« L’émergence de l’Afrique à l’horizon 2035, défis et opportunité pour les parties prenantes » était le thème central de cette 15ème édition du forum de Bamako, qualifiable à celui de Davos. Ce rendez-vous annuel de Bamako, qui s’est ténu quatre jours durant, a été ouvert ce jeudi 19 février 2015 à l’Hôtel Salam.

L’édition  de cette année était exceptionnelle, par la présence du chef de l’Etat, S.E Ibrahim Boubacar Keita à l’ouverture solennelle dudit forum. Cette présence hautement significative pour  président de la République, pourrait s’expliquer, par la pertinence des sujets qu’il aborde ainsi que par la qualité des participants qu’il réunit.  Parce que, nul n’est sensé ignorer aujourd’hui, que le  Forum de Bamako est un haut lieu de débats sur les questions de développement de l’Afrique.

L’heureux initiateur de ce rendez-vous de Bamako, Mr Abdallah Coulibaly, en qualité de  vice-président de la Fondation du forum de Bamako, a remercié le président de la République pour tout l’intérêt porté à l’événement. Ensuite, par ces mots : « nous savons que vous êtes attachés à la manifestation de la grandeur de notre pays.

Cette ambition est à la base des programmes structurants conçus pour un Mali émergent », a rappelé Abdoullah Coulibaly en parlant de la vision du président de la République.  Aussi, il s’est   félicité du fait que nos hôtes ont pu percevoir qu’au-delà des épreuves, les Maliens se battent pour faire de notre pays non seulement une terre d’accueil, mais aussi un véritable creuset des sciences et des savoirs.

Reconnaissant, le mérite des personnalités invitées pour la cause, Abdallah Coulibaly le fera savoir ainsi. A titre d’exemple, il cita l’expert indien qu’a été retenu comme le principal intervenant d’un atelier sur l’économie informelle, secteur extrêmement dynamique dans notre pays, mais dont tout le potentiel ne s’est pas encore exprimé.

En tant qu’un fils de ce pays, soucieux pour un lendemain meilleur de notre Mali commun, l’organisateur principal dudit   forum s’est aussi fait le devoir de rendre un hommage appuyé à la France et à tous les amis du Mali qui ont concouru à la libération de notre pays du joug des djihadistes.

A la suite Abdallah Coulibaly,  Le représentant de l’Union Européenne, Mr Richard Zink, a expliqué que de grands chantiers sont ouverts au Mali. « Ils sont ambitieux, mais à la hauteur des défis qui se présentent », a estimé le diplomate. Pour ce dernier, en plus de la  sécurité, il faut s’assurer que les politiques qui sont adoptées répondent aux besoins et aux aspirations des populations dans tous les domaines.

Le Forum qui  se propose d’affiner une vision pour le Mali dans 20 ans, se  fixe une tâche ardue, car les vingt dernières années nous ont appris que beaucoup de choses peuvent s’accomplir dans ce laps de temps. Les vingt prochaines années verront donc d’autres changements majeurs, voire des bouleversements. Cela implique dès aujourd’hui la construction d’une vision prenant en compte l’ensemble de ces aspects.

Ciblant le continent africain dans son intervention, le représentant de l’Union Européenne s’est interrogé  ainsi : « Notre continent a-t-il les moyens de relever ce défi ? ». Les indicateurs incitent à l’optimisme. Jamais en effet, l’Afrique n’avait connu une pareille avancée en un temps aussi court.

Cela pourrait  s’expliquer par les indicateurs suivants :(entre 2000 et 2011, les exportations des pays africains au Sud du Sahara se sont augmentées de plus de 400% ( 100 milliards de dollars à 4020 milliards de dollars) avec une forte hausse de la demande pour les ressources naturelles. Pendant la décennie passée, six des dix pays qui ont connu la plus grande croissance économique sont africains).

L’Afrique pourra continuer dans la même dynamique pour la décennie à venir. Pour cela,  le PIB de l’Afrique devra augmenter dans une moyenne de 6% par an. Avec une telle croissance économique, de nombreux pays africains ont effectué de progrès significatifs dans la réalisation des Objectifs du millénium pour le développement.

On assiste également à une diminution de la mortalité grâce aux efforts en matière de lutte contre le VIH et le paludisme, ainsi qu’à une augmentation du taux de scolarisation, à une bonne politique du genre et à une croissance de la classe moyenne avec une bonne capacité de consommation.

Enfin l’avancée de la démocratie et la stabilité des pays sont des facteurs encourageants. De plus, l’Afrique compte 200 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans qui représentent 20% de la population globale. Ce « profit démographique » pourrait donner un avantage comparatif au continent.

Le président IBK, dans son adresse à l’assistance a exprimé tout  le  plaisir  qu’il récent en acceptant de présidée l’ouverture ce grand rendez-vous de Bamako. Pour le chef de l’Etat,  le Forum de Bamako dans ses analyses de la situation de l’Afrique a réussi au fil des années à faire rencontrer  les compétences africaines et d’autres parties du monde parmi les plus écoutées.

Parlant des thématiques qu’ont faites l’objet des échanges de ce forum,  IBK dira  qu’ils serviront d’un grand apport pour notre pays à explorer de nouvelles pistes de lecture sur le réservoir de potentialités insoupçonnées de l’Afrique. Egalement,  le chef de l’Etat a accordé mention particulière aux défis qui restent à relever pour notre contient. Il s’agit de ceux liés  à la sécurité qui interpelle non seulement notre pays, mais aussi le Sahel et au-delà, le monde entier avec la montée de l’Etat Islamique.

Les pourparlers inter maliens en cours en Alger ont également été évoqué par  le président de la République, qu’a plaidé à la faveur d’un sens élevé de responsabilité des acteurs pour faire en sorte que les négociations engagées aboutissent à une paix acceptable pour l’ensemble des parties et qui soit fondatrice d’un avenir radieux et prospère pour le Mali.

Diakalia M Dembélé

Source: L’Informateur