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Transition: transparence derrière l’écran de fumée

Le Président de la Transition, Chef de l’État ; le Vice-Président de la Transition ; le Premier ministre, Chef du Gouvernement, après moult interpellations ont enfin daigné se plier à la Loi par la déclaration de leurs biens.

Mais ce n’est qu’un épiphénomène au regard des enjeux en cours, notamment la mise en place du Comité National de Transition (CNT) qui rencontre une forte opposition, autant de la classe politique que des organisations de la société civile. En cause, le Décret N°2020-0142/PT-RM du 09 Novembre 2020 fixant les modalités de désignation des membres du Conseil National de Transition et le Décret N°2020-0143/PT-RM du 09 Novembre 2020 fixant la clé de répartition du Conseil National de Transition. Les réactions sont sans appel. Le M5-RFP appelle à la résistance. Les Partis et Regroupements Politiques : Alliance Ensemble Pour le Mali (EPM), COFOP, ARP, Alliance JIGIYA KURA, le Parti PSP (membre du FSD-SAP), le Parti PRVM FASOKO, le Parti ADP MALIBA, le Parti YELEMA, les Partis NON ALIGNES, réunis 12 novembre 2020, à l’hôtel de l’Amitié, ont ‘’unanimement décidé de ne pas désigner leurs représentants pour siéger au sein du Conseil National de la Transition’’, après avoir exprimé leur regret concernant certaines entorses aux règles.

Dans cette situation, la rencontre entre trois ministres et des représentants des Partis politiques peut être perçue comme un écran de fumée. Parce que la pomme de discorde reste intacte : la non-transparence des critères de choix à laquelle ni l’article 3 du décret N°2020-0142 ni le décret N°2020-0143 dans son entièreté n’apportent aucun démenti ; la large représentation des militaires au nombre de 22 au sein du Conseil National de la Transition et la sous-représentation des partis politiques ; la non-implication des organes légaux de la Transition, notamment le Gouvernement à travers le département en charge de la refondation de l’État et celui en charge de l’Administration Territoriale ; le délai de 48 heures imparti aux candidats pour déposer leurs dossiers ; le choix du Vice-président de la Transition, encore président du CNSP non encore dissous, avec un pouvoir de censeur pour choisir les bons et mauvais candidats en lieu et place des entités concernées…

À ce stade, le décret présidentiel est intangible, tout comme l’est la position des autres sociopolitiques. Il est de ce fait indéniable que l’on se trouve dans une impasse politique. La recette du passage en force expérimentée, avec succès, lors de la désignation du Président et du Vice-Président de la Transition par un Collège de désignation mis en place par le CNSP, médusé de constater la nomination des deux personnalités, va-t-elle être remise au goût du jour ? Il est difficile de gager là-dessus, parce que le CNT qui est l’organe législatif de la Transition est éminemment politique de par sa vocation. Avec ce blocage qui en rajoute à un immobilisme mortifère constaté depuis le 25 septembre 2020, il ne serait pas abusif de cataloguer la Transition de desesperados qui devraient prendre des cours accélérés d’inclusivité pour que le pays avance.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : INFO-MATIN

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