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Tchad / déclin économique : Les erreurs de Idriss Déby

Une économie relativement prospère fortement sollicitée par un effort de guerre titanesque contre un investissement presque nul et une redistribution inégale des revenus du pétrole : les choix opérés par le président Idriss Déby à la  tête du Tchad ont été hasardeux. A la faveur de la crise économique, ce vaste pays pétrolier à cheval sur le sahel et le Sahara peine à se mettre sur les rails.

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La prise du pouvoir par Idriss Déby par les armes le 02 décembre 1990 a été synonyme de liberté, de paix et de développement pour les presque trois millions de Tchadiens d’alors.   Mais en 27 ans, le « messie » a plutôt ramé à contre-courant des aspirations de son peuple. Au lieu de faire l’état des lieux au sujet des besoins réels de ses administrés, le président tchadien a plutôt choisi de regarder dans une autre direction.

Une dizaine d’années après sa prise du pouvoir, Idriss Déby a eu la chance de la découverte du pétrole. Il encourage son exploitation massive par des multinationales et très tôt, impose son pays sur la liste des pays pétroliers. Alors que l’on croyait que cette manne pétrolière allait apporter un soulagement aux peines des populations sorties de huit années de dictature de l’ex-président Hissène Habré, le président tchadien opte pour la course aux armements. Il s’arme pour résister d’une part aux assauts de l’armée libyenne contre son pays et engage d’autre part, une lutte féroce contre les rebelles et les déçus de son pouvoir.

Les différents succès engrangés finissent par révéler le Tchad comme le gendarme de la sous-région. Très vite, il sera sollicité par des puissances occidentales pour la traque des terroristes au Mali, au Niger, au Nigeria et au Cameroun. C’était des occasions pour l’ex chef de guerre de tester davantage la puissance de feu de son arsenal militaire. Les résultats de l’armée tchadienne forcent l’admiration sur les théâtres de conflits.

Mais là où le Zaghawa a commis des erreurs monumentales, c’est d’avoir manqué à ses obligations régaliennes face aux populations. A part la course aux armements, les revenus du pétrole ont été répartis entre des proches du pouvoir. Aussi, les investissements dans le domaine de la santé, l’école, l’énergie, l’eau potable, la construction des tribunaux, la formation des magistrats n’ont-ils pas été priorisés. Ces errements  de Déby ont été mis à nu par la chute des cours du pétrole, dont l’économie tchadienne depuis une quinzaine d’années est tributaire.

Au moment où le sexagénaire semble ne plus disposer de toute sa fougue de jeunesse pour une meilleure  approche des problèmes, son pays fait plus que jamais face à un marasme économique sans précédent et à une paralysie générale de l’administration publique.

Après l’échec des mesures d’austérité entreprises par le chef de l’Etat et à mesure que la fronde s’accélère, il convient de se demander si Idriss Déby n’est pas sur le point de subir le sort de l’ex président Blaise Compaoré, renversé par la rue après 27 ans de règne sans partage sur le Burkina Faso.

beninmondeinfos

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