Au Togo, le Parti national panafricain (PNP) continue sa route. Alors que la coalition des partis d’opposition, la C14, bat de l’aile, le PNP n’a pas formellement indiqué s’il quittait lui aussi le navire. Cela n’empêche pas le parti de poursuivre ses réunions hebdomadaires avec ses partisans. Le PNP a également lancé un appel à descendre dans la rue le 13 avril prochain dans dix localités du pays et à l’étranger. Objectif : asseoir la stature du PNP dans le paysage politique togolais. Stratégie qui s’opère en l’absence physique de son leader, Tikpi Atchadam, qui a totalement disparu de la vie politique togolaise. Où est passé Tikpi Salifou Atchadam ? Mystère.
L’homme fort des soulèvements populaires d’août et septembre 2017 est invisible depuis un an et demi, et totalement absent de l’espace public. Fini les déclarations sur la politique togolaise ou sur la stratégie de l’opposition. Fini aussi les messages vocaux pour galvaniser les foules via l’application Whatsapp. Le dernier remonte à la mi-août 2018, date anniversaire des manifestations massives. Depuis, le leader charismatique du PNP, le Parti national panafricain, ne communique qu’avec son entourage et les cadres du parti. « Il vit dans la clandestinité », répètent ses proches. « Il craint pour sa sécurité ». Raison pour laquelle, explique son clan, « il se méfie, garde le silence », et brouille les pistes. Un temps caché en brousse au Togo, puis réfugié au Ghana, Tikpi Atchadam serait actuellement basé en Guinée Conakry. En juin dernier, les chefs d’État de la région avaient demandé au président togolais Faure Gnassingbé de prendre des « dispositions » pour permettre son retour au pays. En vain. Du côté de Lomé, on répond qu’il n’y a « aucun problème à assurer la sécurité d’une personnalité politique si demande officielle était faite », tout en rappelant que l’opposant est accusé de « troubles à l’ordre public et d’incitation à la haine » et qu’à ce titre il pourrait être traduit en justice.