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États-Unis : Deez Nuts, 15 ans, candidat à la Maison-Blanche

Sous ce prête-nom cocasse, Brady Olson, un adolescent, a déposé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2016. Dans l’État de Caroline du Nord, il est même crédité de 9 % des intentions de vote par un sondage.

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Tout est parti d’un simple canular. Le 26 juillet, un adolescent américain se présentait, sous un faux nom, comme candidat indépendant auprès de la Commission fédérale des élections. Aujourd’hui, Deez Nuts, «ces bourses» en français, est crédité de 9% des intentions de votes en Caroline du Nord, certes loin derrière la démocrate Hillary Clinton (38%) et le républicain Donal Trump (40%),d’après un sondage de l’institut Public Policy Polling. Dans l’Iowa, le candidat recueille 8% des intentions de vote. Dans le Minnesota, 7% des électeurs se prononcent en sa faveur. Sur Internet, le phénomène a même pris une autre ampleur. D’après Google Trends, les requêtes au nom de «Deez Nuts» sont aujourd’hui plus nombreuses que celles portant sur la plus sérieuse Hillary Clinton.

Monsieur Nuts déclare habiter au numéro 2248 de la 450th Avenue à Walliford, dans l’Iowa. Seulement, là-bas, personne ne répond à ce nom. Et, derrière Deez Nuts, se cache en fait Brady Olson, 15 ans. L’adolescent vit toujours chez ses parents et s’apprête à entrer en classe de seconde. Étonnamment, personne ne s’est inquiété de savoir son âge au moment où il a déposé sa candidature. Il a choisi son pseudonyme en référence à une série de canulars téléphoniques qui, au printemps, avaient beaucoup amusé les internautes outre-Atlantique. Brady Olson explique encore avoir pris modèle sur une autre candidature: celle de Limberbutt McCubbins. Ce chat du Kentucky s’est présenté aux primaires des démocrates. «Quand j’ai entendu parler de cette histoire, j’ai réalisé que je pouvais faire la même chose», résume l’adolescent sur le site The Daily Beast.

Plein d’aplomb, Brady Olson a par la suite contacté les instituts de sondage. Dans un mail adressé au Public Policy Polling, il écrit tout simplement: «Je m’appelle Deez Nuts. Je suis candidat. Voilà mon formulaire de candidature. Pourriez-vous m’inclure dans vos sondages?» «Nous ne savions pas alors qu’il s’agissait d’un adolescent de quinze ans. Nous avons vu la déclaration officielle de candidature. Si c’était suffisant pour la FEC, ça l’était aussi pour nous», précise le sondeur Jim Williams,contacté par Reuters. Cet institut est coutumier des questions saugrenues. En 2011, lors de la précédente campagne présidentielle, l’un de ses sondages révélait que Dieu recueillait 52% des intentions de vote ou que, pour moins de 20% des républicains, Barack Obama irait au paradis.

Outre-Atlantique, cette affaire interroge sur la valeur du sondage de Public Policy Polling. D’autant que l’institut, bien que régulièrement cité par les médias américains, s’est par le passé vu reprocher une méthodologie parfois douteuse, rappelle le site Vox. De son côté, un autre média Quartz explique, étude à l’appui, qu’à une heure aussi éloignée de l’échéance présidentielle, les électeurs s’attachent davantage à un nom avant de regarder leurs idées. Interrogés sur les idées de «Deez Nuts», plus de 80 % des sondés explique ne pas avoir d’opinion sur le sujet. La question suivant était: «Si les candidats à l’élection étaient Hillary Clinton pour les démocrates, Donald Trump pour les républicains et Deez Nuts comme indépendant, pour qui voteriez-vous?» Dans ces termes, les sondés ont pu voir ce dernier comme une alternative aux deux autres candidats.

Pro-avortement et pro-mariage gay

Dans une interview accordée au magazine Rolling Stone, l’intéressé raconte lui-même s’être lancé dans ce canular «à moitié pour briser le système bipartite, à moitié par frustration envers les principaux candidats». Il explique aussi se sentir proche des idées du parti libertarien. Sur son site, son programme se résume en quelques phrases. Il s’exprime pêle-mêle en faveur de l’avortement, du mariage homosexuel, d’une réglementation sur les armes… Les Américains sont désormais habitués à ce genre de candidature iconoclaste. Parmi les plus connus, Vermin Supreme. En 2012, l’artiste anarchiste avait promis un poney à chacun de ses électeurs. Le phénomène Deez Nuts a même amplifié cette tendance. Le boxeur Rocky Balboa, le pirate Jack Sparrow, le nain Tyrion Lannister… Une soixantaine de personnes ont depui déposé une candidature sous des faux noms divers et variés, signale The National Journal.

Brady Olson, lui, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il affirme avoir reçu des soutiens venant de 23 États. Et son personnage vient à gagner l’élection présidentielle, il compte bien faire de Limberbutt McCubbins, le félin qui lui a servi de modèle, son vice-président. Mais le candidat devra d’abord déjouer un obstacle de taille dans la course à la Maison-Blanche: la Constitution prévoit en effet qu’un président doit être âgé d’au moins 35 ans.

 

Source: Le Figaro

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