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Mongi Hamdi à MIKADO FM: “ Le Président IBK s’est engagé personnellement dans la résolution de la crise à Anefis ’’

Au Mali, le processus depaix et de réconciliation est bloqué en raison de la crise à Anefis. Lesgroupes armés de la Plateforme refusent de quitter la ville qu’ils occupentdepuis les derniers affrontements, en violation des termes de l’accord de paix.Le document stipule que les groupes armés restent aux positions qu’ilsoccupaient avant la signature des accords. Le plan de sortie de crise en septpoints, incluant un retrait sans condition d’Anefis, a été rejeté mercredi parla Plateforme. Depuis, la médiation internationale s’active pour trouver uneissue à l’impasse. C’est dans ce contexte que le Représentant spécial duSecrétaire Général de l’ONU, a rencontré samedi le président Ibrahim BoubacarKéita. Mongi Hamdi a accordé une interview à Mikado FM pour faire le point surla situation.

MIKADO FM : Quel était l’objectif de cetterencontre avec le président malien Ibrahim Boubacar Kéita ?

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Mongi Hamdi : L’objectif de la rencontre avec le Président de laRépublique s’inscrit dans le cadre de nos consultations régulières, surtout ence qui concerne le processus de paix. J’ai été reçu ce matin par le Président. Ladiscussion a essentiellement porté sur les derniers évènements qui ont eu lieu,notamment à Anefis. Nous sommes tous d’accord que ces confrontations violentesau Sud de Kidal constituent des violations graves du cessez-le-feu qui ont menéà une grave dégradation de la situation sécuritaire au moment même où laMINUSMA et la communauté internationale sont engagées activement pour assisterle Mali et le gouvernement malien à mettre en œuvre l’accord de paix et deréconciliation au Mali. On était d’accord que ces évènements graves sont denature à mettre en péril les efforts déployés jusque-là par la communautéinternationale et par les Nations Unies et qui pourront compromettre le bondéroulement du processus de paix. Donc le président de la République m’a assuréqu’il a donné ses instructions pour résoudre les problèmes d’Anefis le plus tôtpossible et a confirmé son engagement personnel pour demander à toutes lesparties, à tous les mouvements armés de revenir à leur position initiale telleque prévue par le cessez le feu. Donc le président de la République, par laconfirmation de son engagement, a démontré sa capacité à mettre tout d’abord enavant l’intérêt du peuple malien. Je ne vous cache pas que nous sommes trèspréoccupés par cette dégradation de la situation sécuritaire. Aujourd’hui, nousassistons à une dégradation assez inquiétante de la confiance entre lesmouvements armés. Nous sommes aussi en train de voir la population perdreconfiance et espoir dans le processus. J’ai dit au Président de la Républiqueque nous ne pouvons pas permettre cela d’arriver. Nous devons travaillerensemble pour que la population reste résolument engagée derrière ce processusde paix et qu’elle puisse bénéficier des dividendes de la paix. Nous sommesrésolus à ce que les enfants retournent à l’école comme prévu au mois de septembre.La MINUSMA est en train de mettre en place des projets à impact rapide qui pourront faire la différence dans la vie quotidienne de la populationmalienne afin qu’elle reste engagée derrière le processus de paix. Je profitede cette occasion pour lancer un appel à toutes les parties maliennesimpliquées dans le processus de paix à démontrer leur volonté de surmonter lesdifficultés qui n’ont rien à voir avec le processus de paix, pour mettre enplace cet accord. Le peuple malien est fatigué de cette crise. Comme jedis toujours, le Mali est un vaste pays qui doit permettre le vivre ensemble.Cet accord doit permettre  la réconciliation des esprits et des cœurs detous les maliens et d’établir une paix durable avec une stabilité sur tout leterritoire malien.

En conférence de presseJeudi, la MINUSMA par la voix de son Représentant spécial adjoint,  Arnauld Akodjenu, a dit espérer que legouvernement fasse pression sur la Plateforme pour qu’elle quitte Anefis.Est-ce que c’est une demande que vous avez formulé au Président IBK ?

MH: Oui le Président est conscient de cela et m’a assuréqu’il fera le maximum pour que tout le monde retourne à la logique de la miseen œuvre de l’accord et mette de côté leurs différences. On est ensemblesur cette question. Il m’a assuré de son engagement personnel et je l’enremercie. Pour moi, la mise en œuvre de l’accord doit se faire par legouvernement et par les maliens eux-mêmes. La MINUSMA est là pour aider, maisne peut pas imposer la paix, ne peut pas imposer la mise en œuvre. Legouvernement, les maliens, les maliennes, doivent prendre les choses en mains.Nous somme à leur coté pour assurer le bon déroulement du processus de paix etassurer la stabilité et la sécurité sur tout le territoire du Mali.Malheureusement, on le sait bien, il y a des forces négatives qui travaillentaussi jour et nuit pour mettre en péril la mise en œuvre de l’accord de paix.Le Président en a conscience, nous aussi nous en avons conscience. Maisensemble nous devons travailler pour s’assurer de la mise en œuvre del’accord bien évidemment dans le cadre du Comité de Suivi de l’Accord, enconcertation totale avec la communauté internationale et toutes les partiesengagées dans le processus de paix d’Alger.

Vous l’avez dit, lapopulation est inquiète par rapport à la suite du processus. Quelles sont lesgaranties, les leviers dont dispose la communauté internationale pour quetoutes les parties jouent franc jeu et que tout le processus ne dépende pasuniquement de la bonne foi des parties.

MH: Comme je l’ai dit, nous ne sommes pas là pour imposer lapaix. Nous sommes là pour accompagner le gouvernement et les parties maliennesà établir la paix et non pas pour l’imposer. La paix doit se faire par lesmaliens eux-mêmes. La communauté internationale ne peut pas imposer la paix.Ils sont là pour nous aider à aider le gouvernement et le peuple malien àétablir la paix.  Les mouvements armés doivent savoir qu’ils ont signé unaccord historique et que la communauté internationale est résolument derrièreeux pour assurer la pleine mise en œuvre de cet accord. Donc ils ne doivent pasessayer de faire dérailler ce processus. Une fois l’accord signé, ils doiventle mettre en œuvre immédiatement.

Propos recueillis par Karim Djinko, MIKADO FM, Bamako 106.6 fm

photo: archive MINUSMA

Source: MIKADO FM

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