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Transition au Mali: les Partenaires Techniques et Financiers s’inquiètent du « faible niveau d’inclusion des femmes »

Déclaration des partenaires techniques et financiers sur la participation des femmes dans les postes nominatifs et électifs dans les organes de Transition au Mali.

 

Les Partenaires Techniques et Financiers se félicitent des dernières évolutions de la transition politique au Mali qui ont permis de doter le pays d’une Charte et d’organes pour cette période de transition politique. Ils se félicitent également des efforts entamés pour impliquer les forces vives de la Nation en cette période critique pour le pays.

Les Partenaires Techniques et Financiers saluent également l’inscription de la loi n°052/2015 dans la Charte de la Transition et du maintien du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille qui expriment une volonté politique pour la promotion de l’égalité du genre et de l’autonomisation de la femme en vue de l’atteinte des objectifs du développement durable et de l’agenda 2063.

Les Partenaires Techniques et Financiers apprécient également les grands efforts et multiples initiatives entrepris par les femmes leaders et leurs organisations depuis le déclenchement de la crise socio-politique post-électorale en faveur d’une sortie de la crise. Les femmes ont démontré leur attachement à l’intérêt supérieur de la paix et cohésion sociale et ont travaillé ensemble pour proposer des priorités pour les concertations nationales.

Face à ces évolutions encourageantes pour une sortie de la crise socio-politique, les Partenaires Techniques et Financiers ont cependant constaté avec inquiétude le faible niveau d’inclusion des femmes dans ce processus de transition politique.

Le Mali a adhéré aux principaux instruments juridiques et politiques internationaux et régionaux qui défendent les droits de la femme et qui promeuvent leur autonomisation afin de faire progresser le développement durable et la paix.

Ces instruments incluent entre autres les Pactes internationaux sur les droits civils et politiques et sur les droits économiques, sociaux et culturels, la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes (Protocole de Maputo) et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la Sécurité. En particulier, la résolution 1325 met l’accent sur la nécessité de la participation égale des femmes dans la prise de décision durant et après les périodes de crise et conflit.

Le Mali a déjà fait preuve d’une volonté politique de traduire ces engagements internationaux et régionaux au niveau interne, notamment à travers l’adoption de la politique nationale genre, l’élaboration du troisième plan d’action national pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la Sécurité et très remarquablement, l’adoption de la loi n°052/2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.

Les Partenaires Techniques et Financiers ont constaté avec grand regret que cette loi sur la promotion du genre n’a pas été respectée pour les nominations de postes clés au plus haut niveau, notamment en ce qui concerne le président, le vice-président, le premier ministre et le gouvernement avec quatre femmes nommées sur ces vingt-huit postes clé.

On note la même situation au niveau des nominations de hauts-cadres dans l’administration et les institutions de défense et de sécurité.

Ce faible niveau de représentation des femmes dans les postes de prise de décision risque de faire régresser les acquis des dernières années en matière d’égalité du genre et risque de constituer un précédent de non-respect de l’inclusivité qui va marquer ce nouveau départ du pays à un moment où il est nécessaire de redéfinir les fondements du pays avec la participation de toutes les parties de la société.

Les Partenaires Techniques et Financiers exhortent les autorités de la transition de prendre les mesures particulières telles que stipulées également dans la Charte de la Transition pour que cette situation soit mise en conformité avec les normes et standards internationaux et régionaux et la loi n°052/2015.

Notamment, ces mesures devraient permettre d’assurer une représentation à la hauteur d’au moins 30% de femmes dans le Conseil National de Transition et dans les nominations futures aux postes de décision.

Les Partenaires Techniques et Financiers réaffirment leur plein engagement à accompagner le Mali durant cette période de transition politique en matière d’égalité du genre et d’autonomisation des femmes, ce qui constitue un engagement au niveau mondial pour les partenaires techniques et financiers et un critère important de redevabilité de la gouvernance démocratique, la paix et la sécurité.

Pour la Suède Diana Janse

Ambassadeur

Pour la Suisse
Giancarlo de Picciotto
Chef de Coopération Internationale, Bureau de Coopération Suisse au Mali

Pour le Royaume Uni

Pour le Canada

Pour les Pays-Bas
Marchel GERRMANN
Ambassadeur

Pour le Danemark
Rolf M.H.P. Holmboe

Pour la Norvège

Source :  Malivox

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