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Stratégie de développement intégré du Nord : BIENTOT DANS LA PHASE PRATIQUE

Cette réforme majeure constitue le nouveau plan du gouvernement pour favoriser un développement équilibré et harmonieux du Septentrion dans la perspective de la consolidation de la paix.

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Les nombreux projets d’infrastructures incitent à l’optimisme

L’élan de développement socio-économique pris par le Mali, il y a une décennie, a été bridé par la crise multidimensionnelle qui a éclaté dans notre pays en 2012. Aujourd’hui, les observateurs économiques les plus avertis, estiment que notre pays se trouve à un moment décisif de son histoire avec de nombreuses opportunités en parallèle à des défis considérables.
Ainsi, en plus de veiller à la stabilité sécuritaire, le pays est condamné à développer et mettre en œuvre des stratégies concrètes pour s’engager dans un développement global et proactif. Ces stratégies doivent être conçues spécifiquement pour faciliter le processus de transformation des structures économiques et sociales, et générer une véritable croissance équilibrée.
Pour les régions septentrionales, frappées de plein fouet par la crise, la relance du développement est plus qu’une exigence. Elle est fondamentale. C’est pourquoi, le gouvernement a prévu, dans le Cadre de la stratégie pour la relance économique et le développement durable du Mali (CREDD 2016-2018), une stratégie spécifique, destinée à promouvoir un développement intégré des régions du Nord.
Selon le coordinateur du CSCRP, Mamadou Zibo Touré, cette stratégie vise essentiellement à ramener la paix dans la partie septentrionale du pays, en la dotant d’institutions solides et d’infrastructures adéquates mais aussi en créant un environnement où la production de richesses sera accrue et le bien-être des populations assuré. « Il faut dire que cette stratégie majeure a pour objectif de hisser, dans un délai n’excédant pas 10 à 15 ans, les régions concernées au même niveau que le reste du pays, en termes d’indicateurs de développement. Elle s’articulera autour de l’amélioration de la gouvernance globale, du développement économique et des infrastructures.
L’amélioration de la gouvernance concernera les aspects de sécurité et de défense, l’administration du territoire et l’émergence économique. Le développement des infrastructures intègre les équipements sociaux et structurants de base, ainsi que l’énergie. Quant au développement économique, il englobera les activités rurales, l’environnement, les mines, l’industrie et le tourisme », a détaillé le patron du CSCRP.

Projets de développement. La résurgence de l’insécurité dans le Septentrion a accru la complexité de la mise en œuvre des grands projets de développement. Plus que jamais, les actions de développement initiées par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers se heurtent à un véritable défi sécuritaire.
Dans ce contexte, le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga a, dans sa Déclaration de politique générale (DPG), décidé de revitaliser cette stratégie majeure afin de promouvoir un développement intégré des régions du Nord, conformément aux engagements du gouvernement contenus dans l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Il est donc prévu de grands projets de développement aussi bien dans la construction des infrastructures économiques que dans la promotion d’un développement économique intégré et durable.
Cinq projets routiers ont été élaborés dans le domaine spécifique des infrastructures : la réhabilitation de la route Sévaré-Douentza-Hombori-Gao (577 kilomètres), la construction et le bitumage des routes Ansongo-Ménaka-Anderamboukane-frontière avec le Niger (320 kilomètres), Koro-Douentza-Tombouctou (323 kilomètres), Bourem-Anefis-Kidal-frontière algérienne (651 kilomètres) et enfin Gao-Bourem-Taoussa (130 kilomètres).
Cinq autres projets de réalisation ou de rénovation d’aéroports sont aussi dans le pipeline, notamment la réhabilitation de l’aéroport de Gao, la construction des aéroports de Kidal, Ménaka, Taoudéni et Tessalit. Ces projets routiers et aéroportuaires permettront de désenclaver les régions du Nord, de faciliter la mobilité des populations et de s’ouvrir davantage au monde, à travers les échanges commerciaux et humains.
La stratégie intègre aussi les priorités gouvernementales en matière de réhabilitation des services sociaux de base et de développement des filières économiques porteuses.
Ces projets seront centrés sur la restauration de l’intégrité du territoire, la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation, la consolidation de la cohésion sociale, la refondation des institutions publiques, l’approfondissement de la démocratie bref, la construction d’une économie émergente qui comblera les espoirs, en termes de sécurité, d’amélioration des conditions de vie des populations.
L’organisation d’une rencontre de haut niveau sur la relance de cette stratégie spécifique de développement intégré des régions du Nord est programmée pour demain.

Inverser la tendance. Il faut dire que la partie septentrionale de notre pays n’est pas particulièrement désavantagée en termes de potentialités de développement et autres indicateurs sociaux, à l’exception de l’éducation et de l’accès à l’eau potable. En effet, zone de commerce transsaharien par excellence, le Septentrion se caractérise également par le développement d’une agriculture à base de culture à maîtrise totale d’eau.
Par ailleurs, le potentiel considérable de l’élevage est très mal exploité. Avec 45 % du cheptel ovin et caprin et 20 % du cheptel bovin du Mali, le Nord du pays ne compte que pour 1 à 2 % des abattages officiels. Alors que la demande ne cesse de croître.
Les filières cuirs, peaux et lait sont sous-développées. L’élevage transhumant est le plus pratiqué. Il est donc nécessaire de lui accorder une attention particulière. Outre son intérêt économique, il constitue une ligne de défense essentielle contre l’insécurité par l’occupation de l’espace.
Le tourisme a joué naguère un rôle significatif dans l’économie des régions septentrionales. Il a été aussi affecté par la crise. Mais l’insécurité n’est qu’un des nombreux problèmes au développement durable de ce secteur qui devra remédier à ses faiblesses structurelles parmi lesquelles figure la faible qualité des infrastructures d’hébergement et des axes de transport.
La stratégie intégrée développera aussi des filières agricoles et industrielles afin de créer localement des emplois et des revenus et contribuera au développement de ces régions, notamment à leur rayonnement économique.
En somme, l’urgence et l’opportunité de la relance économique de notre pays en général et des régions du Nord en particulier, constituent une priorité du gouvernement. La tâche n’est pas aisée mais l’exécutif compte y parvenir et la conférence de haut niveau permettra de mieux cadrer les priorités.

Doussou DJIRE

 

Surce: essor

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