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Anéfis où le péché de la communauté internationale

À l’heure où la levée du blocage que constitue Anéfis se profile, les enseignements d’une crise qui a failli faire capoter l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

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Sur demande du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, les cadres des groupes d’autodéfense ont entamé une campagne de sensibilisation de leurs combattants et partisans en vue d’un prochain retrait de la Plateforme de la localité d’Anéfis, conquise le 17 août après des affrontements meurtriers avec les combattants de la CMA.

Cette implication personnelle du président IBK fait suite à la demande faite par la MINUSMA aux autorités maliennes d’exercer « la pression nécessaire » sur la Plateforme afin d’accepter le plan de sortie de crise proposé par la médiation internationale.

Force est de reconnaitre que l’intervention du président auprès des groupes d’autodéfense aura été décisive pour décanter la situation explosive qui prévalait. Les ex indépendantistes trouveront en cet acte la parfaite preuve pour appuyer leurs accusations de connivences entre l’Etat malien et les « milices pro-gouvernementales ».

La crise d’Anéfis a mis en lumière les nombreuses lacunes de l’accord de paix qui, au-delà de garantir un cessez-le-feu durable était censé mettre un terme définitif aux rebellions cycliques au Mali. Il a fallu moins de deux mois après sa signature par toutes les parties pour que le crépitement des armes se fasse de nouveau entendre et que l’on se retrouve à deux doigts d’une réouverture générale des hostilités.

Les effets du forcing

Anéfis est une conséquence des péchés de l’accord négocié par Alger. Les signes avant-coureurs d’un tel événement préjudiciable à la paix étaient si perceptibles que peu d’observateurs ont été surpris de la rupture du cessez-le-feu. Ce retour aux armes trouve sa source dans le déficit d’ardeur des parties à assumer leurs engagements consentis, faut-il rappeler, à contre cœur, à coups de menaces.

Pour autant, les responsables des groupes armés ont vraisemblablement essayé de jouer le jeu de la réconciliation entre eux. Mais les ressentiments profonds, toujours persistants au niveau de leurs bases et aucunement soignés par l’accord, ont fini par avoir raison des tentatives des chefs politiques des groupes armés.

L’accord de paix n’a jamais permis aux principaux acteurs, les hommes de terrain, de taire leurs velléités revanchardes. Malgré tous les indices extérieurs et les faits palpables du terrain non étrangers à la MINUSMA, il aura fallu Anéfis pour que celle-ci constate que la mauvaise foi s’inviterait dans la mise en œuvre de l’accord.

Retards dans la mise en œuvre de l’accord de paix

Une telle nature de paix convenue dans le forcing réclame de la communauté internationale, garante de sa mise œuvre, une plus grande fermeté à l’égard des parties pour conserver les acquis arrachés. Cependant, l’attitude de celle-ci aura été toute autre depuis la signature de l’accord par toutes les parties.

La priorité pour éviter de retomber dans un nouveau cycle de violence était d’entamer le processus de cantonnement, à défaut de désarmer tous les combattants illégaux.

Le Chef adjoint de la MINUSMA s’est étonné le jeudi dernier que les éléments de la Plateforme se promènent encore avec des armes. La même remarque peut être faite s’agissant de la CMA. Cet état de fait, en effet inimaginable, résulte de l’inaction de la MINUSMA, bras armé et politique de la communauté internationale au Mali, qui, de plus en plus étale son incapacité à remplir les missions qui lui sont dévolues.

La médiation internationale a échoué à jouer pleinement sa partition pour faire comprendre aux groupes armés la marge de manœuvre qui devrait désormais être la leur. Dommage qu’il y ait eu Anéfis et tous ses corollaires regrettables pour qu’il y ait rappel à l’ordre.

La viabilité de l’accord de paix passera par le contrôle des groupes armés. Du moment où ils reconnaissent que seule l’armée malienne et ses partenaires internationaux sont habilités à sécuriser le territoire, ceux-ci ne doivent plus être libres de leurs mouvements.

 

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