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Viol : une atteinte à la dignité de la femme

Le viol est un acte très grave qui consiste à avoir par la force des rapports sexuels avec une personne. Il est condamné par la loi ainsi que la religion et passible d’une peine d’emprisonnement. Le viol, depuis quelques années, prend de l’ampleur au Mali sans aucune sanction exemplaire. Les jeunes filles de moins de 15 ans sont violées chaque jour. 

Le viol peut provoquer chez sa victime des dommages psychologique, physiques puisque son organe reproducteur peut être endommagé. Il peut entraîner la stérilité, le rejet de la victime considérée comme impure par les hommes qui refuseront de l’épouser. Le viol est une atteinte grave à la dignité de l’être humain.

Founè une jeune femme âgée de 21 ans a accepté de nous parler de son cas. Les faits se sont déroulés il y a de cela 4 ans. La jeune fille travaillait en tant qu’aide-ménagère dans une famille modeste de Bamako.  Comme presque toutes les aide-ménagères, elle aimait les sorties nocturnes. Les faits se sont alors déroulés un soir aux environs de minuit.

« Le lycée de l’une des filles de ma patronne organisait une fête de fin d’année. Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai informé mes camarades. Nous étions toutes joyeuses et nous avons commencé nos préparatifs. Chacune est allée chercher un pantalon ou une jupe, des talons, des bodies et des bijoux.  Il fallait qu’on y soit coût que coût surtout que le lycée était dans le quartier ». Explique Founè.

Elle affirme que sa patronne l’avait mise en garde pour ces sorties nocturnes. Elle lui avait même dit de ne pas se rendre à la fête car la route qui mène au lycée est très dangereuse la nuit. Mais elle n’a point écouté cette dernière.

« La nuit tombée, les autres sont venues chez moi. Nous avons porté nos pantalons et nos bodies. Ensuite nous les avons couverts de vieux pagnes pour ne pas éveiller des soupçons. Une fois dans la rue, nous avons enlevé nos pagnes et porté nos talons ». Déclare-t-elle

La fête a été belle. Founè et ses amis étaient super fières de leur plan mais ne savait pas ce qui les attendaient sur le chemin du retour. Elles discutaient, rigolaient, bref chacune disait ce qu’elle a apprécié de la soirée. A leur grande surprise un groupe d’hommes se mit au travers de la route. Ce groupe était bien connu dans le quartier comme étant des bandits, des violeurs et des voleurs à l’époque.

« Ils parlaient bizarrement Alors nous avons conclu qu’ils étaient ivres. Nous avons décidé de les ignorer mais ils ont insisté ». Continue-t-elle. Ces garçons leur touchaient de manières déplacées. Founè explique qu’elles leur ont dit fermement de cesser. Mais ces derniers ont répondu qu’elles ne sont que des servantes.  « Le chef leur a ordonné de nous prendre et de nous violer. Nous les avons suppliés en vain. Mais cela n’a pas empêché ces délinquants d’abuser de nous ». Dit Founè avec beaucoup d’amertumes.

Elle ajoute qu’après avoir fini avec elles, leurs violeurs leur ont jeté à la figure qu’elles n’étaient que des servantes et qu’elles n’avaient pas le droit de refuser leur avance avant de les laisser au sol avec leur habits déchirés.  Désormais ces jeunes filles se voyaient comme des êtres sans aucune valeur.

« Nous avions tellement honte que nous avons caché le viol à tout le monde et nous marchions la tête baissée. Mon propre corps me répugnait et ce qui a été surtout difficile pour moi était d’accepter la grossesse que je portais. Je ne voulais pas donner naissance à un enfant issu d’un viol »

La jeune fille affirme avoir essayé d’avorter à plusieurs reprises sans succès. Elle a alors quitté son travail et elle est allée chez sa sœur. Malgré le fait que son père et sa sœur lui demandent de retourner, elle refuse catégoriquement car, selon elle, la honte serait encore plus grande. Maintenant elle vend des galettes pour subvenir aux besoins de sa fille.

Aminata OUATTARA (Stagiaire)

Source: Bamakonews

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