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Yacouba Katilé, secrétaire général DE L’UNTM sur la crise: ‘‘ on n’est pas obligé de prendre position pour le X et Y ‘‘

Une manifestation contre la gestion de Yacouba KATILE, secrétaire général de l’UNTM a été dispersée, ce jeudi 27 août 2020, par des loubards communément appelés « Gros- Bras » sur l’esplanade de la Bourse du travail. Ces échauffourées avaient opposé partisan de M. KATILE et des dissidents du Syndicat national des constructions civiles, des mines et de l’énergie (SYNACOME), se réclamant aussi du M5-RFP. À la suite de ces événements malheureux qui ont fait des dégâts matériels et des blessés, le secrétaire général s’est confié à certaines plateformes sur les réseaux sociaux. Dans cet entretien, il s’est exprimé sur la situation du pays ; le coup d’État ; l’embargo de la CEDEAO ; ses relations avec la junte avant de livrer sa version des faits sur les échauffourées qui se sont produites sur l’esplanade la Bourse du Travail ce jeudi.

 

« Nous n’avons pas organisé une conférence de presse, c’est une situation qui nous a été imposée comme ça. Nous avons été alertés, depuis deux ou trois jours comme quoi, il y a un soi-disant syndicaliste affilié à l’UNTM qui décide de venir faire une conférence de presse au niveau la Bourse du travail.
Nous avons, effectivement reçu un courrier dans ce sens. Sachant que l’intéressé a été suspendu à trois ans d’activités au niveau syndical, de ce fait, il n’a aucun droit d’organiser une conférence de presse, surtout au niveau de la Bourse du travail et par rapport à une activité d’un syndicat se réclamant de l’UNTM.
Sur les réseaux sociaux, quand les uns et les autres ont appris la nouvelle, ils ont décidé de s’interposer.
Nous, en ce qui nous concerne, en tant qu’administration, nous avons fait un courrier pour dire qu’en raison du fait qu’il soit suspendu, que sa demande n’était pas possible.
Nous avons interdit, depuis un certain temps, de rassembler des gens au niveau de la Bourse avant, à cause de la situation de la pandémie COVID-19. Et c’est pour cette raison que vous avez vu que depuis combien de temps, l’UNTM n’a pas organisé des rencontres.
Ce n’est pas parce que le budget n’était pas là, mais on a voulu respecter ces principes parce que nous sommes des travailleurs, les premières victimes, ce sont les travailleurs par rapport à cette maladie.
Mais si on nous impose, on n’a pas le choix, on est obligé de réagir.
Qu’on sache que ce pays-là appartient à nous tous.
L’UNTM, c’est l’ensemble des branches d’activités au niveau du Mali.
Nous, nous sommes dans toutes les régions, cercles et dans toutes les communes.
Alors, on s’assoit, on veut marcher sur nous, on dit non, on ne veut pas de bruit parce qu’on pense, peut-être, que c’est la peur.
On n’a peur de personne.
Nous, au niveau national, nous sommes soutenus, nous avons la masse derrière nous. Au niveau international, nous sommes soutenus, nous avons la masse derrière nous. Nous, nous savons combien de coups de fil nous recevons ces derniers temps venant de l’extérieur. Ce sont nos soutiens.
N’oubliez pas, l’UNTM a tenu le Congrès de l’organisation de l’unité syndicale africaine à Bamako ici. C’est une première en Afrique francophone, depuis sa création en 1973 jusqu’à aujourd’hui.
Ç’a fait connaître davantage le Mali et les responsables syndicaux du Mali.
Donc, nous avons des soutiens, mais on ne va pas dans les politiques et polémiques inutiles.
Ce que nous, nous avons eu comme acquis syndical en faveur des travailleurs maliens, de notre arrivée à aujourd’hui, il n’y en a pas eu pareil, depuis l’indépendance. Par exemple, de l’indépendance jusqu’en 2004, allocation familiale au Mali, c’était 1500 F CFA.
C’est l’UNTM qui a pu la relever jusqu’à 3 500 F CFA, sinon même à 4 000 F CFA pour les enfants vivant avec un handicap. La valeur indiciaire, c’est l’UNTM, qui l’a négocié même pour ceux qui sont à la retraite, qui ne sont pas en activités, en ont bénéficié. Le SIG, c’est l’UNTM, et d’autres encore. On ne finit pas de citer.
