Le parti de l’abeille invite les signataires et la Communauté internationale à diligenter sa mise en œuvre efficiente, conformément à leurs engagements
Le comité exécutif du Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) a présenté samedi ses vœux à la presse nationale et internationale. C’était à son siège sous la présidence du Professeur Tièmoko Sangaré, président du parti. Il avait à sa gauche, le 1er vice président du part, Abdoul Kader Konaté dit Ampé. À sa droite étaient assis le professeur Dioncouda Traoré (président d’honneur) et Dramane Dembélé, 2ème vice président.
En organisant cette entre rencontre, les dirigeants du parti de l’abeille ont voulu faire d’une pierre deux coups : échanger avec les hommes de médias sur la vie de la nation, le bilan de l’année écoulée et les perspectives pour 2016 du PASJ, et partager avec les militants et militantes les avancés accomplies depuis le 5ème congrès, tenu en mai 2015.
Auparavant Tièmoko Sangaré a expliqué que deux évènements majeurs ont marqué l’année 2015 : la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger et la tenue du 5ème congrès ordinaire du parti. C’est cette assemblée, a-t-il précisé, qui a recommandé de soutenir les actions du président de la République. Selon professeur Tièmoko Sangaré, cet appui est logique et conforme aux valeurs fondatrices du parti (la consolidation de l’unité nationale). Le président du Parti africain pour la solidarité et la justice a salué la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale et promis l’accompagnement franc de l’ADEMA pour sa mise en œuvre efficiente.
Après cette brève introduction, il est revenu aux journalistes de poser leurs questions. Celles-ci sont relatives aux récentes fraudes et irrégularités constatées au 1er tour de l’élection législative partielle à Ansongo ; la recrudescence de l’insécurité ; l’irruption des religieux dans le champ politiques ; les raisons de la crise de confiance entre gouvernant et gouvernés.
Pour le président de l’ADEMA, le retour à la paix reste la préoccupation principale du peuple malien. Mais, il constate avec amertume la recrudescence des attaques armées terroristes et criminelles, malgré la signature de l’accord. C’est pourquoi, le parti condamne ces actions et invite les signataires et la communauté internationale à diligenter la mise en œuvre efficiente de cet accord pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger, conformément à leurs engagements.
À propos de la partielle d’Ansongo, le parti condamne la non tenue du scrutin à Talataye. Il exhorte le gouvernement à sanctionner les responsables de cette dérive intolérable. Tièmoko Sangaré a, sur le même sujet, confirmé qu’il est invraisemblable d’obtenir, à Tessit, un taux de participation de 98% dont 96% au profit d’un seul candidat. Ces insuffisances inhérentes à la loi électorale, à son avis, peuvent être corrigées en rendant volontaire l’inscription sur la liste électorale. Car, il serait, dans ce cas, difficile de voler les cartes d’électeurs inscrits volontairement, a-t-il déduit.
Selon Tièmoko Sangaré, l’occupation de la sphère politique par les religieux est due à la perte de crédibilité envers les partis politiques. Quelle solution proposez-vous ? «L’idéal est de revenir au point de départ : la faculté d’être candidat réservée aux citoyens inscrits sur les listes des partis ou regroupements de parti politiques», a-t-il insisté. Il s’agit en clair d’interdire les candidatures indépendantes qui ont été autorisées par l’arrêt n°96 003 de la cour constitutionnelle.
«Le parti apprécie positivement l’action gouvernementale, en tant que partie prenante», a déclaré Tièmoko Sangaré. «On peut faire un travail et ne pas être satisfait à 100% des résultats atteints», a illustré le quatrième président de l’histoire de l’ADEMA. «Les difficultés et les défis restent très nombreux. Et personne ne saurait les résoudre d’un coup de baguette magique», a-t-il précisé, tel pour justifier les lacunes constatées dans la gestion du pays. Toutefois, le PASJ ne sera jamais solidaire des auteurs de malversations financières avérées, a-t-il prévenu.
Le parti soufflera sa 25ème bougie le 25 mai prochain. Juste avant cet anniversaire, le comité exécutif envisage de poser la première pierre de son siège courant premier trimestre 2016. Le parti se dit ouvert aux critiques de la presse et continuera à défendre sa liberté et son indépendance.
C. M. TRAORE
source : Essor