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Un dimanche de Pâques en temps de coronavirus, une première dans l’histoire de l’Église

Églises vides, le pape François seul sans fidèles dans la Basilique Saint-Pierre pour la messe de Pâques, pas de bénédiction « urbi et orbi » au balcon comme le veut la tradition : ce dimanche de Pâques confiné pour pandémie restera une première dans l’histoire de l’Église.

Pâques, fête majeure du calendrier liturgique, est une fête joyeuse chez les chrétiens. Le dimanche de Pâques rassemble traditionnellement les fidèles, c’est ce jour-là que les pratiquants occasionnels choisissent de venir à l’église.

Et ce week-end de trois jours est aussi pour tous l’occasion de retrouvailles familiales et amicales. Mais avec le Covid-19, la fête de Pâques rime cette année avec un sentiment d’isolement, notamment chez les personnes âgées et aussi pour tous avec un sentiment d’anxiété.

Sur le plan du culte, la messe de ce dimanche sera suivie à travers le monde à la télévision et sur les écrans d’ordinateur, les messes télévisées qui ont d’ailleurs explosé leur record d’audience pendant le carême.

Solitude des fidèles, solitude des prêtres aussi, c’est une Pâque inédite dans l’histoire de l’Église où dans des temps anciens d’épidémie on conjurait le sort par des processions. Aujourd’hui internet permet vivre sa foi en ligne relié avec d’autres. Et la Pâque 2020 restera dans les annales de l’Église comme la Pâque 2.0.

♦ Reportage :  des confessionnals itinérants en Pologne

En Pologne, les fêtes de Pâques sont encore plus importantes que Noël. Dans ce pays d’Europe très pratiquant, se retrouver en famille pour le repas traditionnel du dimanche, ou pour tout le week-end, est fortement déconseillé. Bien que pas interdit par les autorités. En cette période pascale, les Polonais ont aussi l’habitude d’aller se confesser, mais comme les églises sont fermées, entre les messes, des prêtres se sont installés sur les parkings de leur paroisse. On peut se confesser auprès d’eux, tout en respectant les distances sanitaires de sécurité.

De notre correspondant à Varsovie,  Thomas Giraudeau

Un prêtre, assis sur une chaise, au milieu d’un immense parking, et devant lui, une voiture avec à son bord un fidèle en train de se confesser à travers la vitre. Devant cette immense église, on se croirait presque au drive d’un fast food.

Natalia, une jeune femme, est dans la file d’attente. « C’est sûrement bizarre, inhabituel, mais c’est super qu’on ait cette possibilité, se réjouit-elle. Cela me stressait d’aller dans un confessionnal traditionnel dans l’église, à cause du coronavirus. Ici, on est en plein air. C’est vraiment l’une des meilleures solutions. »

C’est au tour de Rafal, un père de famille, de se confesser, à la vu de tous, mais suffisamment loin des autres fidèles pour ne pas être entendu.

« Je pense que la distance est suffisante pour pouvoir se confier, dit-il. Les prêtres, ici, sont créatifs dans la situation que nous vivons aujourd’hui. La confession est fondamentale durant la période de Pâques, donc c’est vraiment bien de pouvoir l’accomplir quand même. »

« Nous avons un très grand parking devant l’église, autant l’utiliser », s’amuse le père Bartosz Kuczmarski. « Je dirais qu’il n’y a pas de différence avec une confession traditionnelle, ajoute-il. Quelqu’un vient se délivrer de ses péchés et Dieu le réconforte. Mais je comprends que beaucoup de gens puissent se sentir mal à l’aise parce que là, ils parlent au prêtre en face-à-face. »

Se confesser via Internet ou par téléphone est interdit, alors l’initiative, ici, a du succès. Le père Kuczmarski vient de confesser 50 fidèles en quatre heures.


 Toutes les processions suspendues en Espagne

La semaine sainte est une tradition extrêmement ancrée dans la culture populaire et religieuse du pays. Cette année, avec la pandémie du coronavirus, toutes les processions ont été suspendues, et les autorités religieuses ont même anticipé la décision du gouvernement lié à l’état d’urgence. Des autorités religieuses qui disent qu’il n’y a rien de plus important que le « respect de la vie humaine ».

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Il faut remonter aux années 1930 du siècle passé pour trouver la trace de semaines saintes annulées en Espagne. La deuxième République connaît alors une vague d’actions anticléricales violentes, d’où le fait que surtout en 1932 et 1933 nombre de cérémonies et de défiles religieux avaient été suspendus dans tout le pays, et notamment à Séville, où les processions de la Semaine sainte sont emblématiques et attirent des milliers de visiteurs chaque année. C’est le coronavirus qui cette fois en est le responsable. Pas une seule procession n’aura lieu. Il n’y a que deux exceptions : la Légion espagnole rendra un hommage religieux au Liban.

Et d’autre part, les membres d’équipage du Juan Sebastian Elcano, un navire militaire parti en novembre et qui accostera ce dimanche à Pontevedra, en Galice, porteront une Vierge sur leurs épaules à bord. Le bateau lui-même en effet considéré territoire national. Pour le reste, la télévision publique RTVE, ainsi que la Trece, la chaine de l’épiscopat espagnol, retransmettront des messes et des processions, non pas celles de l’an dernier, qui avaient été en bonne partie gâchées par la pluie, mais celle de 2018.


♦ Aux Etats-Unis, des églises maintiennent les messes de Pâques

Les Etats-Unis comptent désormais le plus grand nombre de décès liés au Covid-19 dans le monde, dépassant l’Italie qui était jusque-là le pays le plus touché. Malgré ce bilan meurtrier et la hausse continue des cas de contamination, dans certains Etats américains, des églises maintiennent les messes de pâques et appellent les fidèles à venir communier.

Avec notre correspondante à New York, Loubna Anaki

Alors que la majorité des églises américaines ont prévu des messes virtuelles, certains pasteurs ont décidé de défier les mesures de confinement et les interdictions de rassemblement.

A Baton Rouge, en Louisiane, un pasteur évangélique dit attendre une foule de 2 000 personnes ce dimanche. « Le diable et le virus ne nous arrêteront pas. Dieu nous protègera », a dit le Révérend Tony Spell.

Ce n’est pas la première fois que ce pasteur fait parler de lui. Il y a deux semaines, il avait déjà été arrêté pour avoir organisé des messes en personne et enfreint l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes en vigueur en Louisiane.

En l’absence d’une politique commune sur tout le territoire américain, chaque Etat se retrouve ainsi avec une ambiance de Pâques différente. Exemple dans l’Indiana où le gouverneur a donné l’ordre aux églises de rester fermées alors qu’en Géorgie, la décision d’ouvrir ou non est laissée à l’appréciation personnelle de chaque leader religieux.

Dans le Kentucky, les autorités ont prévenu que toute personne qui se rendrait à une messe devra se mettre en quarantaine pour 2 semaines. Face à la propagation de l’épidémie de Covid-19 aux Etats-Unis, beaucoup craignent que le non-respect des mesures de distanciation lors de ce week-end pascal provoque une hausse encore plus importante dans les cas de contamination.

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RFI

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