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Visite du Président Malien a Paris : La trahison d’IBK récompensée

La visite que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a effectuée en territoire français du 20 au 24 octobre fut l’occasion pour lui de recevoir tous les compliments dus à un chef d’Etat africain qui se dévoue pour la cause de la métropole coloniale. L’accueil réservé était à la hauteur de son dévouement pour la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la France coloniale et digne de celui qui a accepté, de façon à peine voilé, la scission du territoire national. Cet accueil ne peut susciter la moindre admiration des masses travailleuses de notre pays.

ibrahim boubacar keita ibk president visite francois hollande president etat franceDans le langage diplomatique, l’on entend souvent que c’est dans les coulisses que se traitent les affaires les plus délicates des nations. La visite que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a effectuée en territoire français du 20 au 24 octobre fut l’occasion pour lui de recevoir tous les compliments dus à un chef d’Etat africain qui se dévoue pour la cause de la métropole coloniale.

Même si François Hollande n’a pas été à la réception de son homologue et compagnon de l’International socialiste à l’aéroport, il lui a fait savourer toutes les tonalités et cordes de la Marseillaise sur l’esplanade du palais de l’Elysée à Paris. C’est dire que l’accueil réservé à IBK en France était à la dimension de ce que l’on pourrait offrir à celui qui n’a pas hésité un seul instant à accorder à l’armée française un site en territoire national.

Désormais, en tout cas, pendant tout le temps qu’IBK sera au pouvoir, l’armée française élira domicile à Tessalit que même le général Moussa Traoré a refusé à la France, estimant qu’il y a là une question de dignité et de souveraineté du Mali. L’accueil réservé au président malien en France était à la hauteur de celui qui n’a pas hésité à libérer des criminels qui ont osé abattre froidement des soldats maliens à Aguel Hock. Pour le président malien, cette libération permettait juste de sauver la vie d’otages français.

L’accueil réservé par Hollande à IBK était attendu dans la mesure où notre président a refusé d’écouter et d’entendre le cri de cœur de notre peuple et surtout de ceux qui l’ont élu. L’accueil réservé était à la hauteur de son dévouement pour la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la France coloniale qui a longtemps sucé et qui continue à sucer le sang des dignes fils du Mali. L’accueil réservé à IBK à Paris est digne de celui qui a accepté, de façon à peine voilé la scission du territoire national. En tout cas, Kidal est et reste ce que la France a toujours souhaité et voulu, hélas !

Cet accueil ne peut susciter la moindre admiration des masses travailleuses de notre pays. En tout cas, le président français a accordé à IBK (certainement en guise de reconnaissance du service que l’hôte malien lui a rendu et cela au nom de la lutte contre le terrorisme) la faramineuse somme de 360 milliards de FCFA dont 54,4 milliards destinés au Nord-Mali.

En moins de jouer à l’hypocrisie politique sinon Hollande a ainsi signifié au peuple malien qu’il soutient la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) contre l’unité nationale. Sinon comment comprendre que c’est le donateur qui ordonne au receveur de l’aide d’investir une somme déterminée par celui-là et à l’endroit qu’il choisit lui-même ? Hollande peut-il abandonner la moindre poursuite contre les auteurs présumés des tueries de Charlie Hebdo sans mettre le peuple français dans son dos et payer le prix fort d’un tel acte machiavélique ?

Visiblement, c’est au peuple malien qu’on peut demander de pardonner les criminels de grand chemin qui ont égorgé ses enfants sans la moindre justice préalable. C’est dire que lorsqu’il s’agit de la vie d’un seul citoyen français il faut tout mettre en œuvre pour la sauver. Pendant ce temps, dormez en paix vaillants soldats du Mali qui sont sorts pour la patrie ! On ne parle pas en France de «droits de l’Homme» quand les citoyens maliens sont froidement égorgés comme si ce n’était pas des vies humaines.

IBK et François Hollande doivent se rendre que notre peuple ne partage point leur gestion de la crise maliennes. Ils doivent garder à l’esprit que l’armée française ne peut rester sur la terre de nos ancêtres à nous. IBK et son hôte français doivent comprendre que notre peuple a compris les dessous de leur «amitié». Ils doivent se rendre compte que les Maliens ne veulent pas sur leur sol les forces partiales de la MINUSMA et de la France coloniale.

Hollande doit savoir enfin que notre peuple a compris que la France ne peut le Mali et qu’au contraire elle n’entretient qu’une grosse poudre aux yeux de ceux qui ne veulent pas encore voir. En tout état de cause, la France, hier comme aujourd’hui, n’a cesse de sucer le sang du peuple malien. Notre peuple se bat et se battra pour sa libération des serres de la France coloniale et de tous ses suppôts afro-maliens.

Fodé KEITA

Source: L’Inter de Bamako

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