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Situation tendue à Ouélessébougou : des vandales à la solde du député Bourama Tidiane Traoré ont saccagé aujourd’hui la gendarmerie et brûlé le drapeau national

Des voitures et des mobiliers de bureau  entassés en bordure du goudron fumaient toujours devant l’enceinte au moment de notre retour à Bamako aux environs de 16H ce dimanche 30 août. Tout autour, des bouts de bâton, des cailloux qui ont servi à casser. A  l’intérieur des bureaux, des battants arrachés, des armoires éventrés et ou saccagés, laissant éparpiller par terre, des paperasses un peu partout. C’est le triste décor qu’offrait la Brigade  territoriale de la gendarmerie de Ouelessebougou suite au passage, la veille d’une horde de jeunes à la solde du député Bourama Tidiane Traoré, de blanc vêtu et coiffé d’une chéchia,  présent du reste parmi les vandales sur les lieux du sinistre. A l’origine de cette brusque montée de fièvre, le mécontentement d’une partie de la population consécutivement à un braquage survenu à la hauteur du village de Tinkelen, sur la route de Selingué aux environs de 19H50mn, le samedi.

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Les autorités administratives, politiques locales et celles de Kati, les notabilités ont défilé ce dimanche à la Brigade de gendarmerie pour exprimer leur solidarité avec les forces de sécurité, à l’exception du député élu sous les couleurs du parti au pouvoir, Bourama Tidiane Traoré qui s’est affiché plutôt du côté des vandales. Ce dernier a été vu et identifié formellement, soulevé à bout de bras  en triomphe devant la Brigade par les jeunes qui venaient de mettre à sac, les locaux.

La même solidarité a été manifestée et exprimée au cours de la réunion de crise tenue à la sous-préfecture, à laquelle ont pris part le secrétaire général de la sous-section RPM, les 1er et 2e adjoints du maire, les chefs de village de Tentou et de Ouelessebougou. Tous ont désapprouvé l’attitude des vandales et demandé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. La tension a débuté vers 20H et a duré jusqu’ aux environs de minuit. Elle fait suite au braquage de 7 véhicules dont un véhicule du ministère des Mines de retour de mission, la nuit du samedi

29 août vers 19H50mn, à la hauteur du village de Tinkelen, sur la route de Selingué. Des gendarmes alors en patrouille comme d’habitude non loin de là, sont intervenus et ont même échangé des coups de feu avec les braqueurs qui ont réussi à se fondre dans la nature. Informé, le major Dah Diarra a abandonné illico son véhicule à la porte de sa Brigade sans même sortir les clés pour sauter à bord d’une 4X4 et rallier ses hommes. Pendant ce temps, des jeunes, garçons et filles ont fait irruption dans ses bureaux. L’enquête en cours devra élucider si les vandales imputent ces braquages à une inaction de la gendarmerie ou s’il y a anguille sous roche. Ce n’est pas la première fois que des braquages sont perpétrés au même endroit. Récemment, le pasteur de Tinkelen a été mis à plat ventre et dépouillé de ses biens, mais jamais il n ya eu pareille réaction.

Les hommes de garde ont tenté de raisonner les jeunes, mais au fur et à mesure que la foule grossissait, la tension est montée. Le véhicule personnel du commandant de Brigade est renversé et calciné, de même que celui d’un autre gendarme. Les jeunes ont violé ensuite les bureaux et sorti à la porte, tout le mobilier : ordinateurs, tables, imprimantes, frigo, armoires tout et tout même les nattes sont transportées hors du bureau et brûlées avec les véhicules en bordure du goudron, contraignant les hommes du major Dah Diarra à un arrêt forcé de travail, nul ne sait pour combien de temps. Cinq motos dont celle du commandant de Brigade adjoint ont été emportées, des vitres de véhicules cassées par les assaillants. Le drapeau national est arraché de son mat et brûlé. Alors que les jeunes savouraient leur victoire, le député Bourama Tidiane Traoré dont le seul interpellé pour le moment dit qu’il est l’instigateur, s’est présenté sur les lieux, de blanc vêtu et coiffé d’une chéchia. Dès son apparition, il fut soulevé de terre en triomphe.

Le 25 novembre de  l’année dernière, le même député avait attaqué le juge de la localité jusque dans son bureau. Il avait été interné à la maison d’arrêt de Bamako, mais avait recouvré sa liberté après le pardon du juge. Le fallait-il ? Il semble que la leçon  n’est pas comprise et le député continue de faire son mauvais usage de l’immunité parlementaire.

source : autre presse

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