en cette période de mondialisation, la bonne gouvernance, la formation des jeunes, l’emploi, la prévention des conflits en sensibilisant les jeunes, l’autonomisation des femmes. Mariam Tandina quant à elle, a ajouté que s’il n’y a pas d’éducation, il n’y a ni emploi, ni justice. «Il faut accompagner, insérer la nouvelle génération », a précisé Tandina. Avant d’insister sur l’égalité des chances. « Si on n’investit pas dans la femme, il n’y aura pas de développement, pas d’éducation, pas de famille, pas de santé, etc. Investir dans la femme est source de développement », ajoute Mme Tandina. Boncana Hafizou, président exécutif d’AFRIAN, a poursuivi que pour accélérer le progrès, il faut dupliquer, communiquer, vulgariser les bonnes actions. Par rapport aux investissements, il a appuyé qu’il faut faire le maximum d’investissement dans la jeunesse, dans l’emploi, la formation. « Investir dans l’éducation, dans la santé, car pour être en paix, il faut être bien éduqué, se portant bien en terme de santé», indique Hafizou.
Concernant le débat sur l’autonomisation économique des femmes, puissant levier de la promotion du capital humain, Mme Kéita Fatoumata Sangho a précisé que c’est la base du développement. L’autonomisation de la femme, dit-elle, va de paire avec le développement du capital humain. Malgré tout, dit-elle, des obstacles demeurent à l’autonomisation de la femme. Pour y faire face, elle a demandé d’accentuer le plaidoyer. Mme Gakou Salimata Fofana, ancienne ministre, présidente de l’association des femmes ingénieures du Mali, a dit : « Trouver la solution à l’autonomisation des femmes, passe par l’apprentissage des sciences. Il faut éduquer à travers l’apprentissage de la science. Une femme bien éduquée, formée dans les filières scientifiques n’a pas besoin de chercher de l’emploi. Après ses études, elle peut s’installer directement à son propre compte pour devenir autonome. Car la science est la clé du développement », a déclaré Mme Gakou.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain- Mali