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Niger-Mali : VISIONS PARTAGÉES SUR LES PRIORITÉS

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Les présidents Ibrahim Boubacar Keïta et Mahamadou Issoufou ont réaffirmé leur volonté d’œuvrer pour la paix dans notre pays et leur détermination à vaincre le terrorisme dans l’espace sahélo-saharien

 

Arrivé à Niamey mardi dans l’après-midi pour une visite d’amitié et de travail de 48 heures, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a eu un tête-à-tête avec son homologue du Niger, Mahamadou Issoufou, hier au palais de la République. L’entretien entre les deux chefs d’Etat a été suivi d’une séance de travail élargie aux ministres.
A l’issue des réunions, les deux chefs d’Etat ont expliqué à la presse qu’au cours de leurs entretiens, ils ont insisté sur le développement qui, selon eux, est le chemin indispensable pour parvenir à la paix dans les deux pays mais aussi chez les voisins.
Liés par l’histoire, la géographe, le fleuve Niger, le Mali et le Niger partagent une frontière longue de 820 km. Cette frontière est un défi pour les deux Etats en terme de sécurité, d’émigration clandestine et de trafics en tous genres. C’est pourquoi, les deux chefs d’Etat ont réaffirmé leur volonté de lutter contre le terrorisme et toutes les formes de criminalité transfrontalière.
Les deux dirigeants ont rappelé que les deux pays ont le destin lié. C’est pourquoi le Niger n’a pas hésité à déployer ses troupes lors de la reconquête des villes du nord du Mali en 2013. Aujourd’hui, ce pays dispose d’un contingent de plus 800 hommes au sein de la MINUSMA. Cet acte de solidarité de nos voisins a été salué et apprécié à sa juste valeur par le président Keïta qui a rappelé à ce propos que c’est dans l’épreuve qu’on reconnaît ses amis. « Vous étiez là, concernés autant que nous. Le Niger a une parfaite compréhension de la crise que traverse le Mali depuis 2012 », a souligné Ibrahim Boubacar Keïta.
Le président de la République a réitéré aussi son engagement à œuvrer à l’aboutissement du processus de paix. « Nous avons convenu d’aller à la paix. Le Mali est prêt à tout pour le retour de la paix. Un accord, c’est un engagement. Le Mali tient à sa parole », a martelé le chef de l’Etat.
Evoquant la situation d’Anéfis, Ibrahim Boubacar Keïta a répété que la localité doit être libérée sans condition. « Seule l’armée nationale défendra le territoire national », a-t-il assuré, ajoutant que rien ne se fera en dehors de l’accord de paix signé à Bamako en mai et juin derniers. « Ce qui est convenu sera mis en œuvre », a encore dit le chef de l’Etat, rappelant l’importance capitale des dividendes de la paix.
Le président Keita a demandé à son homologue du Niger de tout mettre en œuvre pour l’aboutissement du processus de paix. « Nous devons créer la confiance. Il faut que nous fassions preuve de diligence pour créer la confiance. C’est la seule solution », a estimé Ibrahim Boubacar Keïta.
Le Mali et le Niger sont « totalement solidaires » face à la lutte contre le terrorisme car « nul n’est à l’abri de la barbarie », a indiqué le président du Niger Mahamadou Issoufou. « Le terrorisme est une menace nouvelle dans notre sous-région. Il y a eu beaucoup de tâtonnements dans la lutte contre la menace terroriste. Mais de plus en plus, la solution est en train d’être trouvée. Boko Haram sera vaincu de manière inévitable. Nous sommes optimistes car le terrorisme n’a pas d’avenir dans nos Etats tant que nous sommes soudés », a développé le chef de l’Etat nigérien.
Dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, le président du Niger a souhaité la convocation de la 8ème session ordinaire de la Grande commission mixte de coopération nigéro-malienne avant la fin de cette année. Il a aussi annoncé l’ouverture très prochaine de l’ambassade du Niger à Bamako.
Les deux hommes d’Etat ont abordé aussi la question de l’émigration clandestine qui concerne directement le Mali et le Niger qui sont tous les deux à la fois des pays de départ et de transit des migrants. Le président Keita a avoué qu’il « perd le sourire » quand il s’agit de s’exprimer sur la problématique de l’émigration. Car en survolant la Méditerranée chaque fois, il ne peut s’empêcher de penser qu’au fond de cette mer, se trouvent les corps de jeunes Africains, dont des Maliens. « Il nous faut la paix pour qu’il y ait le développement afin de freiner le flux migratoire vers l’Europe », a préconisé Ibrahim Boubacar Keïta qui s’est adressé aux parents des candidats à l’émigration. « Ceux qui donnent de l’argent à leurs parents pour qu’ils aillent en Europe en parfaite insécurité, les attirent dans le piège de la mort », a-t-il mis en garde.
Pour le président du Niger, « il faut plus de démocratie, de développement, de sécurité et de paix dans nos pays pour donner une raison aux candidats à l’émigration de rester chez eux».
Dans le communiqué conjoint rendu public à la fin de la visite du président de la République, les deux chefs d’Etat se sont réjouis des efforts déployés par la communauté internationale, en particulier du rôle joué par l’Algérie, chef de file de la médiation internationale, pour la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ibrahim Boubacar Keïta et Mahamadou Issoufou ont exprimé leurs vives préoccupations et condamné le regain de violence dans le nord du Mali, marqué par les attentats terroristes et la reprise des hostilités par certains groupes armés signataires de l’Accord pour la paix.
Au plan sous-régional, les deux chefs d’Etat ont condamné avec la dernière énergie la recrudescence d’actes terroristes dans la région sahélo-saharienne perpétrés par les organisations terroristes comme Boko Haram, Aqmi, Ançardine et Daesch, actes de nature à inhiber son développement économique et social.
Sur le plan international, ils ont émis le vœu de voir le Sommet de New York sur le Programme de développement pour l’après-2015 et la Conférence internationale de Paris sur le climat (COP21) couronnés de succès.

Envoyé spécial
A. DIARRA

source : L’ Essor

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