La lutte contre le coronavirus ne doit pas faire perdre de vue les autres épidemies comme le paludisme et des pratiques qui ont fait leur preuve comme la pratique de la vaccination.
Vacciner son enfant permet de le protéger contre les maladies et d’éviter les complications liées à certaines pathologies. C’est pourquoi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) organise des Journées de vaccination dans les pays en développement, durant lesquelles des millions d’enfants reçoivent des antigènes. Ces vaccins permettent de les immuniser.
C’est un acte qui comporte un bénéfice pour l’enfant lui-même, mais aussi pour la communauté et pour les générations futures, expliquent clairement les spécialistes. Selon l’OMS, 2 à 3 millions de vies sont sauvées chaque année grâce à cet acte simple de prévention.
D’après le Pr Abdoul Aziz Diakité, président du Groupe technique consultatif sur les vaccins et la vaccination (GTCV) et pédiatre au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré, il n’y a pas plus efficace que la vaccination, en termes d’intervention de santé publique. Le praticien hospitalier explique que la vaccination peut prolonger la vie car elle a un double avantage. Elle permet, non seulement, de protéger l’individu mais aussi la collectivité contre la maladie. Les enfants sont vaccinés contre les maladies infectieuses les plus graves de la petite enfance de 0 à 5 ans.
Dans le Programme élargi de vaccination (PEV) au Mali, les enfants sont vaccinés contre 12 maladies. Il s’agit de la tuberculose, de la poliomyélite, de la diphtérie, de la coqueluche, de l’infection à haemophilus B, de l’infection au pneumocoque, de l’hépatite B, de la rougeole, de la méningite, du tétanos, de la fièvre jaune et du rotavirus. Ce sont des vaccins gratuits qui respectent un calendrier bien déterminé. Le calendrier vaccinal indique pour chacun des vaccins proposés, l’âge et le nombre d’injections nécessaires pour être protégé de ces maladies, explique le spécialiste.
Pour le grand maître de la science pédiatrique, le PEV commence dès la naissance, autrement dit dès le premier jour du bébé. Il y a également des vaccins qui sont administrés en dehors du PEV de routine. Ce sont les vaccins contre la rage, les oreillons, la rubéole, la grippe, la fièvre typhoïde, et les papillomavirus. Cette vaccination consiste à introduire chez l’enfant une préparation antigénique dérivée ou proche d’un agent infectieux déterminé de manière à créer une réponse immunitaire capable de le protéger contre la survenue d’une maladie liée à cet agent infectieux.
La vaccination joue un rôle important dans la vie de l’homme. Pour le pédiatre, elle permet en quelque sorte de prolonger sa vie tout en diminuant les maladies et le nombre de décès liés à ces maladies.
Selon le Pr Abdoul Aziz Diakité, c’est la meilleure activité de prévention contre les maladies. Il explique qu’en termes de résultats, le bénéfice est énorme. « Ce qu’on investit en vaccin est infime face aux résultats obtenus », précise-t-il avant d’ajouter que grâce aux vaccins les maladies meurtrières sont circonscrites. À titre d’exemple, il indique que depuis l’introduction du vaccin contre la méningite à méningocogue A, en 2010, on n’a aucun cas de méningite de cette souche.
C’est également grâce à la vaccination que les maladies diarrhéiques, les formes graves de la tuberculose ont diminué dans notre pays. Il indique que la vaccination est efficace pour certaines maladies pour lesquelles il n’existe pas de médicament. C’est le cas de la rage. Cette vaccination s’adresse aussi bien à l’homme qu’aux animaux.
En matière de vaccination, le président du GTCV soutient qu’il faut surtout lutter contre les fausses idées et les bannir.
À ce propos, il explique qu’il n’y a pas de vaccin qui rend stérile.
Sur ce point, le Pr Diakité révèle que le rôle des agents de santé est primordial. D’après lui, ils doivent faire la bonne promotion des vaccins pour éviter toutes fausses idées. Le pédiatre invite la population à faire vacciner les enfants et surtout à ne pas négliger le calendrier vaccinal du fait de coronavirus. Il rassure que ce sont des vaccins efficaces et scientifiquement approuvés.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR