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USJPB : Des para-juristes formés dans le cadre du programme recherche-action « esclavage et migrations forcées a Kayes »

La faculté de droit public (FDPU) de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB) a abrité dans la matinée du lundi 16 novembre 2020, le lancement d’une formation des Para-juristes maliens dans le cadre du programme, recherche-action «esclavage et migrations forcées à Kayes». C’était sous la présidence de M. Amadou Keita, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Etaient présents pour la circonstance, M. Aguibou Bouaré, président de la CNDH, M. Moussa Djiré, recteur de l’USJPB, Bakary Camara, doyen de la FDPU, ainsi que des enseignants et les étudiants de la FDPU.

 

Comme le souhaite la tradition, la parole fut donnée en premier au doyen de la faculté de droit public (FDPU), le Pr. Bakary Camara pour souhaiter la bienvenue aux uns et aux autres. Selon le doyen Camara, il s’agit d’un projet très important qui viendra contribuer au développement de notre pays.

À la suite du doyen, le recteur de l’université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), Moussa Djiré, fera savoir qu’il s’agit d’un programme de recherche qui souhaite aider à la promotion du développement économique et du bien-être des populations déplacées du fait de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes, par le biais de mesures concrètes destinées à faire connaitre leur situation. À cet effet, 28 para-juristes dont 14 femmes et 14 hommes, tous originaires de Kayes (et résidant dans ses différents cercles), seront formés, sur deux semaines, par le LERDDL. Ensuite, TEMEDT prendra le relais pour suivre le travail des para-juristes en les assistants avec des missions de clinique mobile, tout en organisant une fois par an sur trois ans, un atelier à Bamako pour dresser le bilan de leurs activités. Au dire du recteur Djiré, plus les gens connaitront leurs droits, plus ils pourront la réclamer facilement.

Pour sa part, le président de la CNDH, M. Aguibou Bouaré introduira son discours en exprimant toute sa gratitude au Responsable du Projet de recherche appliquée « Esclavage et migration forcée au Mali (EMiFo). », le Professeur Bakary CAMARA, pour l’avoir choisi comme parrain d’une telle activité, combien importante pour la lutte contre l’esclavage par ascendance dans notre pays. ‘’Cela constitue un témoignage éloquent, s’il en était besoin, de la souscription de votre projet à notre idéal commun d’un monde de paix, plus juste et respectueux de la dignité humaine’’ a-t-il dit. Et de présenter brièvement la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).

Au dire du Président Bouaré, depuis un certain moment, notre pays est confronté, sur certaines parties de son territoire, aux manifestations violentes en lien avec le fléau de l’esclavage par ascendance.

‘’Cette pratique digne d’une autre époque, outre qu’elle porte atteinte à la dignité humaine, met en péril la cohésion sociale dans les régions où elle sévit. En effet, de pratique culturelle peu ou prou acceptée, cette forme d’esclavage est devenue aujourd’hui une source d’abus de droits, de pratiques avilissantes à l’encontre de toute personne s’élevant contre son « statut d’esclave ». Ces personnes sont l’objet de traitements discriminatoires, inadmissibles attentatoires à leur dignité d’homme libre, notamment sous forme de sévices corporels de torture psychologique, de mesures vexatoires, humiliantes, d’atteintes à la liberté de circulation, à la liberté de mariage, au droit de propriété, au droit à la santé, au droit à l’éducation, bref à la violation systématique des droits fondamentaux des personnes sous sujétion’’, expliquera-t-il. Et de poursuivre en disant qu’il nous faut, sans cesse, nous en convaincre et réaffirmer que les droits de l’homme ne sont pas une œuvre de charité, une faveur que les Etats accordent aux citoyens. Ils sont, tout au contraire, une obligation fondamentale à la charge de l’Etat, principal débiteur, à l’égard de toute personne vivant sur le sol Malien et pour toujours. Cette exigence légale est d’autant plus vraie que les abus et violations graves des droits de l’homme que connaît notre pays ne doivent aucunement rester impunis. En guise de conclusion, il a rappelé que pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.

Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr. Amadou Keita, fera savoir, qu’il s’agit d’une initiative qui va en droite ligne de la vision du gouvernement malien de placer les droits humains au cœur de la refondation de l’Etat. ‘’Pour nous, c’est une option fondamentale pour relever notre pays. Et les IES doivent apporter leur contribution sur la question au triple plan de la formation, de la recherche et du plaidoyer. Je crois que la présente session de formation répond pleinement à ces attentes au regard de ses ambitions et des acteurs de sa mise en œuvre’’, a-t-il laissé entendre. Au dire du ministre Keita, elle vise à : Renforcer les capacités des para-juristes pour une meilleure sensibilisation des communautés locales  sur la question des droits humains en général et celle en particulier sur les personnes victimes de l’esclavage par ascendance ; Promouvoir la visibilité, le développement économique et le bien-être des communautés de descendants d’esclaves déplacées de force sur une longue durée dans la région de Kayes (Mali) ; Analyser la manière dont l’environnement juridique peut être utilisé/changé et aménagé pour donner aux populations déplacées du fait de l’esclavage une protection juridique et des solutions pour leur devenir, avec une attention particulière aux femmes et à la question du foncier ; Sensibiliser aux droits civiques et   renforcer les capacités de plaidoyer des communautés ; Fournir aux pouvoirs publics les moyens d’agir au travers des instruments législatifs en vue de la pleine et entière intégration et promotion socio-économiques de certaines couches marginalisées de la société. ‘’Il me plait tout particulièrement de rappeler la qualité des acteurs mobilisés autour de cette initiative, fruit d’une collaboration unique Nord-Sud et aussi entre les universités publiques et les acteurs locaux à savoir : Le Laboratoire d’Etudes et de recherches en Droit, Décentralisation et Développement Local (LERDDL) de la Faculté de Droit Public de l’USJPB ; The Oriental and African Studies school;  Le Donkosira, ; L’Université de Copenhagen et L’ONG TEMEDT, avec l’appui financier du Economic and Social Research Council (ESRC) du Royaume-Uni’’, dira-t-il avec fierté.

Le ministre Keita à remercier et encourager l’ensemble des personnes qui ont contribué à la préparation de l’atelier, sans oublié les participants.

Qui est-ce que la CNDH ?

Autorité Administrative Indépendante et conforme aux principes de Paris, la CNDH a été créée par la Loi n° 2016-036 du 07 juillet 2016, la CNDH a pour missions « la protection et la promotion des droits de l’homme ainsi que la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants ».

Dans le domaine de la protection des droits de l’Homme, la CNDH est chargée entre autres :

– d’entreprendre des enquêtes, notamment sur des questions de violations des droits de l’homme et d’adresser aux autorités concernées des recommandations sur des mesures visant à renforcer la protection et la culture des droits de l’homme ;

– de recommander aux pouvoirs publics toutes mesures tendant à renforcer le respect et l’effectivité des droits de l’homme

– de veiller au respect des droits des groupes ou personnes vulnérables notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées.

En matière de promotion des droits de l’homme, la CNDH est chargée :

– de mener toute action de sensibilisation, d’information et de communication en vue d’instaurer une culture des droits de l’homme ;

– de promouvoir la recherche, l’éducation et l’enseignement des droits de l’homme dans tous les cycles de formation et dans les milieux socioprofessionnels ;

– de renforcer la capacité d’intervention des associations de défense des droits de l’homme ;

– La CNDH est tenue de produire un rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme qui est débattu en plénière à l’Assemblée nationale.

Drissa Kantao

SourceLe Confident

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