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Vente illicite des terres de la zone aéroportuaire: Tentatives désespérées des spéculateurs et leurs sbires

Malgré les mesures conservatoires prises par le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières par rapport à la zone aéroportuaire, les chantiers continuent à pousser nuitamment sur le site sur encouragement de certains spéculateurs fonciers invétérés tapis dans l’ombre.

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Au Mali, les mauvaises pratiques ont la vie dure. Parce que depuis un moment, les autorités, elles-mêmes, ont appris à des citoyens peu soucieux des lois du pays qu’à coup de chantage et de quelques billets, elles peuvent reculer. Cette mauvaise habitude n’est pas prête à s’émousser de sitôt. C’est aujourd’hui le cas dans la zone aéroportuaire où en dépit des instructions d’arrêt de tous les travaux sur ledit site données par le ministre des Domaines et des Affaires Foncières, Mohamed Aly Bathilly, certains acquéreurs de ces parcelles prohibées continuent de plus bel à réaliser leurs chantiers. Selon nos sources, c’est un certain Vieux, qui serait un enfant du chef de quartier de Faladjé, qui aurait démarché les propriétaires pour les encourager à continuer leurs chantiers. Au motif que la partie qu’ils ont morcelées n’est par concernée par la zone aéroportuaire. Elle aurait été extraite dudit site par un décret en date de 1999. Comme si cela ne suffit pas, c’est un collectif qui se crée pour revendiquer des droits au nom des occupants de Faladjé-Est. L’une dans l’autre, les actions vont se compléter et ils vont mettre l’Etat devant un autre fait accompli et en ce moment débutera des actions en justice contre l’Etat, qui va se faire condamner par des juges sans scrupules, à payer à des agents qui ont fait express de se faire arnaquer. Et, le pauvre Etat sera encore dépouillé de ses maigres ressources au profit d’individus véreux. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

Il nous est revenu que cette stratégie est déjà en marche. Selon nos sources, un jeune ‘’Diawando’’ était en train d’acheter des terrains qui ont un minimum de documents signés par une autorité dans la zone. Or, d’aucuns disent que les documents accompagnant lesdites parcelles portent la mention de la Mairie du District. Ce qui leur confère un parfum de légalité. Dès lors que c’est le cas, les acquéreurs ont où s’appuyer pour demander réparation au près de la Justice. Et, le plus souvent, les juges s’intéressent à la moralité du dossier. Ils s’en tiennent à la forme en se référant aux rapports d’expertise des agents des Domaines complices du système. Le rouleau compresseur est tellement huilé qu’il est difficile de le défaire. Plusieurs fois, la bonne volonté du ministre Bathilly s’est heurtée à l’omerta de ces mafieux de la terre au Mali. Récemment, il a reçu un camouflet à la Cour Suprême dans une affaire qui opposait l’Etat au richissime homme d’affaires Diawando, Hamady Kindy Bathily dit Piment. Le département en tant qu’entité administrative avait émis de réserves sur la moralité d’un certain nombre de titres fonciers dont il est détenteur. Par voie de conséquence, il procéda à l’annulation pure et simple desdits tires. Non content de la démarche, Piment a contre attaqué la décision devant les juges, qui lui ont donné raison. Encore que ce sont les mêmes juges qui réclament à l’Etat un meilleur traitement salarial. N’est-ce pas là un paradoxe. Des employés qui sont incapables de défendre les intérêts de leur employeur au profit des crapules, prennent l’Etat par la gorge pour lui exiger des salaires astronomiques pour être à l’abri du besoin. Le ridicule ne tue pas au Mali.

Est-il besoin de rappeler que même frappé de cécité, il est facile de constater que la zone en question est située à l’autre côté des bornes de délimitation, installées depuis 1994 par le gouvernement du Mali alors dirigé par un certain Ibrahim Boubacar Kéïta, Premier ministre, sous la direction du président Alpha Oumar Konaré. Depuis, les lignes n’ont pas bougé sauf dans la tête du maire du District Adama Sangaré. Qui veut coûte que coûte changer la position actuelle des bornes pour vendre ces terres. Puisqu’il a épuisé toutes les réserves foncières de la capitale en seulement deux mandats. Le hic qui donne à commenter est qu’il insiste à faire croire à une hypothétique révision des limites de la zone. C’est pour faire passer cette pilule que ses sbires s’étaient mobilisés la semaine dernière sur le site pour revendiquer le sort réservé aux acquéreurs. Leur argumentaire était basé sur un hypothétique décret portant modification des limites de la zone. Ce qui est contradictoire avec le contenu du communiqué diffusé par le Ministre des Domaines qui dément formellement cette allégation.

D’ailleurs, l’ex-ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières de la Transition, David Sagara, a fait l’objet d’une enquête judiciaire sur plainte de son successeur Tiéman Hubert Coulibaly à la tête du même département. A cause de l’information judicaire, il a été retenu en détention préventive pendant de longs mois avant de recouvrer sa liberté provisoire. Il lui était reproché la mise à disposition d’une partie de la zone au géant de l’engrais au Mali : Toguna Agro-industrie.

Alors question : là où cette puissante entreprise industrielle n’a pas pu obtenir de titre sur le site, comment un particulier fut-il de la chefferie locale de Faladjé peut se prémunir d’un hypothétique statut pour vendre ces terres ? Est-ce que l’acquéreur lui-même n’est pas dupe au point de se laisser abuser de la sorte ? Cette évidence saute à l’œil. Dans la mesure où, l’Etat a déjà dédommagé par le passé des occupants de la même zone au moment du bornage en 1994, les gouvernants actuels ont-ils suffisamment d’argent au point de les jeter par la fenêtre ? Car dédommager de nouveaux occupants en dépit de l’interdiction d’occupation sur la zone depuis plus de deux décennies, c’est faire preuve d’aberration. Rappelons que l’Etat a déboursé des milliards FCFA pour désintéresser les premiers déguerpis. Selon des rumeurs, un ancien douanier, alors propriétaire d’un vaste titre foncier dans la zone aurait reçu un pactole d’environ 800 millions FCFA. Qui lui a permis de réaliser un grand hôtel à Faladjé au niveau de la Tour de l’Afrique en face des bureaux des Douanes.

Il est temps de faire partir Adama Sangaré de la Mairie du District pour permettre au peu de terres qui restent encore inoccupées dans le District de Bamako d’être préservées de la dilapidation. Sinon, les générations futures risquent de se retrouver sans terres avec tous les dangers que cela représente.

M.A. Diakité

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