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Tour de Table : Signature des jihadistes

Des hommes armés, soupçonnés d’être des jihadistes, ont pris pendant plusieurs heures, le dimanche 28 juin, le contrôle de Fakola, une localité située près de la frontière ivoirienne. Dans le même secteur, le 10 juin dernier, déjà, des hommes armés avaient attaqué la ville de Misséni. Cette fois-ci, il y a eu quelques tirs et quelques dégâts sur des bâtiments officiels, mais pas de combats entre l’armée et ces jihadistes.

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Tôt dans la journée de dimanche, des hommes armés sont arrivés dans cette localité où des coups de feu ont été tirés. Ils se sont dirigés vers la mairie et le camp militaire, ils ont échangé des coups de feu. Les assaillants ont même laissé leur signature à la mairie : un drapeau noir sur lequel est écrit «Ansar Dine Sud». Un message clair pour signifier qu’ils sont partisans du groupe Ansar Dine du Nord et qu’ils comptent s’installer également au Sud. Ils ont également brûlé un véhicule officiel, saccagé la préfecture et se sont ensuite dirigés vers le camp des Eaux et Forêts.

Retour à la normale à Ménaka

L’aide humanitaire, qui avait dû être suspendue, a repris à Ménaka. Plus de 70 personnes travaillant pour plusieurs Ong sont actuellement présentes dans la localité, selon la mission des Nations-Unies au Mali, la Minusma. Les centres de soins ont également été réapprovisionnés. Et un système de pompage permettant d’améliorer la distribution d’eau devrait être opérationnel dans les jours qui viennent. La sécurisation de la ville est assurée par les casques bleus de la Minusma et par l’armée malienne, comme le détail Radhia Achouri, porte-parole de la mission onusienne : «Ce sont des patrouilles coordonnées qui se passent séparément.

Les bataillons de la Minusma effectuent leurs patrouilles dans certaines zones, mais on s’informe à l’avance pour éviter la duplication de nos patrouilles». Les épreuves scolaires de fin d’année ont pu être organisées dans la ville. Enfin, une équipe onusienne des droits de l’homme s’est rendue à Tin Hama, non loin de Ménaka, pour enquêter sur l’assassinat d’au moins six civils, commis le 21 mai dernier à la faveur des affrontements entre groupes armés pro-Bamako et groupes rebelles.

Le Conseil de sécurité demande aux groupes armés de déposer les armes

Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté, lundi 29 juin, une résolution prorogeant le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) jusqu’au 30 juin 2016. Dans cette résolution, le Conseil s’est dit “prêt à envisager des sanctions ciblées contre ceux qui entreprennent des actions pour entraver ou menacer la mise en œuvre de l’accord, ceux qui reprennent les hostilités et violent le cessez-le-feu ainsi que ceux qui attaquent ou menacent par leurs actions la Minusma”.

Il “exige ” par ailleurs “de tous les groupes armés présents au Mali qu’ils déposent les armes, mettent fin aux hostilités, renoncent à la violence, rompent tous liens avec des organisations terroristes et reconnaissent sans condition l’unité et l’intégrité territoriale de l’Etat malien “. Le gouvernement du Mali a, dans un communiqué, salué l’adoption de cette résolution. Selon l’exécutif, elle “marque à nouveau la volonté de la communauté internationale à accompagner le Mali dans son processus de sortie de crise”. Il est à noter que l’effectif maximum autorisé des Casques bleus au Mali est de 11.240 militaires et 1.440 policiers.

L’heure des revendications

Retour sur les incursions de jihadistes présumés le week-end dernier dans deux localités du Mali. À Nara, vers la frontière mauritanienne, l’armée malienne les a repoussés en tuant 9 jihadistes. Elle a perdu 3 hommes. À Fakola, non loin de la frontière ivoirienne, pas de victimes, mais les assaillants ont brûlé et saccagé des bâtiments publics. Après ces deux évènements, l’heure est aux revendications.

Deux attaques, plusieurs revendications. D’abord, un mystérieux mouvement populaire pour la libération du Mali affirme être l’auteur des attaques de Nara, vers la frontière mauritanienne, et de Fakola, à la frontière ivoirienne. Mais il est encore trop tôt pour connaître le poids réel de ce groupe, qui affirme être basé à la frontière d’un pays voisin du Mali.

Un autre groupe, celui-là plus connu, revendique également les attaques et, sur le terrain, on reconnaît sa signature. Il s’agit du groupe islamiste Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali, allié d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le drapeau noir d’Ansar Dine a été vu lors des attaques ce week-end des deux localités. À la mairie de Fakola, il était écrit sur le drapeau noir «Ansar Dine sud», comme si le groupe ambitionne de s’installer au sud du Mali ainsi qu’à la frontière ivoirienne.

La Cma dénonce le redéploiement rapide de l’armée à Ménaka

L’application de l’accord de paix parachevé le 20 juin dernier s’annonçait compliqué. Eh bien le premier couac survient déjà. La polémique concerne le cas de la ville de Ménaka, dans la région de Gao, localité dans laquelle l’armée malienne s’est déjà redéployée. Ce qui suscite le mécontentement des groupes rebelles de la Cma, la Coordination des mouvements de l’Azawad.

