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Suite à son refus de se soumettre au statut d’esclave dans la région de Kayes: Un Malien résidant en France depuis plus de trois décennies interdit d’accéder à son village (Kaneyara)

Après les affrontements violents, survenus le 5 avril dernier, dans le village de Lani, région de Kayes, liés à la pratique de l’esclavage dont 26 protagonistes ont été mis en cause par le Parquet du Tribunal de Grande Instance, un Malinké résidant en France depuis plus de trois décennies s’est vu interdit de rentrer dans son village (Kaneyara) par les  » Maîtres  » dudit village. Son crime:  avoir refusé d’accepter son  pretendu statut d’esclave. Après avoir passé la nuit à Diéma, l’intéressé a été contraint de retourner à Bamako.

 

L’information nous est parvenue, hier lundi 30 novembre, par le président du Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH), Boubacar N’Djim. Il interpelle le président de la Transition Bah N’Daw et son vice-président Colonel Assimi Goïta afin d’intervenir rapidement sur ce dossier avant qu’  «  il ne soit trop tard « .

A l’entendre, la pratique de l’esclavage dans les milieux malinkés et soninkés s’apparente de plus en plus à une forme d’extrémisme ou de terrorisme. Il dira que le pire est presque consommé si les autorités ne réagissent à temps.  » Aucune religion, aucun courant de pensée ne peut s’approprier l’espace public et s’en prendre aux lois de la République « , clame-t-il. Et de renchérir qu’il faut nommer les choses telles qu’elles sont :  » lutter contre l’esclavage radical sous toutes ses formes demeure l’une de nos préoccupations majeures « .

A ses dires, il ne saurait davantage être toléré que des majorités ultra violentes s’en prennent aux personnes dites  » descendants d’esclaves « .

Boubacar N’Djim relate qu’un Malinké vivant en France depuis plus de trois décennies (nous gardons son identité sous anonymat pour sa sécurité) est arrivé à Bamako, le dimanche 29 novembre dernier. Il devrait continuer son chemin pour son village natal, Diangouté Camara, à 381 Km de là. Ayant atteint cette localité, hier lundi vers 13 heures avec sa famille, il a été informé qu’il ne pouvait aller plus loin s’il ne reconnait pas son prétendu statut d’esclave. Il a dû rebrousser chemin à Diéma et de là reprendre la route pour Bamako afin d’éviter de se faire lyncher avec sa famille.

» Mécontents par la nouvelle de son retour à Bamako, des jeunes manipulés par les  » maîtres  » ou si l’on préfère les  » nobles  » se sont regroupés pour aller saccager l’immeuble à étage qu’il avait fait bâtir au village durant tout le temps passé à l’extérieur« , a déploré le président du MSDH, Boubacar N’Djim. A le croire, la chefferie de la commune de Diangounté Camara, dans le cercle de Diéma, avait aussi mobilisé toute la jeunesse pour aller capturer ce Malinké et sa famille. Heureusement, ils ont réussi à se cacher pour emprunter la route de Bamako.

C’est pourquoi, au nom du respect et de la défense des Droits de l’Homme, le président du MSDH interpelle le président de la Transition Bah N’Daw et son vice-président Colonel Assimi Goïta afin qu’ils prennent ce dossier à bras le corps.

Faisant le lien avec à l’état de siège de Farabougou, notre interlocuteur a relevé que  » si Farabougou est assiégé, tous les sept cercles de la région de Kayes  le sont aussi par des extrémistes violents « . Et de soutenir que ces gens dits  » descendants d’esclaves  » souffrent dans leur chair.  » Être en sécurité au Mali est plus qu’un luxe, c’est un privilège « .

A ses dires, aujourd’hui l’esclavage est une réalité au Mali mais celui qui sévit dans la région de Kayes est pire car il a fait des milliers de déplacés internes au vu et  au su de toutes les autorités locales et celles de la transition.  » Ces déplacés de la région de Kayes veulent rentrer chez eux mais aucune mesure d’accompagnement de la part du gouvernement et des organisations non gouvernementales qui ne s’intéressent qu’aux seules régions du Nord ou du Centre « , a-t-il conclu

Daouda SANGARE

Source: l’Indépendant

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