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Suppresion de visa d’entrée aux USA: le Mali sur la liste

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Chut c’est un secret
Notre pays est-il connu comme un bastion d’irrédentisme islamiste où paie-t-on les effets collatéraux de l’effondrement sécuritaire de la Libye ? En tout cas, décidé à ne pas s’arrêter aux ressortissants des cinq pays musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen) qu’il a proscrits des États-Unis en interdisant de leur délivrer de visas d’entrée, le nouveau président américain entend élargir sa liste de pays indésirables. Au nombre desquels, le nôtre, le Mali.
Une semaine, jour pour jour, après son investiture le vendredi 20 janvier dernier, comme 45e président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, signe le 27 janvier un décret très controversé pour geler provisoirement l’accès du territoire américain aux ressortissants de six pays d’Afrique et du Moyen-Orient (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan et Yémen) et durablement pour ceux de Syrie. Ce décret, qui a également stoppé temporairement l’arrivée de réfugiés, a suscité une vague de condamnations internationales et alimenté des accusations d’islamophobie contre M. Trump en dépit des dénégations de la Maison-Blanche.
Samedi 28 janvier, plusieurs dirigeants internationaux ont pris position sur la politique du milliardaire en matière d’immigration.
Attaquée par plusieurs associations américaines pour inconstitutionnalité pour motif de discrimination, la Cour fédérale de l’État de Washington présidé par le juge James Robart a pris la décision vendredi 3 février, de bloquer le décret du président Trump. Mais voilà, la décision du juge Robart est un jugement avant dire droit. Explication : le fameux décret décrié par le monde entier comme une discrimination anti-musulmane est simplement suspendue pour permettre l’examen de la plainte déposée le 30 janvier par l’attorney général (procureur général) de l’État de Washington, Bob Ferguson. Ce procureur démocrate estime en effet que la mesure cible spécifiquement les ressortissants de confession musulmane et qu’elle est donc contraire à la Constitution qui interdit toute discrimination fondée sur la religion.
Donnant droit à la requête de Bob Ferguson, vendredi après-midi donc, James Robart, un juge fédéral de l’État de Washington a ordonné une ordonnance restrictive temporaire bloquant l’exécution du décret présidentiel sur toute l’étendue du territoire américain.
Bémol. Au cours des débats, à la surprise de tout le monde, le gouvernement américain révéla, pour la première fois, qu’environ 60 000 visas américains avaient été secrètement annulés sans justificatif.
En effet, pour le nouveau locataire de la Maison-Blanche, cette déconvenue judiciaire n’est que temporaire. Pas question de reculer, dit-on, dans son entourage. Jugeant de «ridicule» la décision du juge fédéral qui bloque son décret interdisant l’entrée des USA aux ressortissants de sept pays musulmans, Donald Trump a estimé avant-hier samedi que celle-ci expose l’Amérique à de «gros problèmes» et qu’elle sera «cassée». Pour celui qui a réussi l’exploit en une semaine de se mettre sur le dos tout le monde, dans une salve de tweets matinaux, au lendemain de la décision d’un juge de Seattle de bloquer le décret sur l’ensemble du territoire, « l’opinion de ce soi-disant juge, qui en gros prive notre pays de sa police, est ridicule et sera cassée! »
Comme prévu, le Département de Justice (le cabinet d’avocats du gouvernement), a saisi samedi la cour d’appel pour ordonner l’annulation de l’ordonnance du juge de Washington. Et la Maison-Blanche, qui s’apprête à une longue bataille judiciaire, a porté l’affaire devant la neuvième cour d’appel dont la compétence juridictionnelle couvre la Californie, l’Idaho, le Montana, le Nevada, Oregon, Washington et l’Arizona.
Malheureusement, l’administration Trump n’a pas l’intention de s’arrêter là. Selon le cabinet d’avocats en immigration, Hammond Law Group (HLG) basé dans l’État d’Ohio, un nouveau décret est en préparation et serait près dans deux semaines. Plusieurs pays seraient ajoutés dans l’interdiction d’entrée. Parmi ces pays figurerait notre pays, le Mali.
Le cabinet de HLG conseille à nos compatriotes déjà aux États-Unis de ne pas quitter le territoire américain. Aux nôtres et à tous les autres, le cabinet donne le conseil suivant : « lors de votre retour aux États-Unis, n’abandonnez pas votre carte de séjour (Green Card) si on vous le demande, même si l’agent déclare que votre séjour à l’étranger était assez long pour entraîner l’abandon de votre statut de résident permanent. Les voyageurs sont conseillés de ne pas signer le formulaire I-407. Le nouveau décret affecte non seulement des milliers de Maliens, mais ternira l’image du pays pour longtemps ».
Qu’est-ce que nous avons fait pour subir cette nouvelle stigmatisation ? Victime collatérale d’une vendetta occidentale contre Kadaffi, est-ce justice que les Maliens qui payent déjà fort cher le terrorisme qui les frappe sans trop grande assistance (en tout pas assez décisive) soient confondus à leurs bourreaux et interdits de séjour aux États-Unis ? Le Mali est un pays de civilisation millénaire et d’islam tolérant. Jamais avant l’occupation de notre pays par ces fanatiques, le sang a coulé sur cette terre au nom de la foi. Ceux qui rependent ce sang et qui ont commis toutes sortes d’exactions sont connus. Ils n’ont rien de Malien, ils n’ont rien de musulman. Les Maliens ne peuvent pas et ne doivent pas payer pour leurs crimes.
Si on a une diplomatie, c’est maintenant qu’elle doit montrer son professionnalisme et son efficacité en anticipant et faisant en sorte que notre pays ne figure pas sur la prochaine liste.

PAR MOHAMED D. DIAWARA

 

Source: info-matin

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