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Retrait de la Plateforme républicaine d’Anefis : Que vaut l’appel ou l’exigence du président de la République IBK ?

Entre «ordre», «exigence» et «appel» selon le mot qui lui passe aux lèvres, Ibrahim Boubacar Keïta veut que les groupes d’autodéfense, qui sont contre la partition du pays, quittent Anefis. A l’instar d’une communauté internationale qui semble, de plus en plus, acquise à la cause de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Que vaut la volonté d’IBK dans un pays qu’il ne contrôle pas effectivement ?

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On le sait. L’homme à poigne, comme on nous l’avait fait paraitre à la veille de l’élection présidentielle, est sous une forte pression de la communauté internationale et autres partenaires qui suivent de très près l’évolution de la situation sécuritaire au Mali. C’est aussi un secret de polichinelle que les mêmes partenaires assistent au péril du processus de paix depuis quelques semaines à la faveur de l’affaire dite d’Anefis d’où beaucoup de paniques autour du retrait ou non de la Plateforme.

Petit hameau situé près de la ville de Kidal, Anefis est le mot prononcé par tous actuellement à l’intérieur du pays. Depuis sa prise, des armes sont pointées par la MINUSMA sur la Plateforme au cas où elle envisage de faire un pas de plus vers la capitale de l’Adrar des Ifoghas où Dieu seul sait ce qui se passe depuis son accession à ” l’indépendance ” en 2013 après l’intervention de ” nos sauveurs “.

Pas même le président de la République, qui ne dispose d’aucune autorité (qu’elle soit militaire ou administrative) sur place. Mais, cela n’est naturellement pas gênant pour Bamako où les autorités demeurent impuissantes et quasi-soumises aux seules volontés de la communauté internationale au point que des décisions d’importances majeurs sont prises dans son dos.

En effet, quand il s’agit de Kidal, Bamako est totalement mis à la touche, mais on n’hésite pas une seconde à l’utiliser pour faire pression sur des groupes armés aussi autonomes que ceux qui occupent Kidal. Nous sommes donc sous les ordres d’un Etat qui ne peut asseoir son autorité que sur une partie de ses terres préalablement désignée par la communauté internationale. Même si Kidal ne fait pas partie de ces terres, Bamako est quand même content de ce traitement. Autrement, il n’y peut rien car Kidal est contrôlé par la CMA et ses alliés internationaux. Ce n’est ni Tanbankort, encore moins Ménaka, qui étaient sous le contrôle de la Plateforme où les mêmes pressions ont été menées pour leur retrait.

Dernièrement, IBK n’a pas hésité à appeler ou à exiger des responsables de la Plateforme d’abandonner Anefis sur injonction de l’ONU. Non satisfait, il s’envole à bord de son Boeing en direction d’Alger, chef de file de la médiation et de Niamey où le même message lui a été soufflé aux oreilles.

Alors cette fois-ci, il revient avec des mots plus durs à l’endroit de la Plateforme dont les combattants ne sont pas encore prêts à se retirer malgré la volonté politique du mouvement. ” Je vous ai dit que ceux qui ont indument occupé Anéfis pendant la procédure d’accord de paix ont été priés d’évacuer Anéfis sans condition et cela sera. Pas de cas Anéfis “, a-t-il affirmé de manière autoritaire lors d’une conférence de presse à Niamey. Seulement, on ne fait plus confiance au sens de l’autorité du président qui a la triste notoriété d’aller contre la volonté de son peuple. Puisque le peuple, dans sa majorité, est aligné dans la logique de la Plateforme qui conditionne son retrait d’Anefis au retour de l’armée malienne pour veiller sur les populations.

Aujourd’hui, IBK et son équipe doivent comprendre que la paix ne reviendra pas en continuant à ne suivre que les chemins tracés par les autres. Il faudra faire comprendre à la communauté internationale que la seule alternative est d’aider à imposer le désarmement de tous les groupes armés, leur démobilisation et penser ensuite à leur réinsertion. Tant qu’ils resteront armés, ces groupes s’affronteront et continueront de porter des coups au processus de paix car les raisons qui les opposent sont aussi variées que profondes.

Abdoulaye DIARRA

 Source: L’Indépendant

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