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[Tribune] Tombouctou : le « Kondaye », ces groupes d’âge qui n’aident pas l’économie locale

Connu pour être le regroupement le plus populaire à Tombouctou, le Kondaye ne contribue pourtant pas à l’économie locale. Les ressources de ces groupes d’âge sont investies le plus souvent dans des activités de divertissement.

À chaque Tombouctien(ne) son Kondaye et ses kondaye idjé, membres d’un groupe d’âge. À Tombouctou, il est de coutume d’appartenir à un groupe d’âge appelé : « Kondaye ». L’association regroupe filles et garçons de la même génération, qui ont des liens d’amitié. Ce Kondaye peut résister à l’usure du temps. Il arrive souvent que les membres, vieillissant, le lèguent à d’autres générations.

Les fondements de l’association reposent sur des valeurs sociales comme l’entraide, la solidarité, le partage et l’intégration sociale de chacun des membres. Les principes de tout Kondaye reposent aussi sur un code de conduite sociale et une cotisation hebdomadaire qui varie entre 200 et 1000 francs CFA, selon les moyens des membres de chaque groupe. Ces cotisations, les amendes et frais d’adhésion constituent la caisse. Elle est jalousement gardée, à tour de rôle, par les femmes et filles. Les garçons, eux, gardent les clés. La caisse peut souvent contenir entre 300 000 et 600 000 francs CFA.

Manque de liquidité

Le mois de ramadan est celui pendant lequel aucun Kondaye ne se réunit. Une à deux semaines avant cette période, les comptes sont faits et l’argent, comme toujours, bloqué dans les caisses. Pendant cette période, les populations locales se plaignent du manque de liquidité. Pourtant, les groupes d’âge pullulent dans la ville et leurs caisses sont remplies de liquidité. À Tombouctou, on peut compter au moins 400 groupes d’âge.

 Au départ, constitué pour être un cadre de retrouvailles, une identification générationnelle et symbole d’intégration sociale, aujourd’hui le Kondaye n’est plus qu’une caisse d’épargne collective. Elle ne sert plus qu’à organiser des fêtes ou à fêter des réussites. Il semble donc légitime de se poser certaines questions. À quoi sert-il d’avoir de l’argent dans une caisse ? Bloquer l’argent dans ces caisses ne constitue-t-il pas un frein à l’économie locale ?

Epargner pour des festivités

Ces caisses sont tout le contraire des tontines féminines. Dans le cadre des tontines, les femmes font circuler l’argent entre elles. La liquidité n’est jamais gardée en caisse. Elle est toujours donnée à celle qui en a besoin ou qui en fait la demande. Les tontines sont assez structurées et tournées vers l’autonomisation financière de chaque membre. Le Kondaye, au contraire, épargne l’argent pour préparer des festivités.

Je pense qu’il serait mieux de joindre l’utile à l’agréable en tirant profit de ces économies pour contribuer pleinement à notre économie locale. L’entrepreneuriat jeune, l’agriculture, les métiers liés à la culture et d’autres activités génératrices de revenus se prêtent si bien à cette réorientation aussi utile que nécessaire.

 

Source: benbere

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