Le célèbre avocat français Me Jacques Vergès tenait la délation pour la trahison la plus abjecte au respect de soi-même. S’il pouvait être de ce monde pour défendre Gauthier Pasquet, visé par une plainte en diffamation par le colonel-major (ER) Bah N’Daw, nul doute qu’il se désisterait pour rester conforme à sa philosophie de vie.
Gauthier Pasquet ! Retenez bien ce nom ! C’est celui d’un citoyen français qui se dit journaliste. En tout cas, depuis quelques semaines, il a, semble-t-il, décidé de s’engager à fond dans la déstabilisation du Mali à travers des articles de presse dénués de tout fondement.
Toutefois, sa technique est pernicieuse, ses canaux de communication (les réseaux sociaux, notamment Tweeter) sont puissants et ses cibles privilégiées sont le président de la Transition et son proche entourage, le 1er président de la Transition de 2020, Bah N’Daw, l’ancien Premier ministre Moussa Mara pour ne citer que ces personnalités… auxquelles il prête des intentions aux fins d’entretenir la rancœur entre Maliens.
En un mot, M. Pasquet essaye d’opposer les uns les autres. Il s’évertue à attiser le feu, ou tout au moins à créer une atmosphère de tension permanente entre dirigeants présents et passés. Et si l’on ne prend pas garde, il va faire plus mal que toutes les tentatives de déstabilisation concoctées contre le Mali, mais jusque-là avortées, depuis que les autorités ont annoncé le changement de paradigme dans la conduite des affaires publiques.
Tenez ! Concernant l’intérim du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga par exemple, il accuse le président Assimi Goïta de violation de la Charte de la transition au détriment du colonel Sadio Camara, ce qui pouvait constituer une brèche ouverte, du pain béni pour les adversaires de la Transition pour vouer davantage aux gémonies les autorités militaires en place. Mais, il n’en est rien. Elles restent un bloc uni.
Que dire des propos attribués par l’homme au colonel-major (ER) Bah N’Daw à propos de qui il déclaré qu’il a invité les militaires à arrêter leur propagande et leur populisme sur fond de recherche de la souveraineté du Mali ? Rien que du pipeau ! Toujours est-il qu’en réaction, l’ancien chef de la Transition malienne, à travers son conseil, a décidé de laver son honneur.
Renversé le 24 mai 2021, le colonel-major Bah N’Daw n’a depuis fait aucune déclaration publique et continue de s’imposer une réserve à toute épreuve. Il fallait des gens de mauvaise foi comme M. Pasquet pour le voir ainsi sortir de son silence délibéré.
Il en est de même de Moussa Mara, qui s’est également inscrit en faux contre les allégations de M. Pasquet le concernant.
Pasquet, personnage réel ou fictif, serait-il au service du président Emmanuel Macron qui n’a pas d’atomes crochus avec le président Assimi Goïta et ses compagnons ? Qui se cacherait éventuellement derrière ce profil pour tenter de donner du fil à retordre à nos plus hautes autorités, à insinuer le doute dans leur esprit ? C’est qui est sûr, c’est que la France officielle, humiliée et boutée hors du Mali, nourrit des ressentiments contre le régime de Transition.
C’est ainsi que depuis Paris, tous les faits, gestes et comportements des uns et des autres sont passés au peigne fin en vue de tirer les ficelles. Les sanctions économiques et financières de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) n’ayant pas produit les effets escomptés tout comme les faux rapports de l’Expert indépendant sur les questions de droits humains et les intimidations, il fallait donc passer la vitesse supérieure, en s’attaquant à l’amour-propre des uns et des autres pour vite obtenir le clash.
Malheureusement, pour M. Pasquet et ses probables commanditaires, cette autre ficelle, trop grosse, ne passera pas. Comme lors des sanctions économiques et financières, les Maliens vont encore une fois faire preuve de beaucoup de résilience et de cohésion. Ils ne laisseront aucune fissure dans leur mur pour un margouillat.
Basta Gauthier Pasquet et consorts !
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali