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Rencontre des présidents algérien et malien : UNE PARFAITE ENTENTE ET UNE ESTIME MUTUELLE

Entre les deux chefs d’Etat, la longueur exceptionnelle et la richesse des échanges témoignent de la qualité particulière d’une relation

Costume noir, chemise blanche assortie d’une cravate rouge, c’était un Abdelaziz Bouteflika en forme et très serein, de cette sérénité imperturbable à lui propre, qui a accueilli lundi après-midi le président Ibrahim Boubacar Keïta en sa résidence présidentielle. Protocole impeccable, séance photos, rituel des grands jours, tout concourrait à la solennité de l’événement.

ibrahim boubacar keita president malien ibk visite hommage sanctuaire martyrs algeriePour cette troisième visite du président de la République du Mali à son frère Abdelaziz Bouteflika, l’atmosphère était d’une évidente convivialité. Main dans la main, les deux hommes d’Etat installés au salon présidentiel ont longuement échangé. La précision avec laquelle le chef de l’Etat algérien s’est remémoré son passage à Gao pendant la guerre de libération de son pays a impressionné les membres de la délégation malienne. Après un entretien de plus de deux heures entre les deux hommes, en présence de membres de leurs gouvernements respectifs, le président Keïta honorera son homologue algérien de l’insigne de Grand-croix des ordres nationaux du Mali. L’hôte malien a tenu à saluer l’investissement exceptionnel de l’Algérie dans l’instauration de la paix dans notre pays et dans la promotion de la réconciliation nationale à travers l’Accord du 15 Mai.
Ibrahim Boubacar Keïta a indiqué qu’il remettait la décoration à son aîné avec « une très grande joie et une très grande fierté ». « A travers cette distinction, a-t-il déclaré, nous apportons ici un témoignage de reconnaissance à notre aîné ainsi que les remerciements du peuple malien au peuple frère d’Algérie pour avoir été à notre côté pendant cette période difficile de l’histoire de notre pays. L’Accord pour la paix et la réconciliation a été obtenu après de dures négociations menées sous la houlette de nos frères algériens. Ceux-ci ont tout mis en oeuvre pour que nous Maliens, nous nous retrouvions et acceptons de nous parler à nouveau, dans le cadre d’un dialogue inclusif inter malien pour aboutir à ce qui fait aujourd’hui la fierté de tous ».
« L’Accord obtenu est aujourd’hui l’affaire de tous les Maliens, a certifié Ibrahim Boubacar Keïta, et il ouvre la voie à d’autres chantiers, notamment celui du développement. Car le terrorisme se nourrit d’amertume à l’aune du sous-développement. Nous avons conscience de cela et avec les frères algériens, nous sommes décidés à faire en sorte que dans le cadre de notre coopération bilatérale les dividendes de la paix soient rapidement visibles et palpables, Inch Allah ».
Ce fut ensuite au tour de Ibrahim Boubacar Keïta de recevoir la distinction de l’ordre du Mérite national algérien « Athir » des mains du président Bouteflika. Cette distinction, selon le porte-parole Mohamed Benamar Zerhouni, est la plus haute distinction algérienne. Elle traduit la considération portée par le président et le peuple algériens au président Ibrahim Boubacar Keita pour les éminents services rendus à son peuple et à l’Etat malien. La distinction rend hommage au récipiendaire pour sa ferme volonté de préserver la souveraineté, l’indépendance nationale et l’intégrité territoriale du Mali, d’y promouvoir la réconciliation nationale, d’œuvrer pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région. Elle prolonge aussi les traditionnelles et solides relations de fraternité, de bon voisinage et de coopération qui unissent les deux peuples frères algérien et malien.

« RICHE ET SANS TEMPS MORT ». Très touché par cette marque de confiance et d’honneur, le président Keïta dira qu’au-delà de la symbolique de la distinction, c’était l’argument accompagnant ce mérite qui l’avait le plus touché. Il a réaffirmé sa volonté à agir pour que la coopération entre nos deux pays demeure toujours au diapason de l’attente de nos deux peuples et soit plus fraternelle et plus solidaire que jamais.
Concernant sa visite en Algérie, le président de la République a exprimé le plaisir renouvelé qu’il éprouve de rencontrer son frère Abdelaziz Bouteflika pour prendre conseil auprès de lui. « Chaque fois, au cours des trois visites que j’ai effectuées en Algérie, je retrouve le bonheur et le privilège d’être reçu par le président Bouteflika qui est pour moi une référence absolue d’homme d’Etat au service de son peuple, mais pas seulement. Il est aussi au service de l’Afrique, au service de l’humanité », a indiqué le chef de l’Etat. Ibrahim Boubacar Keïta a attiré l’attention sur la longueur particulière de la rencontre du jour qui a été « riche et sans temps mort ». « Le président Bouteflika, a-t-il souligné, possède une pertinence absolue d’analyse, une connaissance toujours rafraîchissante et avérée des réalités maliennes, ce pays qu’il a connu jeune combattant de la libération algérienne, puisqu’il a résidé à Gao. Il est parti de ces rappels historiques émouvants pour revenir à l’actualité algérienne ».
En ce qui concerne la situation qui prévaut à Anéfis, Algériens et Maliens partagent le même point de vue. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra comparera à l’issue de l’audience présidentielle l’Accord signé le 15 mai à un bébé qui a besoin d’être entretenu. Car la mise en œuvre du document – ainsi que cela était prévisible – ne sera pas un long fleuve tranquille. Il y aura des difficultés, des défis à relever, des obstacles à contourner, des consensus à bâtir, des compromis à promouvoir et à favoriser. Pour le chef de la diplomatie algérienne, l’Accord passe actuellement par l’une de ces épreuves, l’un de ces tests qui montrent qu’il constitue un bon accord pour le peuple malien.
C’est pourquoi sa défense a suscité un magnifique élan de soutien aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mali. Cependant, a insisté le ministre, force doit rester à l’Etat malien. Il a rappelé qu’avec son homologue malien, ils travaillaient ensemble et de façon constante pour juguler les difficultés et pour permettre une avancée soutenue de la mise en œuvre de l’Accord.
Ramtane Lamamra soulignera que la coopération algéro-malienne vit des moments particulièrement intenses. « Lorsque nos deux président se rencontrent, nous sommes ensuite chargés d’exécuter leurs directives pour impulser un nouveau dynamisme aux relations de partenariat entre les deux pays et pour prendre en charge les difficultés du moment à leur juste mesure », a-t-il précisé.

D. DJIRÉ

source : L’ Essor

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