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Victoires à répétitions contre le terrorisme au mali : quelques coïncidences troublantes…

Au sud du Mali, ces derniers jours ont été riches en succès contre le terrorisme islamiste, évitant peut-être des tentatives d’attaques annoncées à grand bruit contre la capitale, pendant le Ramadan et l’Aïd… par ceux qui prétendent agir au nom de l’Islam. Quinze jours après le démantèlement d’un premier camp dans la région de Sikasso, un groupe de terroristes islamistes animé par un prédicateur radical ivoirien a été arrêté avant-hier et leur matériel et armement saisis sans grande résistance par les FDSM. Vingt « jihadistes » affiliés à la secte Daawa, un peu trop voyants sans doute, ont été interpelés dans un bus avec l’aide de la population à la frontière ivoirienne alors qu’ils cherchaient à rejoindre Bamako. Quelques jours plus tôt, une « petite main » d’Iyad ag Ghaly en route pour Bamako a été arrêtée par les services de sécurité à Ouan en possession de vidéos… appelant à des attentats dans le sud, tandis qu’au nord une opération commune à Barkhane et à l’armée malienne, il y a vingt jours, conduisait à la mort d’un de ses proches : le dénommé Mohamed Ali ag Wadossène.

 

L’explication de ces arrestations repose certes sur l’inexpérience évidente de certains de ces apprentis terroristes, mais il n’en reste pas moins que les têtes ne cessent de tomber également parmi les chefs… avec des coïncidences troublantes dès que l’on se penche sur le sujet. Wadossène par exemple est le troisième responsable touareg tué en peu de temps, après Ibrahim ag Inawalen et Abdelkrim el-Targui. Mais au delà de leur très grande proximité avec Iyad Ag Ghaly, on découvre d’autres points communs… Ibrahim ag Inawalen,  numéro deux d’Ansar-Dine, était très proche du chef Aqmi Abdelkrim el-Targui, avec qui il partageait la cause indépendantiste. Or, à la suite de certains à Kidal, nous avons perçu le désintérêt d’Iyad pour cette cause. Réalisme face aux échecs essuyés ? Menaces de plus en plus précises contre sa personne ? Volonté de sortir à tout prix d’une voie sans issue…? Son attention, depuis le fond de sa tanière, semble reportée sur le sud, comme cela nous a été confirmé par les dernières arrestations, ses gesticulations à travers des vidéos et ses revendications de façade… même s’il peut être nuisible au Nord et « exister » à travers ses derniers complices.

 

Abdelkrim el-Targui avait donc pris ces derniers mois, on le sait, des distances avec Ansar-Dine et Ibrahim ag Inawalen l’avait suivi. Quant à Wadossène, souvent présenté par certains journalistes comme le « neveu » d’Iyad Ag Ghali, il était touareg comme les deux autres et sans doute lui aussi resté trop attaché à la cause de l’Azawad. A moins que les tensions liées aux désertions et aux découragements parmi les terroristes du nord ne l’aient également inscrit sur la liste noire de ceux qui refusent le récent virage du chef de ce qui reste d’Ansar-Dine. La presse s’est d’ailleurs fait l’écho il y a déjà quelques semaines de ces très probables trahisons

 

Pas de grande surprise si l’on y pense : une sorte de fatalité a toujours existé dans le fonctionnement des groupes terroristes ou mafieux, les deux étant très proches au Mali. Ces mouvements, comme les chefs à l’intérieur d’une même mouvance, sont un jour complices autour d’intérêts communs, surtout quand le risque est faible et les succès faciles. Mais le jour suivant, dans leur recherche du profit et de la violence aveugle, ils finissent toujours par solder leurs divergences d’intérêts personnels par des règlements de compte.

 

Nous l’avions déjà constaté lors des morts suspectes dans des accidents de voiture de deux autres fidèles d’Ansar-Dine : Ibrahim ag Bahanga, en 2011, et Nabil Abou Mekhloufi, en 2012, déjà  attribuées à Iyad Ag Ghaly pour… des divergences d’opinion. Nous l’avions encore vu en mai, quand Adnan Abou Walid al Sahraoui d’Al-Mourabitoune avait couru dans les rangs d’Aqmi en l’absence de son chef Moktar Belmokhtar parti en Libye. Même comportement chez certains responsables proches des terroristes au sein de « Groupes armés signataires » : tenter de tirer la couverture à eux… quitte à menacer d’explosion ces mouvements s’ils ne parviennent pas à leur fin : Cheikh Ag Haoussa et le HCUA ne se cachent plus de tenter de prendre le contrôle d’une CMA au sein de laquelle se déchirent partisans de la paix et défenseurs d’une complaisance affichée avec les terroristes.

 

 

Au fond il y a une bonne nouvelle à retenir de tout cela. Car, lorsqu’on voit ces vestes retournées et ces luttes internes, toutes mouvances confondues, cela nous montre que les terroristes font actuellement moins preuve de dangerosité à notre encontre qu’entre eux-mêmes. Et il va s’en dire que si d’autres trahisons et règlements de compte devaient intervenir, les maliens ne viendront pas s’en plaindre.

 

Par Ismaila Diarra

source : autre presse

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