Le parti du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, le RPM, semble atteint par la crise de croissance comme son ancêtre ADEMA-PASJ. Le déclenchement du processus de renouvellement des organes du parti a estampillé la poudre de la discorde. Au moment où les journaux de la place n’ont pas fini de commenter le bicéphalisme en Commune II, voila qu’une autre excroissance fait surface en Commune IV. La commune de résidence du président de la République. Et, c’est le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdramane Sylla qui est indexé étant le commanditaire de ce travail fractionnel. Jusqu’où s’arrêtera ce problème dans la famille des Tisserands ?
En tous les cas, les responsables de la Section ont décidé de réagir à la dimension de l’attaque. Pour informer l’opinion des agissements du ministre Abdramane Sylla, qualifiés de travail fractionnel, ses camarades de la section IV ont animé une conférence de presse au siège de section à Lafiabougou, hier jeudi 03 Août 2015.
C’est comme si la malédiction s’abattait sur les partis politiques, notamment les Tisserands en cette veillée d’armes. Dès l’annonce de la date du 25 octobre pour les élections communales et régionales, l’adrénaline est montée d’un cran au sein des états major des partis politiques du fait des querelles de positionnement des responsables sur les listes électorales. A l’instar des autres structures du parti, la section RPM de la commune IV du District de Bamako est éclaboussée par des turbulences du genre. Et c’est l’actuel ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdramane Sylla, qui est pointé du doigt comme l’instigateur des manœuvres de déstabilisation en cours. Il est prêté à cet ancien député de la commune IV et ancien secrétaire général de ladite section de pousser ses ambitions plus haut que prévu au sein du Bureau Politique National du Rassemblement pour le Mali (BPN-RPM). Il est accusé par sa propre section de se livrer à un travail fractionnel dans les structures du parti en commune IV en mettant en place des comités et sous-sections parallèles. Sur la question, les conférenciers ont indiqué qu’il a plusieurs fois été interpellé par ses camarades. Mais, le ministre Sylla, usant de sa position sociale, s’en moque éperdument puisse qu’il aurait, lui aussi son agenda politique. A la suite d’une réunion de section le 15 Août 2015 au siège de la section IV, il aurait lâché le morceau en disant qu’il est en mission du président de la République. Serait-ce un simple trafic d’influence à son seul profit, ou y’a-t-il un brin de vérité dans ses manigances ? Difficile de répondre par l’affirmative. En tous les cas, ses camarades, décidés qu’ils sont de faire toute la lumière sur ces agissements au nom du Président de la République, sont en train de mener leur enquête, ont-ils confié à la presse.
Notons que cette conférence de presse a mobilisé plusieurs responsables de la Section, notamment Bassékou DIAKITE, 1er secrétaire aux sports et aux loisirs, Mamadou Sow, secrétaire au Développement et à l’environnement, Aboubacar Magassouba, secrétaire général de la section jeune de la commune IV, Yacouba Doumbia dit « Guillaume Soro », secrétaire général adjoint de la section jeunes, Abdoulaye Koné, secrétaire chargé des relations avec les associations entre autres.
Selon les conférenciers, tout est parti du dernier renouvellement de la section en fin Juillet 2015. A la surprise générale, le nom du ministre Abdrahamane Sylla avait disparu de la liste du bureau. Et pourtant, c’est en tant que cadre du Rpm qu’il est devenu ministre, donc membre de droit de toutes les instances du parti. Mais, s’il perdait le fauteuil de ministre, il perdrait automatiquement cette qualité. Et à l’approche du congrès du Rpm, Abdrahamane Sylla ne pourra pas y participer s’il n’est pas dans le gouvernement et puisse qu’il vient d’être « exclu » du parti. Le Rpm est structuré à la base en comités, sous-sections et sections. Quand la nouvelle est parvenue au Bureau Politique National (BPN) qui constitue le sommet du parti des Tisserands, on leur a dit d’aller régler le problème à la base. Ainsi, pour rectifier l’erreur, il a été demandé à un jeune de la sous-section de Lafiabougou où il militait de lui céder sa place pour qu’il retrouve la plénitude de son militantisme au sein de la famille des Tisserands. Mais l’ancien député de la commune IV n’a pas digéré cet affront. C’est pourquoi, il aurait décidé de prendre sa revanche et écraser celui qui se mettra en travers de son chemin.
Pour le moment, les responsables la section IV n’ont pas pris de sanction à l’encontre du « camarade Sylla» pour donner la chance à l’entente et à la cohésion. Toute chose que le ministre Sylla ne veut entendre de ses oreilles. Aussi serait-il en train de mettre en place des comités, sous-sections parallèles pour finir par mettre en place la section de son choix. Les prochains jours risquent donc de chauffer en Commune IV. Même si, des menaces de sanctions sont envisagées à son encontre, le ministre Sylla est en train de foncer tête baissée. En tout état de cause, les premiers responsables du Rpm sont interpelés avant qu’il ne soit trop tard.
Daba Balla KEITA
