Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Vote du statut de l’opposition : Soumaïla Cissé, désormais associé au festin du pouvoir !

Les députés de l’Assemblée nationale ont approuvé le jeudi dernier par 140 voix contre 6 le projet de loi portant sur le statut de l’opposition en République du Mali. Ceci dit, si pour d’aucuns, l’adoption de ce projet de loi est une avancée significative de notre démocratie, il est néanmoins important de noter que le chef de file de l’opposition est désormais associé ou consulté sur des questions d’intérêt national. Et c’est Soumaïla Cissé, président de l’Urd, parti ayant le plus grand nombre de députés, est le mieux placé pour être chef de file de l’opposition parlementaire.

soumaila cisse depute assemblee nationale urd opposition conference reunion rencontre discours allocution

Pour ceux qui ne le savent pas, on entend par opposition politique, tout parti politique ou regroupement de partis politiques qui ne participe pas à la formation du gouvernement ou ne soutient pas l’action gouvernementale. De ce fait, l’opposition politique est parlementaire lorsqu’elle est représentée à l’Assemblée nationale et extra-parlementaire, lorsqu’elle ne l’est pas.

Ce faisant, il faut retenir que le chef de l’opposition est assimilé au 1er Vice-président de l’Assemblée nationale. Un poste qui revient au parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Toutefois, à titre exceptionnel, il dispose d’un Cabinet dont la composition, les modalités d’organisation, de fonctionnement et les avantages sont fixés par décret pris en Conseil des ministres. Les crédits nécessaires à la prise en charge du chef de l’opposition et de son Cabinet sont inscrits au budget de l’Etat. En outre, le président de la République et le Premier ministre peuvent associer le chef de l’opposition politique à l’occasion de la visite des personnalités étrangères au Mali. Et peut être consulté chaque fois que besoin est sur les questions d’intérêt national. Il est reçu en audience par le président de la République et le Premier ministre, à sa demande, sur ces questions d’intérêt national. Des missions d’envergure nationale ou internationale peuvent lui être confiées. Il peut faire partie des délégations du président de la République lors de ses déplacements à l’étranger et il a droit aux honneurs protocolaires à l’occasion des cérémonies publiques.

 

Précisons que les responsables des partis de l’opposition politique ont le droit de recevoir ou peuvent être reçus par les membres des missions diplomatiques, consulaires et des organisations internationales accréditées au Mali ainsi que les personnalités étrangères en visite régulière au Mali. Toutefois, ces entretiens ne doivent pas comporter d’engagements contraires aux lois et intérêts de la République du Mali. En outre, les partis politiques de l’opposition ont le droit d’établir des liens et relations de coopération avec des partis politiques étrangers ou associations politiques internationales dans le respect strict de la souveraineté nationale, des lois et règlements en vigueur. À cela, s’ajoute le fait qu’ils ont le droit de s’exprimer publiquement et, de ce fait, ont accès aux médias d’Etat et privés dans le respect des lois et règlements en vigueur.

Encore que l’opposition parlementaire a le devoir de suivre l’action gouvernementale, de la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès. Autres devoirs pour elle : respecter les autorités légalement établies ; œuvrer à l’instauration d’une culture démocratique par l’information, la formation et l’éducation des citoyens ; veiller au respect des principes de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, à la forme républicaine et laïque de l’Etat ainsi qu’à l’unité nationale ; cultiver le principe de la conquête démocratique du pouvoir, l’usage de la non-violence comme moyen d’expression de la lutte politique et le respect des biens publics et privés ; cultiver l’esprit républicain et le respect de la règle de la majorité ; et défendre les intérêts supérieurs de la Nation.

Cependant, il est utile de préciser que le mandat du chef de l’opposition prend fin dans les cas suivants : fin de la législature, perte de la qualité de député, décès, acceptation d’une fonction incompatible, démission de son poste, exclusion ou démission de son parti. Au regard de tout ce qui précède, notre pays vient de réaliser une avancée démocratique spectaculaire avec le vote de cette loi portant statut de l’opposition politique, après son adoption en Conseil des ministres. Une avancée démocratique, pour certains, qu’il faut à tout prix sauvegarder, entretenir et améliorer au fil du temps. Et tout porte à croire que c’est Soumaïla Cissé du parti de la poignée de la main qui est la mieux placé pour jouer ce rôle, puisqu’il possède le grand nombre de député au Parlement et est lui-même député. Mais, il y a là un piège, car il sera associer à la gestion des affaires de l’Etat et en sera comptable.

 

Soumaïla T. TRAORE

Source: Oeil du Mali

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance