Une affaire d’infidélité de Kabila a faillit provoqué un coup d’Etat au Congo-Kinshasa.

Mars 2011, Kabila a fait diffuser sur la très officielle Radio télévision nationale congolaise des images de ceux qu’il présente à l’opinion comme ayant voulu attenter à sa vie  en vue de s’emparer du pouvoir d’Etat comme lui-même l’avait fait le 16 janvier 2001.  En réalité, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une vaste blague.

   En effet, voici le film des événements tel que reconstitué par le site Congoone. Ce dimanche là, Kabila Kabange quitte sa résidence et donne instruction à sa garde pour que la première dame ne sorte pas du palais. Kabila avait-il signifié à sa moitié officielle qu’elle ne pouvait pas s’aventurer hors du toit familial ce dimanche là ? Il semble que non. Sinon, comment expliquer qu’un moment après le départ de son mari de président Olive Lembe qui s’apprêtait à sortir a été surprise de s’entendre dire par des éléments de la garde prétorienne qu’elle ne pouvait sortir du palais présidentiel sur ordre de la hiérarchie.

Ne voulant obtempérer aux ordres donnés par son mari, Mme Kabila cria sa colère au point que le général de Brigade Banze Lubundji, chef de la garde républicaine, a accouru s auprès de la « grand-prêtre mère » pour tenter de la dissuader de désobéir aux ordres de son mari. C’est alors que le sang d’Olive Lembe ne fit qu’un tour. L’épouse officielle de Kabila ne pouvant contrôler ses émotions donna une belle gifle au général mulubat qui ne s’y attendait pas. Banze Lubundji se retira sur la pointe de pieds et la queue entre les pattes.

L’occasion était propice pour que la tension qui couvait entre les militaires katangais et rwandais de la garde présidentielle éclate. Et elle éclata à travers le langage des armes.

Voilà l’origine des coups de feu qui étaient circoncis à la seule résidence de Kabila.

Mais où se trouvait Kabila Kabange dont on rapporte que lui aussi tout comme ses services furent surpris par des coups de feu que rien n’annonçait ? Kabila se trouvait à Kingabwa auprès de sa deuxième épouse, la fille du PDG rwandais de l’ex-OFIDA. Comme quoi, tout s’explique, même la sainte colère d’Olive Lembe, une cocue bien informée.

Il est dès lors facile de comprendre pourquoi Lambert Mende Omalanga, le nouveau Sakombi buka lokuta, s’était empressé de dénoncer une tentative de coup d’Etat avant de manger sa parole le lendemain et de parler d’un acte terroriste. Et comme on s’y attendait, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’une bande de comploteurs contre Kabila et la démocratie soit trouvée et présentée à la presse. A beau mentir qui vient de loin !

Alors que Congoone s’étonnait dans son édition de dimanche 27 février qu’un coup d’Etat ait été planifié sans que ses auteurs n’aient pris le soin de s’emparer des endroits stratégiques de la ville de Kinshasa dont l’aéroport de Ndjili, la cite de la Voix du Zaïre, voilà que Mende Omalanga, encore et toujours lui, revoit sa copie et annonce que les comploteurs avaient en leur ligne de mire des places fortes de la ville dont des camps militaires, l’aéroport de Ndjili et la célèbre cité de la radio et télévision publiques de Lingwala. De quoi faire rire même les vaches étant donné que personne, même les confrères de la RTNC, n’avait vu des putchistes tenter de s’emparer de la cité de la Voix du Zaïre. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que Mende s’y était lui-même rendu pour vendre à l’opinion la thèse d’un complot qui n’existe que dans le monde des idées.

Le film du faux coup d’Etat étant ainsi reconstitué, pourquoi l’infidélité de Kabila Kabange doit-elle être transformée en affaire d’Etat ? Le Sud-africain Jacob Zuma a plus d’une femme mariées officiellement et s’affiche fièrement avec elles devant son peuple. Peut-être que Kabila Kabange devrait lui demander conseils. Décidément, feu Augustin Kisombe kia Kumwisi, alors ministre des Sports, semble avoir prophétisé lorsque, s’adressant aux joueurs de l’équipe nationale de football, il affirmait : «  montrez votre adultère ! »