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Installation d’un équipement de marquage d’armes : LES DOUANES S’ENGAGENT DANS UN NOUVEAU COMBAT


douane malienne soldat economie conference formation marquage armesDe par leurs compétences, les gabelous sont les mieux placés pour juguler un phénomène de plus en plus inquiétant

Elles constituent des marchandises pas comme les autres et personne ne peut discuter la nécessité d’assurer leur traçage – c’est-à-dire le suivi systématique de leur parcours depuis le fabricant jusqu’à l’utilisateur final. « Elles », ce sont les armes et les munitions qui, comme tout autre produit, sont susceptibles de faire l’objet de fabrication et de transfert illicites ou encore de détournement. Deux conditions sont indispensables pour mettre un mécanisme de traçage efficace. D’une part, le marquage des inscriptions qui permettront l’identification d’une arme ou de munitions ; et d’autre part, l’enregistrement au niveau national de leurs chaînes de transfert dans des registres adéquats.
Indispensable dans tous les pays du monde, ce marquage revêt une importance vitale au Mali comme dans la plupart des pays de la sous-région. En effet, la circulation des armes légères et de petit calibre y constitue une menace contre la stabilité et l’autorité de l’Etat. Elle compromet aussi la sécurité des populations et entrave les efforts de développement socioéconomique. La crise sécuritaire que traverse notre pays démontre aujourd’hui encore le danger que représente ce fléau multiforme et évolutif.
Le constat s’établit en effet sans équivoque. Des armes et munitions de toutes catégories, pour la plupart non marquées et non enregistrées, circulent illicitement sur notre territoire national. Ces armes proviennent pour leur plus grande partie de trafics. Mais certaines sont extraites des stocks nationaux à la faveur d’une mauvaise conservation ou d’une mauvaise gestion. En outre, les fabricants artisanaux d’armes sont légion à travers le pays et travaillent pour beaucoup d’eux en tout illégalité, contribuant ainsi à amplifier la détention d’armes en milieu civil. Plus grave encore, les armes saisies échappent souvent au contrôle des autorités compétentes pour être recyclées dans l’illicite.
Conscient de l’importance grandissante d’un péril à plusieurs visages, les autorités maliennes ont institué en 1996 la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (CNLPAL). Cependant la capacité d’intervention de cet organisme reste largement limitée tant que les services de contrôle et de répression ne sont dotés de moyens adéquats pour tracer les armes qui circulent. Mais à qui recourir pour cette tâche ? La douane, chargée de par ses compétences de mettre en œuvre et de faire respecter les dispositions législatives et réglementaires chaque fois que des marchandises traversent nos frontières, est une administration incontournable pour imposer la traçabilité. Elle vient donc d’être dotée d’une machine de marquage des armes.
GRÂCE À UN NUMÉRO DE SÉRIE UNIQUE. La cérémonie de remise de cet important équipement a eu lieu hier à la direction générale des Douanes. Elle était présidée par l’ancien Directeur général de la douane, Modibo Maïga, actuellement conseiller technique au ministère de l’Economie et des finances, représentant le ministre. on enregistrait aussi la présence du représentant du ministre Secrétaire général de la Présidence, Emmanuel Sagara (conseiller technique), de la présidente de la CNLPAL, le général Coulibaly Kani Diabaté, du directeur général de la Douane, Modibo Kane Kéita ainsi que des différents sous-directeurs, des responsables des services techniques centraux et régionaux. Une forte délégation du Niger conduite par le président de la Commission de collecte et de contrôle des armes légères du Niger, le général Yamoussa Mamadou Maïga, faisait figure d’invitée d’honneur.
Dans son mot de bienvenue, le patron des Douanes soulignera que les saisies de plus en plus fréquentes d’importantes quantités d’armes et de munitions par les gabelous démontrent que la lutte contre la prolifération des armes est désormais une priorité pour les soldats de l’économie qui ont la lourde charge de surveiller le long de nos frontières les mouvements des personnes et des biens. Il notera que la machine de marquage va renforcer la capacité de ses services à mettre en œuvre les meilleures pratiques internationales de mise en place d’un programme national de marquage d’armes.
Emmanuel Sagara insistera pour sa part sur les engagements prises par notre pays à travers les conventions de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et les matériels connexes respectivement en 2006, 2007 et 2013. Tant que proliférera ce type d’armes, la paix et la sécurité resteront fragiles, et le développement précaire. A cet égard, a fait remarquer le représentant du ministre Secrétaire général de la Présidence, le marquage classique est important, car il permet à partir d’un numéro de série unique l’identification du fabriquant, du pays d’origine et de l’année de fabrication. Il peut aussi comprendre l’identification de l’acheteur de l’arme et du pays de destination.
L’intervenant a remercié le bureau des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique ainsi que le gouvernement fédéral d’Allemande pour leur appui technique et financier qui a permis à notre pays de se doter de cet important dispositif sécuritaire constitué de quatre machines de marquage MC2000, de quatre groupes électrogènes de 5KVA, quatre compresseur à gaz de 50 litres et autant d’ordinateurs ainsi que de matériels connexes. Il faut préciser que la remise du matériel marque aussi le lancement du programme de formation des formateurs militaires et paramilitaires dans le processus de marquages des armes.
Le conseiller technique Modibo Maïga, qui est aussi un ancien de la maison gabelou rappellera que l’administration des douanes exerce une triple mission comportant aussi bien la collecte de recettes de l’Etat que la lutte contre la fraude et les grands trafics internationaux ainsi que la protection de la sécurité et de la santé publiques. Dans ce cadre, la douane s’attache donc à riposter aux évolutions de la criminalité organisée ; à surveiller et à contrôler la circulation des produits stratégiques civils ou militaires, celle des produits prohibés et celle des biens culturels ; et à empêcher l’entrée sur le territoire national de produits dangereux ou non conformes aux normes internationales. Autant de tâches qui font d’elle le service le mieux placé pour détecter les armes illicites.

D. DJIRÉ

source : L’ Essor

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