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14e EDITION D’OXYJEUNES : Les droits de l’enfant au temps de Covid-19

L’Union des radios et télévisions libres (Urtel), en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Action pour la promotion des jeunes enfants communautaires (Apjec), et le ministère de la Jeunesse et des Sports a, dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Enfants et médias », organisé du 28 septembre au 3 octobre 2020 à l’hôtel Maeva de Ségou la 14e édition d’Oxyjeunes. Le thème de cette année est « Covid-19 et droits de l’enfant : quelle contribution des enfants à la promotion de l’éducation, de la santé, de la protection et de la nutrition en situation de pandémie ? »

 

Le 25 mars 2020, le Mali a enregistré son 1er cas de Covid-19. Depuis, nombre de pays de la région ont connu des milliers de cas. Selon une estimation de l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef), les mesures prises pour contenir la propagation du coronavirus ont ralenti la fourniture de l’aide humanitaire et des services sociaux pour les soins et la protection des enfants dans le Sahel central.

Au Mali, plus d’un million d’enfants seront confrontés à des problèmes de protection cette année, soit deux fois plus que l’année dernière. Dans un contexte de forte insécurité, les enfants ont été victimes d’abus et de violences, d’exploitation sexuelle ou économique, de trafics, de mariages d’enfants et beaucoup ont été séparés de force de leurs familles ou recrutés dans des groupes armés.

La Covid-19 aggrave encore la situation déjà critique des enfants en particulier des filles, des enfants déplacés et de ceux qui vivent dans la rue. Les écoles ont été fermées pour limiter la propagation du coronavirus. Lorsque les enfants ne sont pas scolarisés, ils sont plus exposés au recrutement par des groupes armés, à la violence sexuelle et sexiste, au travail des enfants et à d’autres formes d’exploitation et d’abus.

Au Mali, la situation humanitaire reste extrêmement fragile et complexe. En 2019, 745 violations graves contre des enfants ont été enregistrées dans le cadre des premières investigations par les Nations unies – y compris le recrutement par des groupes armés, le meurtre, la mutilation, le viol et autres violences sexuelles, les attaques contre des écoles et les hôpitaux, les enlèvements et les accès refusés aux services humanitaires – ce qui représente le nombre le plus élevé enregistré depuis 2017.

En mars, 228 incidents de violations graves contre des enfants ont été provisoirement signalés pour 2020. Une forte augmentation des déplacements forcés a également été enregistrée, avec plus de 137 000 enfants actuellement déplacés au Mali.

L’Unicef s’est associée à des organisations de la société civile pour fournir des services de protection de l’enfance, notamment un soutien psychosocial et des soins alternatifs aux enfants touchés par la Covid-19 ou exposés à un risque élevé de contamination. Des jeunes formés par l’Unicef répondent aux questions sur la Covid-19 envoyées par d’autres jeunes via U-Report et par SMS avec le soutien d’experts de la santé.

Les enfants de la rue et les talibés itinérants ont été initiés aux mesures de prévention à travers l’observance des gestes barrières. L’Unicef et nombre de partenaires continuent d’apporter une aide aux populations touchées et à risque de la Covid-19, et de fournir aux enfants et à leurs familles des services de protection, d’éducation, de santé, de nutrition, d’eau et d’assainissement.

Les enfants, qui composent plus de 50 % de la population du Mali, sont les futurs acteurs clés du développement du Mali et peuvent jouer un rôle critique dans la lutte contre la Covid 19. Ils ont aussi le droit d’être informés et de participer à la promotion de leurs propres droits, entre autres, le droit à la survie et au développement, le droit à une éducation de qualité, le droit à un environnement sain et protecteur, etc.

Le droit à la participation et à l’expression est stipulé dans l’article 13 de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE). Autrement dit, « l’enfant a droit à la liberté d’expression ». Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toutes espèces, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique ou par tout autre moyen du choix de l’enfant.

Il permet aux enfants de devenir de véritables vecteurs de promotion des droits et des bonnes pratiques familiales dans un contexte de Covid-19. C’est dans ce contexte que plus d’une cinquante d’enfants journalistes du projet conjoint Amap-Apec-Unicef intitulé « Enfants et médias », venus de Bamako et de toutes les régions du Mali, sont réunis du 28 septembre au 3 octobre 2020 à Ségou pour plaider en faveur des droits de l’enfant, particulièrement dans un contexte de pandémie Covid-19.

L’objectif principal de l’atelier est de renforcer les connaissances des enfants sur la prévention de la transmission de la Covid-19 à travers l’observance des gestes barrières, mais aussi projeter les actions en cas de suspicion de la maladie et l’accueil/retour des personnes guéries en communauté, afin de bannir la stigmatisation.

Durant les six jours de l’atelier, les enfants seront formés en écriture web, la production de contenus pour les réseaux sociaux, le reportage photos et vidéos, les dessins et le slam. Le président du Parlement des enfants, Chérif Haïdara, a appelé à plus de protection pour les enfants en cette période de Covid-19 car, dira-t-il, les enfants sont victimes d’exploitation sexuelle ou économique, de trafic, de mariage d’enfants.

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