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19 ans de règne : La méthode Mohammed VI

Depuis son accession au trône il y a de cela 19 ans, au fil des différents gouvernements marocains, d’une nouvelle constitution pour le royaume et de politiques internationales variant au gré des chefs d’États étrangers qui se sont succédé, le roi Mohammed VI insuffle sa vision et sa méthode. Retour sur 19 ans de règne.

1999: Le roi est mort, vive le roi!

Mohammed VI succède sans encombre, le 30 juillet, au long règne de son père, Hassan II. Son arrivée sur le trône cristallise les attentes du Maroc, qui connait une alternance démocratique depuis 1998 et la nomination d’un gouvernement dirigé par le socialiste Abderrahmane Youssoufi.

2000: Premiers pas sur la scène Internationale

Rencontre avec Bill Clinton à la Maison blanche, entretien avec Shimon Peres sur le Moyen-Orient, accueil d’Abdoulaye Wade à Marrakech, visite à Madrid ou encore visite du Pape… le jeune souverain place l’année 2000 sous le signe de l’international et fait feu de tous bois.

2001: Le nouveau concept de l’autorité

Mohammed VI fait de la réforme de la force publique, et notamment du ministère de l’Intérieur, le thème central de la réforme en 2001, avec pour objectif de réconcilier le citoyen avec l’autorité. Dix-huit ans plus tard, le sujet est toujours d’actualité…

2002: L’heure des technocrates

Confronté à un blocage politique entre l’Istiqlal et l’USFP, Mohammed VI nomme Driss Jettou, un technocrate, comme Premier ministre. Ce dernier conduira un exécutif considéré comme très efficace sur le plan économique pendant 5 ans.

2003: Le tournant terroriste

Le 16 mai 2003, une série d’attentats à Casablanca confronte le Maroc à l’extrémisme radical et oblige le pays à mettre à niveau son dispositif anti-terroriste ainsi que ses forces de sécurité et de renseignement. Quinze ans plus tard, le Maroc est considéré comme l’un des pays les plus en pointe dans la lutte contre le terrorisme radical.

2004: Le temps de la réconciliation

L’Instance équité et réconciliation est mise en place afin de solder les “années de plomb”. Un grand exercice de catharsis collective – avec auditions télévisées – est organisé par les pouvoirs publics, en s’appuyant sur des figures très fortes telle Driss Benzekri, emblème des prisonniers politiques de l’ère Hassan II. La même année, le tournant est aussi social avec l’adoption de la Moudawana, code de la famille réformé qui renforce les droits des femmes.

2005: Le chemin d’Alger

Le geste politique de l’année est sans conteste le voyage de Mohammed VI à Alger, le voisin et frère ennemi, à l’occasion du sommet arabe. Les entretiens chaleureux avec Abdelaziz Bouteflika laissent espérer une réconciliation rapide entre les deux pays. Las, un mois plus tard, la relation bilatérale se crispe à nouveau sur fond de tension autour du dossier du Sahara.

2006: Plan d’autonomie et prémisses de régionalisation

Mohammed VI rebat les cartes du conflit du Sahara en proposant un plan d’autonomie pour les provinces du sud, qui fera office de base pour redémarrer les négociations avec le front Polisario avec le processus dit de Manhasset, sous les auspices de l’ONU.

2007: Le retour du politique

Mohammed VI nomme Abbas el Fassi, secrétaire général du parti de l’Istiqlal, parti arrivé en tête des élections de 2007, au poste de Premier ministre, mettant fin à cinq ans de gouvernement sous la houlette d’un technocrate.

2008: Lancement de la réforme du champ religieux

Mohammed VI lance un vaste chantier de réforme du champ religieux, près de quatre ans après la réforme difficile du code du statut personnel. Ce plan concerne notamment le Conseil supérieur des oulémas (théologiens officiels), les imams et les mosquées ainsi que la communauté marocaine établie à l’étranger.

2009: Réforme de la Justice

Le roi ordonne la mise en place d’un plan en six points pour réformer la justice au Maroc, considérée comme l’un des maillons faibles du pays, qui le pénalise notamment en matière de classements internationaux.

2010: L’environnement et les OMD au premier plan

Six ans avant d’abriter la COP22, le souverain marocain affiche sa volonté de concilier environnement et développement humain pour son pays lors de son adresse à l’ONU.

