Jeudi en début de soirée, aucune hypothèse n’était toutefois écartée pour expliquer la disparition du vol Paris-Le Caire.
Accident ou attentat? C’est la question qui a immédiatement saisi la France et l’Égypte au réveil, jeudi matin après la disparition dans la nuit du vol Paris-Le Caire d’EgyptAir au-dessus de la Méditerranée. Une question entêtante, quasiment six mois après les attaques qui avaient ensanglanté Paris avec ses 130 morts. Et sept mois après l’attentat contre le vol 9268 Metrojet au départ de Charm el-Cheikh. Cet avion, à destination de Saint-Pétersbourg, s’était écrasé dans le Sinaï avec 224 personnes à bord. L’acte avait été revendiqué par «Province du Sinaï» du groupe État islamique.
Le vol MS804 parti de Paris à 23h09 devait atterrir au Caire à 3h05. Mais l’Airbus A 320 ne rejoindra jamais le tarmac égyptien. Après plusieurs heures d’interrogations et de prudence embarrassée, c’est finalement l’Égypte qui a avancé la piste de l’attentat. Jeudi après-midi, au Caire, le ministre égyptien de l’Aviation civile a tenu une conférence de presse. Après des échanges très policés, avec des précautions de langage qui prêteraient à sourire dans d’autres circonstances et des atermoiements sémantiques («la terminologie est très importante») autour du terme de «crash», Chérif Fathi a fini par lâcher: «La possibilité d’une attaque terroriste est plus élevée que celle d’un incident technique.» Quelques minutes plus tôt, un journaliste l’interrogeait à propos des déclarations de François Hollande, le président français ayant évoqué un «crash». Réponse du ministre égyptien: «Tant que nous n’avons pas retrouvé les débris de l’avion, je considère qu’il a disparu, qu’il ne s’est pas crashé». Les propos du ministre égyptien étaient nuancés cependant par une source aéronautique française: «La transparence n’étant pas une vertu cardinale du régime égyptien, il faut prendre toutes leurs déclarations avec des pincettes ou du moins s’interroger sur pourquoi ils tiennent de tels propos.»
Source: Figaro