Des policiers turcs attendent devant la salle d’accouchement de l’hôpital Nigde Hayat pour placer en garde à vue Büneyye Ö. qui vient de donner naissance.
La justice lui reproche ses liens avec le Hizmet, le mouvement initié par Fethullah Gülen, que le pouvoir qualifie de « FETÖ » et tient pour responsable de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016. Une véritable chasse aux sorcières a lieu dans tout le pays où les arrestations de femmes qui viennent d’accoucher sont devenues monnaie courante. Une dizaine de cas a été signalée.
Le chef du principal parti d’opposition, le parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, a déclaré lundi dans une émission diffusée sur la chaîne Habertürk que la détention de ces femmes était inacceptable et qu’elle s’assimilait à un « acte de vengeance ».
Attirant l’attention sur les tragédies humaines causées par les purges incessantes, Kiliçdaroglu a déclaré que les mères et les nouveau-nés étaient séparés sans raison légale.
« L’Etat n’agit pas avec vengeance. L’Etat n’agit pas avec colère et animosité. Seulement s’il y a des preuves, vous la prenez et vous faites ce qu’il faut. J’ai beaucoup d’exemples. Une femme donne naissance. Et son bébé de 5 jours lui est retiré. Elle est gardée à un poste de police pendant trois jours. Nous nous opposons à cela. C’est mal. Comment cela peut-il se produire ? Disons que cette femme est coupable. Quel est le crime de cet enfant ? Laissez-le au moins avec sa mère. Ce bébé a besoin de lait », a-t-il indiqué.
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