Les ex-rebelles de la Cma dénoncent un redéploiement «trop rapide» qui va «à l’encontre de l’accord de paix». Le 21 juin dernier, au lendemain de la signature de l’accord par les groupes rebelles, l’armée malienne circulait à nouveau à Ménaka. Patrouillant dans la ville en coordination avec les casques bleus de la Minusma.

Mohamed Ould Mahmoud de la Cma, estime que ce redéploiement n’est pas conforme à l’accord qui a été signé. «L’accord de paix dit qu’on ne peut pas faire le redéploiement de l’armée tant que toutes les parties prenantes ne s’assoient pas et essaient d’organiser aussi le travail dans ce qu’on appelle l’armée reconstituée. Et l’armée reconstituée, ça prend du temps. Les moyens, il faut les mettre en place. On voit mal, au stade actuel, qu’on puisse redéployer l’armée sans passer par ce processus.»

Bamako se prépare pour le sommet Afrique-France 2016

Dans le but d’atteindre les objectifs fixés pour la bonne organisation de ce sommet prévu pour décembre 2016, un complexe hôtelier de haut standing sortira bientôt de terre. La cérémonie de pose de la première pierre a eu lieu ce jeudi 25 juin 2015, à Hamdallaye ACI, en commune IV du district de Bamako, en présence du président Ibrahim Boubacar Kéita, des membres du gouvernement et de nombreux invités.

Ce projet hôtelier d’un coût d’environ 40 milliards de FCFA est l’œuvre de l’homme d’affaires, Cessé Komé. Selon ce dernier, «600 emplois seront créés pendant la phase de construction auxquels, il faudra ajouter 200 emplois directs et 300 emplois indirects pendant la période d’exploitation». L’hôtel Sheraton de Bamako, un immeuble de R+9 composé de 200 chambres, dont 25 suites présidentielles, sera implanté non loin de la cité administrative.

«Le secteur de l’hôtellerie retrouve une nouvelle jeunesse à Bamako. Les promoteurs souhaitent relever avec nous, le défi de l’organisation du prochain sommet Afrique-France en mettant une infrastructure à même de renforcer la capacité d’accueil et d’hébergement de nos illustres hôtes», a indiqué Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, lors de son intervention. En 2005, Bamako avait abrité le 23e  sommet Afrique-France sous le thème “la jeunesse africaine, sa vitalité, sa créativité, ses aspirations”.

Un groupe jihadiste revendique des attaques et menace Côte d’Ivoire et Mauritanie

Le groupe jihadiste Ansar Dine a revendiqué mardi les attaques du week-end dernier contre deux localités du Mali proches de la Mauritanie et de la Côte d’Ivoire, et menacé de lancer des attaques dans ces deux pays. “Nous revendiquons l’attaque de Nara et celle de Fakola, terres d’islam, pour punir les ennemis de l’islam”, a déclaré par téléphone le prédicateur radical malien Ismaël Khalil, membre d’Ansar Dine, promettant que le groupe allait “multiplier les attaques en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam”.

Inquiétude après les attaques au sud du Mali

En Côte d’Ivoire, l’inquiétude monte. Le groupe jihadiste Ansar Dine a revendiqué mardi 30 juin l’attaque commise dimanche dans le sud du Mali. En moins de trois semaines, cela fait deux fois que des attaques ont lieu à seulement une vingtaine de kilomètres de la frontière ivoirienne. Le groupe terroriste menace désormais de frapper le pays.

«Il faut rassurer la population, toutes les mesures nécessaires seront prises», selon le porte-parole du gouvernement ivoirien qui veut apaiser les esprits. Des renforts militaires ont été envoyés dans le nord du pays, assure le porte-parole du gouvernement Bruno Koné, sans vouloir en dire plus. Depuis les deux attaques perpétrées au sud du Mali, tout près de la frontière ivoirienne, la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire a, elle aussi, déployé des bataillons dans la zone.

La crainte s’installe

Pourtant la crainte semble peu à peu s’installer. «Les députés du Nord sont inquiets», déclare ainsi Pierre Gaho Oulatta. «Maintenant il faut être vigilant. Il faut rassurer les populations, faire en sorte qu’elles soient en synergie avec l’action gouvernementale, faire en sorte que nos jeunes qui sont des proies faciles au recrutement soient pris en compte, faire en sorte que l’immigration à nos frontières soit contrôlée et que les services de renseignement se mettent au travail», poursuit le président de la Commission sécurité et défense de l’Assemblée nationale. «On m’appelle de toute la Côte d’Ivoire depuis les dernières attaques», conclut-il.

En effet, dans le nord du pays, la méfiance est de mise. «Ces menaces, ici ça fait peur», raconte Lanciné, joint par RFI. Le jeune homme vit à Odienné, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière malienne. «Ceux qui vont aux champs prennent des précautions, et nous, dit-il, on évite les lieux publics.»

Source: Le Débat

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