Lors du dernier numéro de l’émission « Action gouvernementale », le ministre de la Défense et des anciens Combattants est revenu sur l’affaire de l’achat des véhicules pour le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) qui a défraie la chronique. A l’époque, le Parena, dans une déclaration sur la dilapidation des ressources publiques, avait dénoncé des surfacturations dans l’achat de ces véhicules. « Le coût des 42 pick-up? Deux milliards 300 millions de francs CFA! Soit 54 millions 761.904 F CFA! Quel est le prix moyen d’un pick-up sur le marché? 10, 12, 14 millions ! Ne sommes-nous pas devant une surfacturation de 300 à 400%?», s’interrogeait le Parena. Pour le ministre Tiéman « c’est un mensonge éhonté ».Le ministre ajoutera : « Ces véhicules ont été achetés à moins de 25 millions et c’est la première fois que le ministère de la défense achetait à ce prix là, les documents sont disponibles ».
Vous êtes engagés sur la voie de cette Loi de Programmation Militaire (LOPM) qui selon les chiffres va couter plus de 1.230 milliards de FCFA. Ça coute les yeux de la tête monsieur le ministre ?
C’est votre opinion, je ne sais pas ce que coûte les yeux de la tête. En revanche, je sais qu’un outil de défense performant nécessite beaucoup de moyens. Je pense que nous autres Maliens nous savons aujourd’hui ce que coûte l’absence d’outils de défenses performants. Et je crois d’ailleurs que nous sommes dans le domaine du difficilement quantifiable : 1230 milliards qui représentent en fait une centaine de milliards en plus de ressources additionnelles par an, qui s’ajoute au budget ordinaire du ministère de la défense. Si devons procéder à une analyse fine de nos besoins, en tenant pas compte des possibilités de notre pays, nous dirions que ces ressources pourraient être augmentées pour les besoins de l’armée malienne. Mais, les moyens qui ont été mis à disposition sont déjà exceptionnels au regard de ce que notre pays peut donner. Et c’est avec cela que nous allons travailler. Avec cette loi, nous allons reconstruire notre armée de l’air qui n’existait plus. Nous la reconstruirons en équipements, en aéronef, en formation de personnel, en construction d’infrastructures. Avec cela, nous reconstruirons les capacités de notre infanterie, nous reconstruirons nos bataillons de blindés légers, nous reconstruirons notre artillerie et tout ça dans le cadre de formation tactique relative à tous ces équipements là. Sur le plan financier, c’est un peu plus de 200 milliards par an pour la défense.
Vous avez déjà cette enveloppe ou c’est à rechercher ?
Mais, ce sont les ressources nationales.
Disponibles ?
Mais chaque année le budget est doté. Je sors de l’arbitrage budgétaire aujourd’hui même où nous avons adopté le budget du ministère de la défense pour l’exercice 2017. Le budget est doté chaque année, ce n’est pas 1.230 milliards qui sont dans un coffre quelque part que nous allons sortir au fur et à mesure, non ! Il s’agit d’un plan quinquennal. C’est un programme qui est exécuté de manière annuelle sur sa composante investissement, fonctionnement et personnelle.
Le Président de la République appelle à veiller sur la bonne gestion des fonds en question pour qu’ils servent effectivement ceux à quoi ils sont destinés. Les mauvaises pratiques on les connait, même s’ils ne sont pas propres au ministère de la défense, mais on en a beaucoup parlé chez vous : les surfacturations et autres. Qu’est-ce que vous en dites ?
Je dis encore une fois qu’il faut être tempéré. J’ai demandé à mes services de me produire un certain nombre de statistique. Parce que vous savez certaines choses se disent et vous surprennent vous-même quand ça vous concerne. Certains acteurs ont cru bon de dire que nous avions acheté pour le mécanisme opérationnel de coordination des pickups à 50 millions de FCFA. Là pour le coût, je suis obligé de dire que c’est un mensonge éhonté. Ces véhicules ont été achetés à moins de 25 millions FCFA et c’est la première fois que le ministère de la défense achetait à ce prix là. Les documents sont disponibles. Et selon les statistiques, il n’ya jamais eu autant d’appels d’offres au ministère de la défense depuis que je suis là. Ces chiffres aussi existent. Y compris pour le carburants, nous avons organisé un appel d’offre, des instructions écrites ont été données aux différents services afin de procéder à ces acquisitions par appel d’offre.
C’était des marchés de gré à gré avant ?
Oui bien sur, avant oui et aujourd’hui non. Et sur le carburant des opérations, nous avons réalisés une économie de 300 millions. Ce sont des chiffres vérifiables. Alors, je profite de cela pour dire que les questions qui sont relatives à la gestion du ministère de la défense, si elles n’échappent pas à la sanction, à la critique doivent tout de même échapper à la légèreté. Parce qu’aujourd’hui, encore une fois, construire une armée est une œuvre difficile. Quand en faisant cela, en voulant s’attaquer de manière désordonnée et encore une fois légère à l’institution militaire, on profère des informations inexactes et erronées, on finit par porter atteinte à l’image de l’armée. Certains ont même jugé nécessaire de s’attaquer au Chef d’état major général des armées. Ce que je trouve absolument inacceptable dans un contexte de guerre. Il faut se poser la question de savoir où se situe le patriotisme de ceux-là ? Je le dis de manière solennelle, cela est parfaitement inacceptable. La gestion du ministère la défense fait l’objet d’une attention particulière. Nous fournissons beaucoup d’efforts, tout n’est pas parfait. Je ne dis pas ça, tout n’est pas parfait, mais nous faisons des efforts pour rationaliser. Faire en sorte que les moyens qui sont à disposition soient utilisés pour ceux pourquoi ils ont été mis à disposition et de manière efficiente.
On parle également de détournement de primes des soldats peut-être c’est des mensonges aussi ?
Un terme a été mis à ça. Et cela à fait l’objet de procédure. Nous avons découvert que certain fonds étaient dissipés. Nous avons menés ce travail là et agis conforment à la loi. Et ces pratiques ont cessé.
Source : ORTM
Source : Le Républicain