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Tombouctou : les communautés organisent l’entretien de leur patrimoine culturel avec l’appui des Nations Unies

C’est le dimanche 19 février, que les communautés de Tombouctou guidées par la corporation des maçons ont organisé l’entretien d’un de leur lieu de culte, la mosquée Djingareyber.  Cet évènement s’est tenu avec l’appui de l’UNESCO et la participation de la MINUSMA. La Mosquée Djingareyber, la plus grande de Tombouctou,  a été construite entre 1325 et 1327 sous le règne de l’empereur de Kankan Moussa à son retour de la Mecque. Pouvant accueillir jusqu’à 12 000 fidèles, cet édifice est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité depuis 1988 et sur la Liste du patrimoine mondial en danger depuis en 2012 suite l’insurrection des régions Nord du Mali.

maison djenne tombouctou ville

Avant la crise, le crépissage de ce lieu de culte pouvait avoir lieu chaque année avant l’hivernage  en fonction de son état de conservation. Mais depuis 2012, cette tradition avait été suspendue à cause de la crise.

Tombouctou réactive une de ses plus anciennes traditions culturelles

Ce sont, des centaines de Tombouctiens, femmes et hommes, dans toute leur diversité, qui ont pris part aux travaux de restauration de la mosquée sous le contrôle de la corporation des maçons et en présence des notabilités, des représentants de l’UNESCO, et de la MINUSMA. Un évènement de portée historique qui constitue un facteur de cohésion sociale et de Paix.

Avant le démarrage des travaux, la confrérie des maçons a procédé à un rituel faisant appel aux aïeuls pour que les travaux se déroulent dans les meilleures conditions.  Puis, chacun des  participants a contribué aux activités.

Les femmes aux rythmes de chansons et danses ont encouragé les travailleurs tout en  transportant l’eau nécessaire à la fabrication du banco  à l’aide des canaries et récipients. Au pied de la mosquée, les hommes ont roulé les boules de banco lancées aux maçons, qui seuls à connaitre les techniques, les ont appliqué sur les parois du bâtiment. Le contingent ghanéen de la MINUSMA a également prêté main forte en facilitant une arrivée d’eau par citerne pour permettre le bon déroulement des travaux. « Aujourd’hui on est revenu à nos anciennes habitudes, les femmes, les jeunes, de toutes les générations, même les étrangers ont participé à l’entretien de la mosquée. Que Dieu fasse que l’année prochaine, nous puissions faire cela dans des meilleurs conditions, avec beaucoup plus de monde et d’initiatives » a déclaré Alassane Hassaye, Chef de corporation des maçons de Tombouctou

Les participants et les notables se disent très émus de voir cet évènement se dérouler comme avant : « Cela fait très longtemps, que je n’ai  pas vu les travaux de restauration de ce genre, avec autant d’engouement. Cela est un signe de paix et de stabilité, mais aussi la volonté de nos communautés de tourner la page sombre que nous a avons connu. Nous remercions les Nations Unies pour leur accompagnement et leur assistance, dont, elles continuent de nous faire preuve, » a souligné Abderrahmane Ben Essayouti, Grand Imam de la grande mosquée Djingareyber.

Un projet a impact rapide (QIP) au profit des fidèles et visiteurs de la mosquée de Djingareyber Ber  

En marge de cette journée de crépissage, la  Mission Culturelle de Tombouctou a procédé au lancement officiel des travaux de réhabilitation du bâtiment d’ablutions annexe de la mosquée, financé à hauteur de 17.310.000 FCFA par la MINUSMA.  Cette action s’inscrit en soutien au programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens coordonné par le Ministère de la Culture et l’UNESCO.

La cérémonie a réuni le représentant du Maire de la Commune urbaine, le Directeur National du Patrimoine Culturel, le chef de la Mission culturelle de Tombouctou,  l’imam de grande mosquée, le représentant de l’UNESCO, et le représentant du chef de Bureau de la MINUSMA : « En plus de soutenir la cohésion sociale par le retour de pratiques qui avaient été interrompues, ce projet  permet aussi d’assainir les alentours  du site de la mosquée inscrite au patrimoine mondial de l’humanité » a déclaré Macarius Zusurekuu, Représentant du chef du bureau de la MINUSMA.

Le bloc d’ablutions et de toilettes est un bâtiment annexe de la mosquée construit en 2005 par une association lybienne à la demande  du comité de gestion de la mosquée. Ce bâtiment se situe dans la zone tampon de la mosquée, aussi la MINUSMA a fait appel aux conseils techniques de l’UNESCO avant de soutenir ces travaux. L’installation a été endommagée et rendue inutilisable  en 2013 dans le cadre du conflit. Le projet permettra donc à la communauté de retrouver une partie de ses habitudes si essentielles dans la pratique religieuse : « Je vous réitère la volonté immuable de l’UNESCO de rester à vos côtés dans le cadre des actions de promotion du riche patrimoine culture,» a mentionné Hervé Huot Marchand  en saluant la bonne collaboration entre la MINUSMA et l’UNESCO pour améliorer le bien-être et le bien vivre des communautés.

C NJIKAM

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