2011: La révolution de velours

Pour mettre un terme aux contestations du mouvement du 20 février, nées dans le sillage du printemps arabe, Mohammed VI annonce le 9 mars une réforme constitutionnelle à soumettre au referendum et donnant plus de pouvoirs à l’exécutif gouvernemental, en parallèle de la mise en place de la régionalisation avancée.

2012: Les islamistes aux  commandes

Inimaginable encore une année auparavant, les islamistes du PJD composent leur premier gouvernement suite à leur victoire aux législatives du 25 novembre 2011, avec à sa tête Abdelilah Benkirane, nommé par le roi conformément aux dispositions de la nouvelle constitution adoptée le 1er juillet.

2013: Accélération de l’offensive africaine

Visite officielle en Côte d’Ivoire, réception du Sénégalais Macky Sall, visite d’État au Mali… 2013 est placée sous le sceau des partenariats sud-sud.

2014: Rabat-Madrid express

Mohammed VI reçoit pour sa première visite officielle le nouveau roi d’Espagne Felipe VI, inaugurant une nouvelle page dans les relations entre les deux pays.

2015: Réconciliation

Après deux années de brouille sur fond d’affaire judiciaire, François Hollande et Mohammed VI affichent leur complicité retrouvée à plusieurs reprises lors d’une visite du président français à Tanger.

2016: Camarade Poutine

Sur fond de tensions avec certains alliés traditionnels, Mohammed VI diversifie ses alliances, avec un rapprochement très remarqué avec la Russie de Vladimir Poutine, qui met les petits plats dans les grands pour recevoir le monarque marocain.

2017: “Il est beau le jour où l’on rentre chez soi”

Changement de taille dans la doctrine de politique étrangère du Maroc, avec le retour inattendu du royaume dans l’Union Africaine, occasion pour le roi Mohammed VI de livrer l’un de ses discours les plus personnels depuis la tribune de l’organisation continentale, malgré la présence du Front Polisario dans la salle.

2018: The Selfie King

Le geste politique de l’année 2018 n’est pas issu de la communication officielle, mais bel et bien d’un selfie tweeté par le premier ministre libanais, Saad Hariri, où il se trouve aux côtés de Mohammed VI et du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. Cette photo permettra de mettre provisoirement un terme aux rumeurs récurrentes de brouille entre le Maroc et l’Arabie Saoudite.

Fête du Trône : Le roi Mohammed VI accorde sa grâce à 1.204 personnes

A l’occasion de la Fête du Trône, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 1.204 personnes, dont certaines sont en détention et d’autres en liberté, condamnées par les différents tribunaux du royaume, indique un communiqué du ministère de la Justice. Les personnes graciées en détention sont au nombre de 899, tandis que 305 personnes en liberté ont également bénéficié de la grâce accordée par le souverain, précise la même source.

Les 899 bénéficiaires de la grâce royale qui sont en détention se répartissent comme suit: 7 détenus ont bénéficié d’une grâce sur le reliquat de la peine d’emprisonnement ou de réclusion, 865 d’une remise de la peine d’emprisonnement ou de réclusion, tandis que 27 détenus d’une commutation de la peine perpétuelle en peine à temps, indique le ministère de la justice. Quant aux 305 personnes bénéficiaires de la grâce royale en liberté, 42 d’entre elles ont bénéficia d’une grâce sur la peine d’emprisonnement ou son reliquat, 14 personnes d’une grâce sur la peine d’emprisonnement avec maintien de l’amende, 6 personnes d’une grâce sur les peines d’emprisonnement et d’amende et 243 d’une grâce sur la peine d’amende, poursuit le communiqué.

Le ministère de la Justice ne précise toutefois pas dans le communiqué si des condamnés de la crise du Rif ont pu bénéficier de la grâce royale. Celle-ci était attendue suite aux verdicts jugés sévères prononcés le 26 juin à l’encontre des détenus du Hirak, dont Nasser Zefzafi, “leader” du mouvement. Les peines prononcées dans le cadre de ce procès vont de un an de prison avec sursis à 20 ans de prison ferme. Le procès en appel est attendu en septembre prochain.

                                                                                                                             Source MAP

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