Tout le monde était là lorsque, de façon unilatérale, l’État a décidé d’augmenter le tarif d’eau et d’électricité, c’est l’UNTM qui a protesté.
C’est l’UNTM qui a demandé également la baisse, par rapport aux prix des produits de première nécessité. Une commission a été mise en place et l’UNTM est membre de cette commission.
Donc, nous, nous ne sommes pas des va-t-en-guerre. Nous posons nos actes, mais avant de les poser nous les réalisons d’abord, nous les analysons et nous décidons après. À l’UNTM, c’est comme ça. On ne nous s’impose pas.
On nous en veut parce que tout simplement, il y a eu un mouvement à l’intérieur du pays, à tous les niveaux, on dit que l’UNTM n’a pas voulu prendre position.
On n’est pas obligé de prendre position pour le X et Y.
Avant tout, quand on dit qu’on est démocrate, on respecte les principes de la démocratie. Ça, c’est clair et net. Je peux être chef de famille, mais mes enfants peuvent appartenir à des partis politiques différents. Je ne peux pas les en imposer. Donc, nous sommes libres. Nous menons nos actions en fonction de la philosophie de notre organisation.
On ne peut pas nous imposer. Et si on doit nous faire la guerre par rapport à ça, nous allons nous défendre. Ça, c’est clair et net. Et nous en avons les moyens.
Nous ne sommes pas à la recherche du pouvoir ni à l’exercice. Mais, nous sommes là pour constituer un rempart, lorsque quelque part, on voit que ça ne va pas, mais la politique prise par les politiciens, ça ne va pas dans le sens vraiment du progrès des travailleurs, nous dirons que nous ne sommes pas d’accord.
Et ce rôle-là, nous l’avons joué depuis que nous sommes arrivés jusqu’ici. Personne ne peut contester cela. Mais, on va au-delà de ça. Ce qu’on peut faire, c’est de jouer vraiment le rôle de médiateur entre les partis leur faire comprendre afin que vraiment les Mali puissent sortir de cette situation. Et là, nous l’avons fait comme cela se doit.
Quand ça n’allait pas, nous avons eu vraiment à faire des documents de réflexion que nous avons adressés aux différentes parties. Pour pouvoir aller dans le cadre des négociations, se faire des concessions et arriver à un résultat. Malheureusement, nous n’avons pas été écoutés par les uns les autres. Et on est là où tout le monde sait aujourd’hui.
Maintenant, chacun se pose la question, de quoi demain sera fait ?
C’est le saut dans l’inconnu que l’UNTM avait longtemps prévenu en vain.
L’UNTM avait dit que ça ne va pas dans le pays depuis 2015, qu’il faut une concertation, une large concertation à la dimension de conférences nationales afin de pouvoir gérer vraiment ces préoccupations.
Il y a des problèmes au niveau des textes du Mali et à tous les niveaux. Depuis 30 ans, c’est les mêmes textes qui continuent. Mais, au moment où c’est arrivé, on était dans l’éphorie de la démocratie.
On a fait des choses, c’est des emprunts qui ne sont pas des réalités du Mali, mais qui aujourd’hui, on a vraiment de les adapter à nos réalités.
Mais, à chaque fois que ç’a été proposé, dans le cadre de la révision constitutionnelle ; parce que c’est le premier responsable qui a proposé, on voit derrière le maintien, un troisième mandat ou un 4e mandat.
Et, c’est pourquoi on a refusé tout ça. Pourtant, il y a la nécessité de réviser.
L’UNTM a fait appel par rapport à ça. Nous avons écrit, on a adressé à tout le monde ce que nous devons faire, les preuves sont là. Il n’y a pas de mensonge autour de ça.
Donc nous, nous travaillons pour la stabilité du pays, nous travaillons pour la paix du pays, nous travaillons pour le développement du pays.
Nous ne sommes là pour gaspiller, nous ne sommes pas là pour casser, nous ne sommes pas là pour créer des problèmes à qui que ce soit. Nous défendons cette position.

Transcription libre : Info-Matin

Source : INFO-MATIN

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