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UMPP ; Comment l’Etat a sacrifié ce fleuron

Plus de trente ans après sa création, l’usine malienne de produits pharmaceutiques est sacrifiée sur l’autel des intérêts personnels. Selon toute vraisemblance, l’Etat a préféré jeté son dévolu sur une nouvelle usine chinoise au profit de celle qu’il a laissé mourir de sa belle mort. Premier pas de ce plan machiavélique concocté par des députés et ministres, la privatisation.

Baisse vertigineuse de productions, bâtiment délabré et un personnel démotivé, l’usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP) tourne au ralenti. Signe que l’entreprise qui, jadis était très enviée, est dans une traversée du désert dont le premier responsable reste l’Etat malien. Ici, les spécialités de médicaments qu’on  y trouve sont le Paracétamol, Aspirine, Carbetux entre autres. Selon un ancien employé que nous avons rencontré, par le passé l’UMPP avait une gamme de produits dont le sollicité était le sérum glucosé et salé. « Cette période, il y avait du sérieux et l’Etat avait un souci social, celui d’aider le peuple à se procurer des médicaments aux prix raisonnables », se souvient-il avec un grain de nostalgie.

Notre interlocuteur nous a fait comprendre que s’il y a une raison qui a conduit l’usine à ce déclin, c’est bien parce que le personnel est plus en plus vieillissant et la relève est mal assumée. « Les responsables n’ont pas songé à cet aspect qui a son importance à l’heure de la mondialisation », a-t-il expliqué. Selon lui, il est difficile de faire marcher une usine de cette envergure avec des stagiaires.

En d’autres termes, l’UMPP souffre d’un déficit de mangement, car c’est un chef qui joue l’intérimaire depuis des années et semble être depassé par les événements. « Le directeur est comme une marionnette à la solde d’un puissant système », nous a confié un syndicaliste de la boite.  Ironie du sort, l’usine qui est un don de la république populaire de Chine au Mali en 1983 va être sur les cendres d’une autre en gestation. Dans cette nouvelle donne, c’est le silence du ministère de la santé qui irrite, il n’a rien fait pour empêcher la dégringolade. Et le fait que sans aucune résistance l’usine a été percutée de la conduite  du ministère de l’industrie au contrôle de celui du domaine de l’Etat. « C’est une porte grandement ouverte à la privatisation », suppose un observateur. Il nous est revenu que tout est fin prêt pour que cette option puisse réussir, dans la mesure où d’importants plaidoyers ont été menés, non seulement des députés mais aussi des ministres du gouvernement. Et c’est là où réside le malaise, car, au Mali rares sont les privations qui réussissent.

À suivre, les noms de personnes qui entretiennent cette crise et les implications en termes d’investissement.

 

Djbril Traoré

 

Source: La sirene

 

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